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Chapitre V


A Gièvres, 

Le bosquet de la potence

Pour clore temporairement cette série d’articles sur la présence américaine dans la Vallée du Cher, j’évoquerai un sujet peu, voire pas traité, soit parce que méconnu, soit parce qu’il cadre mal avec l’image construite de l’armée américaine présente dans la Vallée du Cher : celui de la potence érigée et utilisée à Gièvres.


L'extra-territorialité de l’armée américaine.

La juridiction dans l'armée américaine était exclusivement dévolue aux autorités militaires américaines.

Les procès, les jugements et leur exécution étaient régis par le droit américain.

A contrario, du côté français, les autorités militaires conservaient l’exclusivité de la juridiction sur les soldats français et les autorités judiciaires civiles sur les citoyens.

J’ai évoqué, dans l’article intitulé "Le contre-espionnage et la surveillance en Loir et Cher"(1), les points de frictions sur ce sujet entre le Commissaire Spécial et les Services Secrets ou de police américains dont la tendance était de franchir allègrement cette frontière établie d’un commun accord et de se comporter en France comme ils le faisaient en Amérique.

Pour décrire simplement la situation, dans les camps américains : c’était l’Amérique.

L’organisation de la vie militaire quotidienne de cette masse importante de soldats répartie dans la Vallée du Cher et massivement concentrée à Gièvres et à Noyers-St-Aignan était un condensé de la société des Etats-Unis, avec ses codes, ses modes de fonctionnement, ses moeurs, sa justice.

Un pavé dans la marre.

EN 1921, alors que les soldats du CEA sont rentrés aux Etats-Unis, que l’Amérique honore ses héros de la guerre, un Sénateur va jeter un pavé dans la marre.

Le 31 octobre 1921, devant le Sénat, le Sénateur Thomas E. WATSON de Géorgie déclare :

"Combien de Sénateurs savent que des soldats ont été fréquemment abattus par leurs officiers(…) qu'ils avaient une potence sur laquelle des hommes ont été pendus jour après jour, sans cour martiale ni autre forme de procès ? Combien de Sénateurs le savent ? J'avais et ai la photo de l'un de ces gibets sur lesquels 21 garçons blancs avaient déjà été exécutés au lever du soleil lorsque la photo a été prise et il y en avait d'autres qui attendaient dans les prisons du camp d'être pendus".

Il évoque aussi les mauvais traitements, les brimades, des actes de cruauté infligés par des officiers aux soldats, des lynchages de soldats noirs. Deux soldats noirs auraient été lynchés par un groupe d’hommes sous la conduite du capitaine HAHN ainsi que des exécutions sommaires auraient été perpétrées en France et notamment dans le camp de Gièvres et à St-Aignan.

Ces accusations, lourdes, sont étayées par les témoignages d’anciens soldats de l’A.E.F.


Une commission d’enquête sénatoriale en Novembre 1921.

Les déclarations du Sénateur WATSON sont suffisamment graves pour que le Sénat décide le 4 novembre 1921, la constitution d’un "Comité Spécial sur les allégations d’exécutions sans jugements en France".

Cette commission sénatoriale est composée de 5 sénateurs :

      • Frank B. BRANDEGEE, Sénateur Républicain du Connecticut. Il en est le Président
      • Frank B. WILLIS, Sénateur Républicain de l’Ohio,
      • John K. SHIELDS, Sénateur Démocrate du Tennessee,
      • Richard P. ERNST, Sénateur Républicain du Kentucky,
      • Lee S. OVERMAN, Sénateur Démocrate de Caroline du Nord

ainsi que d’un greffier, W. Don LUNDY et d’un personnage important dans le dispositif juridique militaire américain, le Colonel W. A. BETHEL, "Judge-advocate", chef des Services Juridiques de l’A.E.F. (2,3)

Arrivé en France avec PERSHING en 1917, il était reparti avec le Général en septembre 1919.  

Il jouera un rôle central dans les auditions des différents témoins par les sénateurs.

Ce Comité Sénatorial siégea du 21 novembre 1921 au 8 février 1922.

Il a interrogé, sous serment, les différents témoins.

Ses débats ont fait l’objet d’un rapport sénatorial.


Watson présente une liste de 64 cas d’exactions.

Le 9 décembre 1921, le Sénateur produit une liste dactylographiée de 64 cas qui sont autant d’accusations de mauvais traitements physiques, d’humiliations, d’exécutions sommaires, de lynchages, de plusieurs pendaisons, de viols d’infirmières par des officiers.

Ces accusations sont accompagnées des noms et adresses des soldats ayant rapporté les faits et disposés à témoigner sous serment.

Les faits incriminés se seraient déroulés, dans divers lieux, là ou cantonnaient les troupes américaines.

Parmi ces 64 cas, quatre concernent la Vallée du Cher et notamment les camps de St-Aignan et de Gièvres.

A Gièvres il s’agirait de la mort de soldats, qui se déclarant malades mais pas reconnus comme tels par le médecin, on été obligés de travailler aux stocks de charbon, le jour et la nuit.

A St-Aignan, plusieurs cas sont évoqués : les mauvais traitements infligés aux prisonniers qui purgent leur peine à la prison militaire ; à Saint-Aignan un soldat noir aurait été tué, sans jugement ; un témoin affirme avoir vu un officier « battre un soldat au visage avec un fouet."

A ces cas, s’ajoutent les vingt et une pendaisons qui, selon un témoin, auraient eu lieu à Gièvres.

Ce sont ces cas que je voudrais évoquer.

Le témoignage de Clifford L. NEAR : la découverte de la potence.

Le témoin est un militaire membre de l’A.E.F. Dans le civil, il est journaliste. Il est en France vers le 15 juillet 1918.

Avec son unité, il se trouve à Gièvres.

Ils sont une dizaine à avoir entendu des rumeurs sur l’existence d’une potence dans l’immense camp de Gièvres. Ce petit groupe de curieux dont le témoin NEAR, décide de partir à la recherche du gibet.

Le matin du 24 juin 1919, ils quittent leur baraque vers 9 h 30 « en 45 minutes, nous avions quitté tous les bâtiments du camp ou les bâtiments de toute nature et nous approchions d'un bosquet de pins, qui avait environ 150 ou 200 mètres de diamètre. En s'approchant, il n'y avait rien à voir qui aurait pu confirmer l'affirmation qu'il y avait une potence, sauf que nous avons remarqué un garde armé ou deux patrouillant aux abords. Il n'y avait pas de maisons à proximité et apparemment rien à garder ».

Selon le témoignage de NEAR, la potence ne pouvait être correctement identifiée depuis l’extérieur du bosquet.

Le deux sentinelles n’ont fait aucune objection. Elles ont laissé le groupe s’approcher du gibet.

Pour ce faire, NEAR explique que le groupe dut se faire un chemin au travers des fourrés, des broussailles et des branches des arbres.

La potence est placée au « centre d‘une clairière de 300 mètres de diamètre », toujours selon le témoin.

Une sentinelle est en faction au pied de l’édifice.

Le témoin NEAR engage la discussion avec la sentinelle qui lui dit que 21 hommes ont été pendus au petit matin, d’autres attendent dans la prison.

De retour au camp, un membre de la police militaire confirme les dires de la sentinelle.

La photo de la potence prise ce jour là est remise aux membres du Comité Sénatorial.

Les caractéristiques de l’emplacement de la potence intriguent les Sénateurs.

Ils se font préciser le protocole qui entoure une exécution militaire.

Le condamné est conduit par une formation de gardes sur deux rangs.

La description qui est faite de l’accès à la potence ne laisse aucun doute sur le fait que ce protocole est inapplicable.

Le témoin le confirme : « Vous ne pouvez y accéder que sur une seule file, vous devez placer votre arme dans différentes positions, il faut changer de direction au fur et à mesure que vous avancez » et dira-t-il « même déplacer votre chapeau ».

A la question : « Avez vous vu une seconde potence à Gièvres », le témoin répond non.

Le témoin ne peut fournir les noms de ses interlocuteurs. Il confirmera qu’il n’a pas assisté à une exécution.

D’autres témoins vont être entendus sur le dossier de la potence et des pendaisons sans jugements : le colonel Charles J. SYMMONDS, le "Judge-Advocate" BETHEL, le capitaine HAHN à propos du possible lynchage de deux soldats noirs, le Prévôt Oscar P. COLE.

Le témoignage du colonel Charles J. SYMMONDS : il n’y eut qu’une seule potence.

Il témoigne sous serment.

Il était dans l’armée régulière au début de la guerre. Lors de son témoignage, il est en poste aux Etats-Unis, au camp Sherman.

De février 1918 au 1er Juillet 1919, il commande la base intermédiaire de Gièvres.

Il a été décoré le 19 juillet 1918, par le Président des Etats-Unis de la "Médaille du Service Distingué de l'Armée" pour "ses services exceptionnellement méritoires" à Gièvres (4).

Il confirme qu’il y a bien eu une pendaison à Gièvres sur ordre du commandant en Chef. C’est lui qui a ordonné d’exécuter les ordres du Général PERSHING.

Cet homme, blanc, avait été condamné à la peine de mort pour meurtre. Le crime ne s’était pas déroulé dans la Vallée du Cher. Le condamné blessé par balle, dans des circonstances non élucidées, avait été transféré à l’hôpital du camp pour y être ensuite pendu.

L’exécution à été assurée par le Grand Prévôt du secteur, le capitaine John PERKINS.

Elle s’est déroulée le 20 juin 1919, au petit matin.

Selon le Colonel SYMMONDS, la potence avait été érigée la nuit du 19 au 20 juin par les hommes du Génie.

Ensuite, elle est restée là. Le Colonel ne peut donner la date de sa destruction.

Elle était bien construite dans un bosquet, et ne pouvait être vue de l’extérieur. Cet emplacement avait été choisi pour éviter de faire de l’exécution un spectacle.

Il donne une description assez précise des caractéristiques de la potence.

L’exécution s’est déroulée dans le plus grand secret.

Seuls étaient présents les trois témoins et le garde qui prit en charge le prisonnier.

Ils ont rendu leurs rapports.

Le "Judge-Advocate" a vérifié le déroulement de la procédure.

Tout était en ordre.

Le Colonel SYMMONDS est catégorique : il était impossible qu’une autre potence ait été érigée à son insu.

Il n’y a pas eu d’autre potence pendant la période où il commandait la Station Intermédiaire.



Le colonel SYMMONDS  se décrit comme un officier qui restait peu dans son bureau, se déplaçant très souvent dans la Station Intermédiaire à pied ou en voiture.

Il prêtait, selon lui, attention à toutes les rumeurs et lorsque des informations lui parvenaient soit par l’intermédiaire des officiers de son état-major - au nombre de 10 ou 30 selon les périodes - soit par d’autres canaux, il réglait le problème s’il devait l’être.

Il affirme donc catégoriquement qu’il n’a pas eu connaissance d’actes de cruauté commis par des officiers à l’égard des soldats.

Il ne se contentait pas de s’informer auprès de son état-major, les services secrets étaient aussi opérationnels, la military-police omniprésente, de plus la Station Intermédiaire était gardée en permanence. Ses sources d’informations étaient nombreuses.

Donc, si des lynchages avaient été organisés, il aurait été informé.

Les précisons du colonel invitent les Sénateurs à lui demander des éclaircissements d’abord sur le lieu de l’ensevelissement du corps du supplicié.

Il a été enterré à l’écart des tombes de soldats dans le cimetière du camp de Gièvres.

Selon le colonel, entre 250 et 275 corps y reposent. Tous ces hommes sont morts de maladies.

Puis, sur les dernières volontés du condamné : sur l’échafaud, il aurait demandé que l’on informe sa famille de sa mort mais pas de sa cause et il voulait être fusillé et non pendu. Les témoins ont confirmé ses demandes dans leur rapport.

Le colonel déclare n’avoir eu « aucune autorité pour les satisfaire ».

Mais, il précise qu’il n’était pas présent à l’exécution.

Le condamné a donc été pendu.

Le colonel Symmonds est interrogé sur St-Aignan et sur les activités du camp de Gièvres.

Il donne du camp de Gièvres une définition simplifiée.

La Station Intermédiaire « a été exploitée, dit-il, comme un établissement de gros et de détails ».

De St-Aignan, il dira qu’il en connaissait le surnom : "St-Agony".

Le camp de St-Aignan avait déjà fait la une du "Evening Télégram" en 1918 (5).

Les conditions de vie y étaient telles que le camp avait été surnommé "St-Agony".

Des soldats avaient témoigné des mauvais traitements vécus, des conditions de vie et de travail déplorables entrainant la mort de soldats ou de blessés.

La prison était pleine de soldats qui avaient commis des délits mineurs, laissant entendre qu’une discipline de fer régnait dans le camp.

Le Sénateur LODGE avait, à cette époque, demandé la création d’une commission d’enquête, affirmant que « si un dixième de ce que disent ces hommes est vrai, l’endroit est un enfer et une honte pour l’armée et les Etats-Unis ».


Le témoignage du capitaine HAHN : personne n’a été lynché.

Le capitaine Joseph D. HAHN fait partie du Corps de l’Intendance.

Il a été en poste à Gièvres du 26 mars 1918 au 20 juillet 1919.

Il commandait à 7 500 hommes. Il connaissait donc bien le camp.

Pour autant, ce n’est que par ouï-dire qu’il était au courant de la pendaison d’un condamné. Il n’avait jamais vu de potence à Gièvres.

Il est accusé par un certain Larry W. SÉGAL de lynchage.

Ce SÉGAL prétend l’avoir vu, à la tête de 20 ou 30 hommes sous ses ordres, sortir deux « nègres » de leur baraque avec une corde autour du cou et les pendre aux premières lueurs du jour.

Le capitaine HAHN nie farouchement.

Il ne comprend pas pour quelle raison il est accusé par cet homme.

La réponse lui est suggérée par le colonel BETHEL qui l’interroge.

Colonel BETHEL : « Il se peut que vous l'ayez corrigé ou réprimandé, à un moment ou à un autre plutôt sévèrement ». 

Réponse du capitaine HAHN : « C'est possible. J'étais en charge directe de ces hommes, et c'était nécessaire dans bien des cas. Oui, monsieur ».

Question du colonel BETHEL. « Parmi ceux-ci y- avait-il des hommes qui n'étaient pas enclins à bien remplir leur devoir ? »

Le capitaine HAHN. « Oui, monsieur ».

Le Sénateur WATSON lui demande s’il se souvient « de l'incident de la Française qui se plaignait d'avoir été insultée par un soldat nègre ? »

Il a souvenance de l’incident mais pas de ce qui est arrivé au soldat « nègre » et « si la police militaire a tiré sur le « nègre » ou non ».

« Y a-t-il eu des émeutes ou des bagarres ou des combats de promiscuité entre les troupes nègres ou entre les troupes blanches et colorées à Gièvres » l’interroge le Sénateur WATSON ?

« Non, monsieur ». « Pas pendant que j'étais en poste ».

Le sénateur WATSON : « Avez-vous déjà frappé un soldat avec votre fouet d’équitation ? »

« Non, monsieur ».

Le capitaine HAHN ne se souvient d’aucun des incidents et réfute les accusations de racisme portées contre lui.

Le capitaine HAHN est un soldat, un meneur d’homme, pas un raciste !


Le témoignage du Prévôt : l’ordre régnait dans le camp !

Le Prévôt Oscar P. COLE est interrogé.

Au début du mois de mai 1918, il est nommé dans un premier temps, Prévôt adjoint dans le camp de Gièvres sous les ordres du Grand-Prévôt, le colonel DARLINGTON.

Ensuite, du mois de décembre 1918 jusqu’à son départ le 4 juin 1919, il est le Grand-Prévôt de Gièvres, il commande le 110 ème Bataillon de police.

Il affirme avoir sous ses ordres pendant l’été 1918, 788 hommes, officiers et soldats.

Ce bataillon devait maintenir l’ordre dans tout le camp et sur le territoire environnant.

Il fut constamment présent à Gièvres, à l’exception d’une dizaine de jours, à la fin du mois de janvier 1919. A cette période, il est en Allemagne, mais se tient informé des affaires de Gièvres.

C’est dans ce laps de temps qu’un "couple de nègres aurait été lynché".

Le Grand Prévôt, à son retour d’Allemagne, n’a jamais entendu parler de ce fait.

De plus, il était impossible qu’un tel fait se produise sans qu’il en soit informé. Selon lui, 500 hommes surveillaient le camps jour et nuit et donc il aurait été informé.

En conséquent, il n’y a pas eu de lynchage.

Par contre, il se souvient très bien du policier militaire qui a abattu avec son arme un soldat noir qui le poursuivait avec…un rasoir à la main. L’incident se déroulait dans la commune de Selles-sur-Cher.


Le témoignage de W. A. BETHEL : le droit a été respecté.


Le colonel BETHEL participera aux travaux de la commission sénatoriale, comme "Judge-Advocate" et à ce titre, il interrogera les témoins sur les circonstances des incidents incriminés.

Ces interventions suivent un fil directeur, celui de démontrer la qualité de ces hommes mis en cause. C’était des soldats inébranlables dans leurs convictions d’assurer leur devoir dans des circonstances hors du commun, confrontés à des hommes durs à diriger.

Les valeurs militaires sont constamment mises en avant.  

Il est auditionné aussi en tant que Chef des services juridiques du CEA. A ce titre, il a accès aux dossiers de la justice militaire.

Le colonel a examiné les jugements intervenus en France.

Onze condamnations à mort on été prononcées pour des crimes civils commis par des militaires. Elle ont été exécutées par pendaison en France.

Un homme a été pendu à Gièvres.

Le colonel confirme qu’une potence a bien été érigée et utilisée à Gièvres.


En conclusion : les allégations ne sont que des allégations !

A l’issue de ses travaux, la commission sénatoriale, par la voie de son Président, déclare qu’elle a effectuée son travail avec sérieux.

Que les pendaisons qui ont été exécutées, l’ont été en conformité avec les jugements rendus par la cour martiale.

Que les choses se sont déroulées comme elles ont été décrites avec précision par SYMMONDS, HAHN, COLE ET BETHEL et que la Military-Police a veillé avec professionnalisme sur la sécurité des troupes.

Les accusations relatives aux lynchages et pendaisons sans jugements intervenus à Gièvres ne sont donc que des allégations sans fondements réels.

Les valeurs de l’armée sont sauves.

Il eut été étonnant que ces allégations soient prouvées et admises comme vraies compte tenu du contexte social et racial des Etats-unis au lendemain de la première guerre.

Ces documents sont instructifs et les témoignages présentés sous serments laissent planer le doute.

Ils nous donnent à voir une réalité de l’armée américaine trop souvent occultée.

Celle de la violence des rapports sociaux et humains qui la traversaient durant son séjour dans la Vallée du Cher.

Les conditions de vie y étaient très dures en général mais plus encore pour les unités de services composée de noirs.

Le travail y était harassant. Et quelquefois les officiers n’hésitaient pas à « corriger » sévèrement les récalcitrants comme le dira le capitaine HAHN.

Le colonel Bethel tentera de justifier ces comportements par les exigences de la guerre.

Ces officiers rudes à l’effort, fidèles aux valeur de l’armée, agissaient pour la victoire du bien sur le mal.


Le"dépôt intermédiaire général a eu ses héros mais le camp de Gièvres a eu, lui, sa potence !

Armand Villa
Le 30 juin 2020


Sources :

Special Committee on Alleged Executions Without Trial in France, United States. Congress. Senate. (U.S. Government Printing Office, 1923 - 1015 pages)

Notes :

1-"Le contre-espionnage et la surveillance en Loir et Cher" sur le site www.tharva.fr

2- Général J-J. Pershing, Mes souvenirs de la guerre, T 1, page 193, Ed. E.S.I Paris 1931.

3- Le Colonel Bethel était "membre du « Judge Advocate General's Corps ». C’est l'Office de la justice militaire qui fournit les conseils juridiques, les auditeurs (procureurs militaires) et les juges aux tribunaux militaires américains. Il s'agit de la justice militaire des différentes forces armées des États-Unis". (Wikipedia).

4-Décoré de la Médaille du service distingué de l'armée .

 "Le président des États-Unis d'Amérique , autorisé par l'Acte du Congrès du 9 juillet 1918, a le plaisir de remettre la médaille du service distingué de l'armée au colonel (cavalerie) Charles J. Symmonds, United States Army, pour ses services exceptionnellement méritoires et distingués au gouvernement des États-Unis, dans un devoir de grande responsabilité pendant la Première Guerre mondiale. Le colonel Symmonds a commandé pendant de nombreux mois l'important dépôt de stockage intermédiaire à Gievres. Il a administré avec succès un personnel important et supervisé la croissance de Gievres en tant que dépôt de stockage. Il a organisé le système d'approvisionnement à partir de cette station de manière si efficace qu'il n'y avait pas de pénurie, ni de nourriture ni de matériel, dans les stations de régulation dépendant de Gievres pour l'approvisionnement pendant toutes les opérations actives".

5- Article publié sur le site : http://www.314th.org/two-newspaper-articles-1918.html