Le Moulin de la Varenne

Aujourd’hui, il ne reste que peu de vestiges du moulin de la Varenne. 

Ses origines sont très anciennes.

Les travaux de dépouillement par l’Abbé Porcher du fonds de l’abbaye de Benoit-Chazal qui renferme celui de l’abbaye de Cornilly et de ses prieurés notamment celui de Contres et de Choussy, nous permettent de dater les périodes de ce moulin au Moyen-âge. (1)

Edifié au confluent des deux ruisseaux, le Bavet et les Anguilleuses, il fut d’abord un moulin à farine. Puis, transformé en moulin à foulon en 1729.

Le millésime le plus anciens est l’année 1188. 

1188 :

Il s’agit de la donation de 4 setiers (2) « annuels et perpétuels » de seigle faite par Josselin de Biot sur le moulin de la Varenne, au profit du Prieuré de Cornilly.(3)

1205 : 

Un "titre de rente de trois mines (4) de mouture sur le moulin de la Varenne proche de Monthou ».

1287 :

Le 16 juillet, Guillaume de Faverolles, chevalier, fils de Herbert de Faverolles et sa femme Macé, font donation d’une rente de 3 septiers de mouture aux religieux de Cornilly sur le

moulin de la Varenne.

1375 :

Fondation d’un anniversaire par Guillaume de Faverolles, Chevalier, pour une rente de 3 mesures de blé de mouture, sur le moulin de la Varenne.

1375 : 

Donation de 3 septiers de « mouture » mesure de St Aignan, sur le moulin de la Varenne, donné au prieuré de Cornilly 

« pour faire aumône au dit prieuré ».

1375 :

En août, Raoult Cornillat, s’accorde avec les religieux de Cornilly au sujet d’une rente due pour le moulin de la Varenne "lequel Moulin a été …est encore en ruine par la fortune des guerres du royaume de France ».

Le moulin se trouvait sur la route de la chevauchée du Prince Noir durant la guerre de Cent ans.

1575 :

25 janvier, « Le musnyer de la Varenne, paroisse de Monthou, doibt de rente pour cause du moulin de la Varenne huit boisseaux de mouture à la mesure de St-Aignan".

1640 :

La propriété du Chapitre de St. Aignan apparaît en 1640.

Le 11 juin, un bail à ferme est donné par les religieux du Chapitre, à Pierre Gaillot meunier et sa femme Mathurine pour 9 années.

Le preneur s’engage à restituer « a pareille estimation, le moulin ».

Le moulin avait fait l’objet d’une estimation, d’une « prisée », dont l’objet était de fixer la valeur du moulin.

Une nouvelle estimation interviendra à la sortie du bail. Si elle s’avère inférieure à l’estimation de l’entrée dans le bail, le meunier devra payer la différence, appelée « prisage ».

1693 :

Le 13 juillet, Charles Besnard, dresse un procès-verbal sur l’état du moulin de la Varenne. (5)

Le 31 Juillet, il est condamné à faire des travaux considérables. Leurs coûts sont estimés à 110 livres.

Octobre: nouveau bail passé avec Sulpice Gervais et sa femme Marie Templier.

1729 :

Nouveau bail de 39 ans. Jacques Marselon et sa femme Marie Pellet, s’engagent à faire « du moulin à bled un moulin à foulon ».

Le preneur devra s’acquitter de 60 livres en argent, de 4 chapons, 2 canards, 6 poinçons 1/2 de cidre de ferme.

1737 :

Le 20 juillet, Jacques Marselon abandonne le bail.

1738 :

Un nouveau bail est passé avec Louis Popineau.

1744 : Louis Popineau est toujours meunier

1778 :

Le dernier bail est passé avec Jean Guignard, devant un notaire de St-Aignan, moyennant : 120 livres, 4 chapons, 2 canards, 35 boisseaux de seigle et 6 boisseaux de froment.

Le moulin est accompagné d’une grande surface exploitable. Par contre, le moulin nécessiterait de couteuse réparations.

 Aussi, c'est l’année de la démolition du moulin.

1791 :

Le 8 avril, la locature de la Varenne est vendue comme bien national.

Elle était la propriété du Chapitres de St-Aignan et toujours affermée à Jean Guignard.,

« La locature de la Varenne composée de bâtiments pour le fermier et autres dépendances, de terres labourables et non labourables, de près, de vignes etc.. le tout situé sur la paroisse de Monthou-sur-Cher. La dite locature est vendue telle qu’elle, se poursuit et comporte, et tel qu’en jouit le dit Guignard, cette clause étant de rigueur et d’essentielle exécution et en outre ».

La mise à prix est fixée à 2640 livres

Après 17 enchères, la vente est adjugée à Sylvain Henault fils, laboureur, pour 4400 livres.



Notes

1- 

Sources : ADLC 41, série F 383/387

2 - Setier, Septier, les deux orthographes sont utilisées. 

3 - Sources : ADLC 41, série F 383/387 (Fonds Abbaye Benoit Chezal)

4 - Mine : Il s’agit d’une mesure de contenance agraire. Une mine est égale à 6 boisseaux soit environ 77 litres.

5 - Sources : ADLC 41, série 3E68/279