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IL Y A CENT ANS…

                                                 …VERDUN  !


En guise d'introduction :

Verdun .... Au cœur de la mémoire collective nationale.


Au fur et à mesure de la préparation de cette exposition, en croisant nouvelles recherches et témoignages d'enfants et parents de " poilus "  de Monthou, recueillis il y a deux ans, ont émergé les éléments qui nous ont permis de mieux comprendre pourquoi la bataille de Verdun a été et demeure un symbole si puissant, toujours présent dans notre mémoire collective.

Certes, il y eut les incompétences, les erreurs, les décisions inhumaines des politiques et des chefs militaires, sans considération de ces hommes réduits à la fonction de chair à canon.

Certes, il y eut les délires cocardiers et nationalistes, notamment de la presse.

Certes, il n'y eut pas que des héros prêts au sacrifice suprême : la peur, le chacun pour soi, la débrouille, la révolte, ont parcouru les entonnoirs.

Certes, l'aspiration à la Paix et le refus de la poursuite de cet enfer, vont grandir pendant et après Verdun avec les fusillés pour " l'exemple ", puis les mutineries.

Certes, les images des gueules cassées, des souffrances dans les tranchées, des pieds et jambes coupés entassés devant l'Ambulance et de tant d'autres scènes effroyables, défilent dans nos têtes.


Verdun, c'est la démesure de l'horreur de la guerre. 

Verdun, c'est " l'innommable ".

Mais Verdun, c'est aussi la bataille des batailles, de la guerre de 14-18. 

Mais Verdun, c'est un affrontement de titans. 

C'est une débauche déjà de technologie. 

Une bataille de tous les "poilus" avec la" Noria " et la " Voie Sacrée " qui les solidarisent dans le partage de l'enjeu et des sacrifices.

Un patriotisme et un amour de la France et de la Nation qui les fera résister malgré le déluge de feu.

La France a été en guerre, presque de manière ininterrompue, pendant des siècles.

Le spectre des invasions militaires hante son passé et son présent.

Les fameux mots d'ordre - " Courage, on les aura " et " Ils ne passeront pas" - prolongent la mémoire de la levée en masse pour stopper l'invasion de la coalition contre la Révolution  et veulent effacer les humiliations de la présence des troupes de la coalition anti-napoléonienne à Paris en 1815 et de celle des "casques à pointe " en 1870-71 dans plusieurs départements, avec la perte de l'Alsace-Lorraine.

Verdun sera une sorte de ciment entre les Anciens Combattants. 

Le souvenir de Verdun influencera nombre d'Anciens Combattants et leurs familles, de toutes opinions, qui deviendront des résistants en 39-45, par refus de l'Occupation et de la Collaboration.

Ils créeront d'ailleurs une association spécifique " Ceux de Verdun ".

Avoir " fait " Verdun, c'est la conviction d'avoir participé à une page exceptionnelle de notre histoire dont le souvenir vivace s'est transmis dans les familles de génération en génération.

Et comme toujours, le temps a édulcoré les souffrances et les causes moins nobles de cet holocauste, que furent la redistribution des Empires et les rivalités économiques des États.

Le temps, comme une passoire de la mémoire, a magnifié la fierté et l'héroïsme des "poilus", la contribution de tout un peuple à l'effort de guerre.

Verdun fait vibrer notre imaginaire national.

 

Le mérite de la Commémoration du Centenaire, c'est donc aussi, une invitation à réfléchir à toutes ces atrocités, à ce qui aurait pu être évité, à mieux situer les responsabilités des " décideurs", et surtout à nous approprier, comme nous y invite Ronsard, ce " beau mot de Paix ".

 

Une pensée aux 700 000 victimes de Verdun, de toutes nationalités, de toutes religions, de toutes couleurs