Chapitre V

Les Cantonnements, les Services de Santé, les Forestiers du C.E.A dans la 

Vallée du Cher.


Les Villes de Tours et de Blois, deux centres névralgiques du CEA.

La ville de Tours :

C’est un carrefour de communications routières et ferroviaires entre les ports de la façade atlantique et le front de l’ouest.

De plus, elle abrite l’aéroport de Parçay-Meslay.

Un premier détachement de quelques 1 000 soldats de l’US Navy s’était installé fort discrètement dans la ville le 22 juin 1917. Ils occuperont la caserne Beaumont.


En novembre 1917, c’est une division qui s’installe.

En février 1918, le groupe des services du Grand Quartier Général de Pershing est décentralisé à Tours. Il deviendra le S.O.S, le 12 mars 1918.

Les services qui le composent sont multiples et variés.

Ils sont installés dans Tours, ainsi que dans les villes avoisinantes notamment à Saint-Pierre des Corps où se trouvent le Bureau télégraphique des transmissions du S.O.S emploi 300 femmes surnommées les « Hello Girls » ;  

 un atelier de réparation des wagons et des locomotives ; les services postaux ; le « Salvage Depot » chargé de récupérer les vêtements militaires, de les laver et de les réparer. Ce service emploi 5 400 travailleuses et 1 500 travailleurs tourangeaux.  

Le 2ème centre d’instruction de l’aviation du CEA occupe le camp d’aviation de Parçay-Meslay et 4 terrains d’atterrissage sur les communes de Saint-Pierre des Corps, de Larçay et Montlouis.

Le quartier général de l’US Air Service est installé en ville.

En juillet 1918, ce sont plus de 10 000 hommes qui sont installés dans la ville et les alentours avec leur matériel. Ils occupent les casernes, logent chez l’habitant, dans les hôtels, dans des baraques en bois installées dans la ville.

Tours est la « capitale » de la logistique américaine.

La ville de Blois :

Le 27 juin 1918, le Camp Hopital 25 s’installe dans la ville de Blois.

En janvier, il deviendra la Base Hôpital 43.

Les américains sont logés dans la Caserne Maurice de Saxe, libérée par le 113e RI.

Le 21 janvier 1918, le Préfet est informé par un colonel de l’armée américaine que sur décision du Général Pershing, un centre de triage, de sélection des militaires fonctionnerait dans la ville.

Deux mois plus tard, le Major Maddux, commandant de cette base de sélection en explique le rôle au Préfet : « Le travail le plus important fourni par cette base depuis deux mois a été d’établir les papiers de tous ces soldats, d’obtenir à l’avance des ordres pour leur répartition à travers la France, de les classer selon leurs aptitudes et de les diriger rapidement vers les postes qui leur auraient été assignés. Chaque heure qu’ils passent dans cette ville constitue pour le gouvernement américain : perte de nourriture, d’argent, d’habillement, perte aussi de leur travail, et c’est aujourd’hui le facteur le plus important ».

Journellement, ce sont entre 3 et 10 000 hommes qui arrivent dans cette base de sélection.

Ce centre de répartition, en liaison avec la base Hôpital, avait aussi une fonction de reclassement « le camps de reclassement du corps expéditionnaire américain où les officiers reconnus inaptes à une tâche 

particulière étaient examinés en vue de recevoir une mission qu’is seraient capables de remplir et où ceux dont la mise à la retraite demandée étaient rassemblés jusqu’a ce qu’il fut statué sur leur cas » (32).

Beaucoup de soldats passeront par Blois.

« Que l’on fut malade, trop âgé, frappé de crétinisme ou pleutre, on se retrouvait automatiquement à Blois. Pas mal de blessés légers passaient également aux fins de reclassement et ceux-là se sentaient aussi abandonnés que les laissés pour compte »(33).

La ville de Blois est, en quelque sorte, le carrefour d’orientation des nouvelles recrues ou des soldats en attente de reclassement.

Nombreux sont ceux qui passeront, ensuite, par la case 41e DIUS de dépôt.

L’autorisation donnée à Pershing de cantonner la 41 DIUS sur un vaste territoire au sud de Blois, est postérieure à celle de la Station-Magasin.

La décision de faire cantonner la 41e DIUS.

La décision prudente de Georges Clemenceau :

C’est le 27 Novembre 1917, que le Président du Conseil, Ministre de la guerre, Georges Clemenceau, signifie au Général de l’Espée, commandant la 5e Région, sa décision d’autoriser le cantonnement d’une Division US.

Parmi les différents sites que l’Etat-Major lui avait proposés, le Ministre de la guerre a choisi la zone au sud de Blois, « limitée à l’est de Selles-sur-Cher en raison des installations déjà en cours d’extension dans la région de Gièvres ».

La décision du Président du Conseil, Ministre de la guerre répond à la demande, insistante, de Pershing.

L’équivalent de deux divisons françaises.

Une division d’infanterie française en 1918 est composée de 3 régiments à 3 bataillons, un régiment d’artillerie de campagne, 1 groupe d’artillerie lourde, un escadron de cavalerie, 1 bataillon de génie, soit environ 15 000 hommes et 3 000 chevaux. Sur une route, une division s’étend sur 15 kilomètres environ.

Les divisions du Corps Expéditionnaire Américain, sont numérotées de 1 à 93. Chacune regroupe outres les unités de soutien et de services, 4 régiments d’infanterie numérotés de 1 à 372.

L’effectif d’une Division américaine est le double de celui d’une Division française !

Cela nous donne un ordre de l’importance en nombre des soldats de la 41e Division de dépôt IUS.

Il était évident, qu’une telle concentration de soldats dans une zone agricole cultivée, même faiblement peuplée, poserait des problèmes de toutes natures.


De fermes recommandations de prudence.

Aussi, le Président du Conseil recommande au Général Commandant la 5e Région de poursuivre les études pour fournir aux américains tous les renseignements utiles sur les casernements, cantonnements, l’eau, terrains d’instructions et champs de tirs.

Il exige que les terrains d’instruction et les champs de tirs soient déterminés par l’Etat-Major de la 5e Région, « pour ménager dans toute la mesure du possible les intérêts agricoles». Il recommande de prêter une attention particulière au traitement des eaux usées.

Mais surtout, il précise qu’un officier de l’Etat Major de la 5ème Région accompagnera les américains dans leur reconnaissance du terrain. Il a pour mission d’éviter toutes tentatives des officiers US d’étendre les limites territoriales fixées ou de prospecter d’autres zones.

L’armée française se doit de rester vigilante au regard des velléités expansives de l’armée américaine.

Enfin, les travaux d’aménagements des cantonnements seront réalisés par les américains et à leur charge.

Un état descriptif des caractéristiques du territoire.

L’Etat-Major suivit les recommandations de G. Clemenceau.

Le bilan de ses travaux fut consigné dans une note remise à l’armée américaine.

Dans cette note - il s’agit en fait d’une état descriptif - y sont précisés les données géographiques, humaines, agricoles, les réseaux de communications fluviales et ferrées qui caractérisent dans sa globalité, la zone géographique au sud de Blois, ainsi que dans le détail de chaque commune.

Pour chacun des lieux sont précisés : la qualité des eaux, la profondeur des puits, les questions d'hygiène (tinettes, feuillées etc), les lieux d'implantation des baraquements, les lieux d'implantation des champs de tirs, des terrains de manœuvres, des exercices militaires de campagne et lancement de grenades (polygone de lancement de grenades), les lieux d'implantation des parcs (artillerie légère).

Une vingtaines de communes sont décrites.

A titre d’exemple concernant la commune de Monthou-sur-Cher, il est indiqué :

  • Eau : douteuse dans l'agglomération, profondeur des puits 4 à 5 m. Sources dans les environs aux abords du village.
  • Sol calcaire puis rochers
  • Hygiène : feuillées à établir.
  • Parc : entrées du village
  • Baraquements : près du Château de la Croix ( actuellement Villa Ariane ).
  • Champs de tirs : forêt de Choussy, les Orfeuilles.
  • Champs de manœuvres : Plaine du Viroir.

Officiers américains et français visitent les élus communaux.

Une commission militaire composée d’officiers français et américains a effectué une tournée d’inspection dans les communes de la Vallée du Cher, où les cantonnements de la 41e DIUS étaient susceptibles de s’installer.

Cette tournée a dû se faire entre la fin du mois de novembre et la mi-décembre 1917.

Elle était accompagnée et encadrée par le Lieutenant de Waldner de l’Etat-Major de la 5e Région.

A son retour, il présente son rapport au Général.

Celui-ci s’adresse au Préfet du département le 17 décembre 1917, pour l’informer de l’accueil que les élus ont réservé à la mission.

Elle a été parfaitement accueillie dans la plupart des communes visitées et « notamment à Montrichard, Pontlevoy, Monthou et St-Romain, où la population a fait preuve d’un grand dévouement patriotique » (34)

Ce ne fut pas le cas partout.

A Contres, le maire et l'adjoint sont à la chasse, laissant au garde champêtre le soin de recevoir les soldats. C’est un homme « âgé qui faisait des objections ridicules »(35). Selon le Général. A Châtillon, le maire et l’adjoint se sont cachés et ont refusé de venir.

A Meusnes, le maire a fait preuve de « sentiments peu hospitaliers.» 

Le Général demande au Préfet de rappeler à ces maires que la France est en guerre, « et qu’ils ne peuvent se dérober aux charges résultant du concours que vient nous apporter l’armée américaine.(36) »

Il s’agissait d’une visite d’information des maires et d’évaluation par la mission américaine des potentialités offertes.

Les maires des communes étaient donc informés de l’arrivée et de la nature des troupes.

Ils en ignoraient seulement la date exacte.

Ils n’avaient que très peu de possibilités de peser sur les décisions militaires.

L’arrivée des soldats américains dans leur commune ne fut donc pas une surprise !

La 41e Division Infanterie US.

Historique, composition, rôle et organisation de la 41e DIUS.

La 41e DIUS a été formée en août 1917, « auprès des gardes nationaux des Etats de l’Idaho, du Montana, de Washington, du Wyoming et du Dakota du Nord »(37).

A l’origine, c’était une division de combat : ses soldats et officiers avaient reçu une formation militaire à cette fin.

Elle arrive à Noyers le 23 janvier 1918.

A cette date, elle est composée de 4 Régiments d’infanterie, les 161e, 162e, 163e et 164e ; de 3 Bataillons de mitrailleurs, les 146e, 147e, 148e ; de 3 Régiments d’artillerie les 146e, 147e et 148e ; d’une batterie de mortier de tranchée la 116e ; du 116e Régiment du Génie ; du Quartier Général divisionnaire ; d’un Bataillon de signalisation le 116e ; du 116e Train ; et d’un service de santé, le 164e Ambulance ; et de sa Military Police.

La 41e division ne fut jamais engagée en tant que telle comme unité constituée.

Toutefois, un nombre important de ses soldats ont été envoyés en remplacement dans des unités de combat.

Aussi, lorsque le Général Alexander prend le commandement de la division, le 13 février 1918, elle est quasiment désorganisée.

Il ne dispose, selon ses déclarations, que de 3 compagnies de fusils, de 6 compagnies de mitrailleurs et de 4 compagnies d’infanterie.

Ce n’est pas un effectif suffisant pour constituer un régiment.

Sa mission fut de réorganiser cette division de combat en division de dépôt.

A sa demande, il sera relevé de son commandement pour rejoindre le front le 1er août 1918.

Elle devient la Première Division de Dépôt et de Remplacement de la 1ère Armée du CEA.

La 83e Division subira, plus tardivement, le même sort.

Elle sera cantonnée au Mans.

Ce seront les deux plus importantes divisions de dépôt du CEA.



La 1ère Division de Dépôt.

En janvier 1918, la 41ème DUIS est baptisée « 1er Dépôt (Infantery)Division ».

La Première Division de Dépôt et de Remplacement avait pour mission d’accueillir les nouvelles recrues soit après leur passage par le centre de sélection de Blois, soit qu’elles arrivaient directement.

La 1ère Division de Dépôt avait un rôle de logistique similaire à celui de la station magasin, mais dans ce cas il s’agissait d’hommes de troupes.

La Division installera son cantonnement principal sur les communes de Noyers et St-Aignan.  

Mais très vite, la cadence des débarquements s’accélérant, les villages des alentours hébergeront des soldats en formation, mais aussi des troupes de services et de santé.

Par exemple, la 161e « Ambulance compagnie », le service de santé de la division, s’installa dans le château de Selles-sur-Cher et occupa, peut être, la Villa Ariane à Monthou-sur-Cher. Nous savons avec certitude qu’un service de santé y était installé.

La 1ère Division de Dépôt, était structurée autour de deux camps, d’un dépôt et des écoles.

Elle était composée d’un camp de « Classification », d’un camp de « Réhabilitation », d’un Centre de « Récupération », de plusieurs écoles de formations à divers métiers ainsi que d’une « prison militaire ».

Le Camp de « Classification ».

Il était chargé de la réception des recrues ou des remplaçants qui arrivaient.

Il jouait le rôle d’un centre d’incorporation ( réception, formalités administratives militaires, visite médicale, etc). L’incorporation devait être faite dans un délai n’excédant pas 48 heures.

Pour contrebalancer l’absence d’unités fonctionnelles, pour assurer une formation correcte des nouveaux arrivants, le Général créera des régiments provisoires de formation. « Alexander ne se bornait pas à mettre sur pied des troupes de remplacement pour le front, il avait constitué des régiments provisoires d’entrainement… »(38).

Les nouveaux arrivants étaient affectés dans le « Régiment Provisoire de Formation -1ére Division de Dépôt ».

Au fur et à mesure des arrivées, les effectifs du régiment provisoire grossissaient.

Lorsqu’ils atteignaient la consistance d’un régiment de division, ses fonctions disparaissaient, absorbées par les unités du 164e Régiment d’Infanterie.

Les hommes y recevaient une formation de trois fois 2 semaines.

C’est ainsi que fut constituée la 1ère Division de Dépôt, qui, dans un court laps de temps, rassembla tous les régiments constitutifs d’une division.

Les unités étaient dispersées dans les villages autour du cantonnement principal.

Le 161e régiment d’infanterie était à Contres, le 162e à St-Georges et Montrichard, le 163e à St-Aignan, les unités de mitrailleuses près de Selles-sur Cher, le Régiment provisoire à Pontlevoy et aux alentours.

L’Artillerie était restait à La Courtine.

Les hommes mangeaient debout sous des bâches. Elles ne pouvaient les abriter tous. Les autres mangeant où ils le pouvaient.

Il était interdit à tous de manger dans les quartiers.

Certains hommes arrivaient avec un dossier de service et percevaient la solde correspondante.

D’autres n’avaient pas de dossier de service.

Ils ne pouvaient toucher une solde régulière. Il leur était alloué une somme minimum de 7,5 dollars pour répondre à leurs besoins immédiats.

Le Centre de « Récupération ». 

Il avait pour tâche spécifique de procéder à la récupération des vêtement et matériels endommagés (chaussures, masques à gaz, etc), et de réaliser les réparations mineures. Les réparations importantes étaient traitées par le Centre de Récupération de St-Pierre des-Corps.

Le Camp de « Réhabilitation ».

Y étaient affectés les hommes déclarés inaptes au combat pour diverses raisons (blessés, pieds plats etc.).

Ils attendaient une affectation adaptée à leur situation.

Les écoles de métiers.

Les écoles formaient aux métiers : de selliers ; charrons ; maréchal-ferrants ; camionneurs ; charretiers ; forgerons ; cuisiniers et boulangers ; électriciens ; télégraphistes ; téléphonistes et réparateurs de téléphones ; mécaniciens ; chauffeurs de camions et de voitures ; coursiers sur moto ; remplaçants pour le Service Médical.

Une prison militaire.

Elle était intégrée au cantonnement.

Elle semble ne pas avoir été réservée aux seuls soldats de la 1ère Division de Dépôt.

En effet, un militaire américain arrêté à Paris sans permission était renvoyé à la Division de Dépôt, pour y être jugé et incarcéré.

Ce devait être le cas pour l’ensemble des militaires présents dans la Vallée du Cher.


Le 26 décembre 1918, la « 1ère Division de Dépôt et de Remplacement » reçoit l’ordre de reconstituer la 41e Division.

La « 1ère Division de Dépôt et de Remplacement » a cessé d’exister.

Le 24 janvier 1919, 16 000 soldats partent du Camp de Noyers-sur-Cher pour le port de Brest et embarquent pour les Etats-Unis, le reste de la Division regagnera les Etats-Unis par d’autres ports.


Les lieux d’entraînement des soldats.

Dans l’attente de leur départ pour le front, les soldats doivent achever leur formation pour le combat.

Mais où ? Sur quels terrains ?

Le Général de l’Espèe, interrogé à nouveau par le Préfet, le 26 janvier 1918, apporte les précisions utiles.

Pour répondre aux « légitimes revendications des propriétaires », les champs de tir sont presque tous dans les bois ; les terrains en jachères ou en friches seront utilisés pour les champs de manoeuvres.

Les vignobles et les terrains cultivés ont été évités.

Dans le village de Pontlevoy qui accueille un cantonnement, un Hôpital et une musique militaire, les lieux d’exercices sont situés : au « Petit-Bois », pour le lancer de grenade ; dans le bois de la « Garette » pour le tir à la mitrailleuse ; quant aux exercices du combat à la baïonnette, ils se déroulent sur des sacs de sciure suspendus à la « Grefferie ».

A Selles-sur-Cher, des tranchées avaient été creusées pour simuler la zone du front de combat. 

Le territoire de la Division de Dépôt :

L’Etat-Major de la 5e Région avait fait au commandement américain des propositions de lieux pour les cantonnements de la Division de Dépôt.

Ils s’étendent sur 24 communes, dans un périmètre qui s’étire de Chenonceaux jusqu’à Selles-sur-Cher, incluant dans un triangle les villages de Contres, de Pontlevoy ainsi que ceux de la rive gauche du Cher.

Les communes de Noyers et de Saint- Aignan en sont le centre.

Le Général de Division loge chez le Marquis de La Roche-Aymon, au château.

Le QG de la division est installé au château.

Les communes sont les suivantes :

St Aignan : la ville abrite l’Etat-Major de la Division soit, 25 officiers, 132 hommes, 140 chevaux mais aussi un bataillon de mitrailleurs de la Division soit, 26 officiers, 928 hommes, 229 chevaux et un bataillon du 2° Régiment d’Infanterie soit, 1 000 Hommes, 100 chevaux.


Noyers : L’état-major (10 officiers) et le 2ème bataillon du 2ème Régiment d’Infanterie, soit 26 officiers, 1 000 hommes, 100 chevaux.


Chémery : le 3° Bataillon du 2° Régiment d’Infanterie soit 26 officiers, 1 000 hommes, 100 chevaux


Selles-sur-Cher : l’état-major de la 1ère Brigade, soit 5 officiers, 23 hommes,19 chevaux ; un bataillon de mitrailleurs de la brigade soit 20 officiers, 550 hommes, 175 chevaux ; l’état-major du 1er Régiment d’infanterie (10 officiers), ainsi que deux bataillons d’infanterie, soit 52 officiers, 2 000 hommes.


Billy : le 3° Bataillon du 1er Régiment d’Infanterie soit, 26 officiers, 1000 hommes, 100 chevaux. Un bataillon de mitrailleurs stationnera à Billy. L’annonce en est faite au maire le 25 mai 1918.

Contres : l’état-major de la 2° Brigade d’Infanterie, soit 3 officiers, 23 hommes 19 chevaux ; le Bataillon de mitrailleurs de la 2e Brigade, soit 20 officiers, 550 hommes, 175 chevaux ; un bataillon du 3ème Régiment d’Infanterie soit 26 officiers, 1 000 hommes, 100 chevaux ;


Fresnes : Une compagnie d’un Bataillon du 3e Régiment soit 13 officiers, 500 hommes, 50 chevaux;


Sassay : deux compagnies d’1 Bataillon du 3e Régiment soit 13 officiers, 500 hommes, 50 chevaux


Soings : un Bataillon du 3e Régiment d’Infanterie soit 26 officiers, 1 000 hommes, 100 chevaux


Pontlevoy : le 4e Régiment d’Infanterie, son état-major et 2 Bataillons soit 56 officiers, 2 000 hommes, 200 chevaux ;


Thenay : un Bataillon du 4e RI soit 26 officiers, 1 000 hommes , 100 chevaux ;


Thésée : l’Etat-Major de la Brigade d’Artillerie Légère soit 15 officiers, 45 hommes et 53 chevaux, ; l’Etat-Major de Régiment, 10 officiers ; un Groupe d’artillerie soit 25 officiers, 700 hommes, 650 chevaux, 12 canons du 1er Régiment d’Artillerie légère..


St Romain : un Groupe d’Artillerie ; une Batterie à St Romain ; une batterie au Puits, une batterie à Avigne du 1er Régiment d’artillerie légère, ( les Puits et Avigne sont des écarts de Saint-Romain ).


Monthou sur Cher : l’Etat-Major du 2e Régiment d’artillerie légère soit 10 officiers et un Groupe d’Artillerie du 2e Régiment d’Artillerie soit 25 officiers, 700 hommes, 650 chevaux, 12 canons ;


Bourré : un Groupe d’Artillerie ( même composition que pour Monthou ). Il s’agit de la proposition de l’Etat-Major de la 5e Région Militaire. En fait, c’est un élément d’un Régiment d’Infanterie qui cantonnera ( voir paragraphe ci-dessus ).

 

Mareuil : l’Etat-Major d’un Régiment d’Artillerie lourde et un Groupe d’Artillerie lourde soit 25 officiers, 850 hommes, 800 chevaux, 34 voitures, 12 canons, 36 caissons.


Pouillé : deux Batteries d’Artillerie lourde soit 12 officiers, 420 hommes, 400 chevaux, 6 canons.


Angé : une Batterie d’Artillerie lourde soit 6 officiers, 210 hommes, 200 chevaux, 3 canons ; une batterie mortier soit 3 officiers, 182 hommes, 82 chevaux, 10 voitures, 12 mortiers.


Meusnes : l’Etat-Major du Régiment de Génie et un Bataillon soit 20 officiers, 750 hommes, 210 chevaux.


Châtillon-sur-Cher : un Bataillon du Régiment de Génie soit 15 officiers, 550 hommes, 200 chevaux ; un Train du Génie soit 2 officiers, 82 hommes, 115 chevaux.


St Georges : Train Sanitaire, 4 Compagnies d’hôpitaux, 49 officiers, 4 Compagnies d’ambulances, 49 Officiers,


Faverolles : et St Julien-sur-Cher : Train d’approvisionnement d’automobiles soit, 8 officiers, 464 hommes, 190 camions.


Montrichard : Train de munitions, 28 officiers, 934 hommes, 500 chevaux, 100 automobiles.

L’état des lieux et des effectifs dressés par l’armée américaine :

Une carte de l’Etat-Major Américain de la Division de Dépôt confirme 

tous les cantonnements proposés auxquels s’en ajoutent d’autres.

Cette carte est datée du 19 mars 1918.

Communes Officiers Hommes Chevaux
Angé 15 744 290
Billy 30 960 60
Bourgeau 15 1400 1000
Bourré 40 957 300
Champcol 25 650
Chatillon-sur-Cher 48 2087 154
Chemery 40 1000 79
Chissay 8 526 100
Choussy 8 320
Contres 130 2020 365
Couddes 20 574 18
Couffy 18 824 7
Faverolles 20 600 200
Fresnes 15 690 50
La tizardière 7 200
Mareuil 42 2244 683
Meusnes 47 2289 58
Monthou 30 900 50
Montrichard 90 2100 300
Noyers 105 2700
Oisly 15 510
Pontlevoy 100 2450 150
Pouillé 20 1000 200
Sassay 19 755
Seigy 16 600
Selles sur Cher 90 800 150
Soings 35 1264 20
St-Aignan 120 1600
Ste-Eusice 1 90
St George 50 1600 302
St Julien 20 1200 100
St Romain 28 1603 15
Thenay 25 500 100
Thésèe 37 1030
Total 1560 38097 4751


Elle nous renseigne également sur le positionnement des infirmeries, des nombreuses douches à la dispositions des soldats.

Un va et vient incessant de soldats.

A la date du 19 mars, selon le recensement ci-dessus, 39 657 hommes, dont 1 560 officiers et 4 751 chevaux sont dans la Vallée du Cher, pour la seule Division de Dépôt.

A la date du 31 mars 1918, 16% seulement des effectif du CEA, soit 329 005 soldats, auront débarqué France. Tous n’étaient pas des combattants.

Le nombre des arrivées ne cessera d’augmenter.

Ce sera un va et vient incessant.

Ils cantonnaient environ six semaines au minimum voire plus, puis ils embarquaient pour le front dans les gares de Noyers, Bourré, Thésée, Selles-sur-Cher et Montrichard.

D’autres, ceux notamment des unités de services, de santé ou les instructeurs séjournaient plus longtemps.

Des « cantines » étaient positionnées devant les gares. Elles servaient aux soldats sur le départ un repas chaud et remplissaient leurs bidons.

Durant l’année 1918, plus de 178 000 hommes ont été répartis sur 500 destinations différentes.

La même année, plus de 85 000 hommes sont renvoyés dans leur corps d’origine.

A ces soldats, en attente d’affectation dans une unité, s’en ajoutaient d’autres. Ceux du Génie, des Services de Santé, des hôpitaux vétérinaires, du S.O.S, des Forestiers, de la MP etc… Certains d’entre eux étaient stationnés dans les mêmes communes que ceux de la 1iére Division de Dépôt ou bien dans d’autres communes du département.


Un quart des communes du département concernées.

Selon les archives de la Préfecture les troupes américaines cantonnent dans 51 communes supplémentaires, soit au total 74 communes sur les 297 que compte le département

La liste est la suivante :

BLOIS


St-AIgnan

Autainville

Noyers

La Colombe

Chemery

Ecoman

Selles-sur-Cher

Fretval

Billy

Vievy le Baye

Contres

La Bosse

Fresnes

Beauvilliers

Sassay

St Leonard

Soings

Plessis l’Echelle

Pontlevoy

Roche

Thenay

Fougères

Thésée

Sambin

St-Romain

Cour cheverny

Monthou sur Cher

Vendôme

Bourré

Binas

Mareuil

Baillou

Pouillé

Choue

Angé

La Chapelle Vicontesse

Meusnes

St Marc du Cor

Chatillon sur Cher

Cormenon

St Georges sur Cher

Fontaine Raoul

Faverolles

Chauvigny

St Julien sur Cher

Romilly

Chissay

Beauchene

Montrichard

Le Temple

Pruniers

Sarge sur Braye

Romorantin

Fortan

Mur de Sologne

Celle

Villefranche sur Cher

Bonneveau

La Chapelle Montmartin

Fontaine en Beauce

Giévres

Souge

Marchenoir

St Jacques des Gueret

Malives

Qt Quentin

St Gervais

Montoire

Briou

Couture

Lorges

St Laurent des Bois

Organisation et improvisation cohabitent :

Dans une entreprise d’une telle envergure, l’organisation du cantonnement de plusieurs milliers d’hommes, mettant en scène les autorités militaires françaises et américaines, les autorités administratives civiles, les élus, la population, il est inévitable que le sens de l’organisation de l’armée cohabite avec des imprécisions, des improvisations de dernières minutes, des passe-droits ou des erreurs.

A l’examen des archives, on peut dire que globalement les prescriptions militaires ont été la règle, confirmée par quelques dysfonctionnements.

Un exemple : la commune de Bourré.

La mission franco-américaine est à Bourré le lundi 10 décembre 1917.

Ce jour là, le maire de Bourré est absent.

C’est le secrétaire de mairie qui reçoit la commission militaire. Il est informé de « l’installation dans quelques semaines de 3 batteries d’artillerie, de 800 hommes et de 650 chevaux ».

Les baraquements devaient être installés sur la Route de Pontlevoy, au Nord-est des Vallées, les chevaux sur les bords du Cher, le champ de tir dans la foret de Choussy, les Orfeuilles et le champ de manoeuvre sur la plaine du Viroir.

Notons que ces deux lieux sont situés sur la commune voisine de Monthou sur Cher et étaient destinés aux entrainements militaires similaires pour les soldats en cantonnement à Monthou.

Le lendemain 11 décembre, le maire télégraphie au Préfet pour lui signifier l’impossibilité géographique d’accueillir les batteries américaines.

Le secrétaire de mairie l’a indiqué à la commission. Elle n’en a pas tenu compte. En effet, la commune de Bourré a une très petite superficie et le seul terrain possible est une bande de terre le long du Cher et très souvent inondée.

Le maire ne refusera pas d’accueillir des soldats mais les batteries et les chevaux ne peuvent l’être dans la commune trop petite.

Il obtiendra gain de cause après intervention du Préfet auprès de la 5e Région Militaire. C’est un régiment d’infanterie qui y cantonnera. Les hommes arrivent dans le village le 28 janvier 1918.(40)

Ainsi, pour tenter d’éviter que surgissent des difficultés, les maires prennent des initiatives.

Des élus dépassés par les événements.

Il y en eut certainement beaucoup mais peu ont laissé des traces de leur désarroi.

Le Maire d’Angé télégraphie le 21 décembre 1917 au Préfet. Il a été informé de l’arrivée des troupes, mais on ne lui a pas communiqué le nombre d’hommes et de chevaux ; de plus, il n’a pas de secrétaire de mairie.

Face à l’importance de la question du logement, il demande l’autorisation de la fermeture de l’école jusqu’au 24 décembre.

Cette autorisation lui sera refusée.

Le 28 décembre, le Général de l’Espèe, met à sa disposition un sous-officier du centre d’instruction de Romorantin pour l’aider à assurer le cantonnement des soldats.

A St-Romain, le 5 avril 1918, le maire informe le Préfet qu’il ne peut assurer le logement des réfugiés et le cantonnement des Américains et qu’il privilégie les réfugiés.

Le Préfet, en réponse, lui intime l’ordre de procéder aux réquisitions nécessaires pour les soldats.

Le Maire de Montrichard, le 14 janvier 1918, interroge le Préfet.

Qui doit fournir la paille pour le couchage et la litière des chevaux ?

La réponse est sans équivoque, « vous devez donner à l’armée américaine toutes facilités pour lui permettre de se procurer paille et couchage ».

En cette fin d’année 1917, il n y a quasiment plus de paille dans tout le département.

A Châtillon, le Maire s’étonne : il n’a pas été question, lors de la visite de la commission militaire, « de faire cantonner un train du Génie, 2 officiers, 132 hommes et 115 chevaux »; il a déjà « beaucoup de difficultés pour faire loger les 200 chevaux du bataillon et les hommes du bataillon ».

A Noyers, alors que son mari est à Salonique dans l’Armée d’Orient, l’épouse va vivre temporairement en Charente, chez un parent.

Le Maire de Noyers réquisitionne le 28 février 1918, le logement encore meublé et contenant tous les effets du ménage. Aucun inventaire n’est dressé.

Faverolles, une épouse de soldat et ses 5 enfants s’en vont habiter chez sa belle-mère à Orléans à la suite de la mobilisation de son mari. Contrainte de retourner chez elle, à Faverolles, pour le mariage de ses deux frères mobilisés, eux aussi, elle apprend par la personne qui « garde » sa propriété qu’il est prévu d’y installer 150 soldats dans les communs et l’habitation...

Elle proteste auprès du Préfet.

Les habitations des mobilisés ne peuvent, de par la loi, être réquisitionnées.  

Il interroge l’armée. L’officier de liaison, lui répond « qu’à sa connaissance » il n’y a pas de soldats et d’officiers dans sa propriété, mais que peut être, à l’avenir, des soldats pourraient être logés dans les communs !

Des effectifs imprécis .

Selles-sur-Cher, le Maire adresse au Préfet, la copie de la lettre qu’il envoie au Directeur de l’Annexe de la Remonte.

Il est chargé d’organiser l’hébergement de 3 000 hommes et de plus de 400 chevaux.

Il avait demandé, et obtenu du Ministre de la Guerre, de parquer 150 chevaux dans les vastes écuries inoccupées de l’Annexe de la Remonte.

La situation est totalement modifiée au dernier moment.

Ce ne sont plus 3 000 hommes et 650 chevaux qui sont annoncés, mais 3 600 hommes et quelques chevaux. Il propose donc de loger 250 soldats au lieu et place des 150 chevaux et informe le Directeur de l’Annexe da la Remonte.

La réponse, par télégramme, de la 5e Région militaire est sans appel : « les ordres relatifs à l’installation des 148 chevaux à l’annexe de Selles-sur-Cher doivent être intégralement exécutés et sans aucune modification ».

Le maire de la ville ne s’en laisse pas conter.

Il pique un véritable coup de sang et répond au Directeur de l’Annexe, qu’en application de la loi du 3/7/1877, le maire doit installer les logements et cantonnements des troupes « en premier lieu dans les bâtiments appartenant à l’Etat, au département, aux communes et aux Etablissements Publics » ; les locaux de l’Annexe vont rester vacants. Si le nombre de soldats dépasse les 3 000, « je vous adresserai une réquisition réglementaire pour loger 250 soldats dans l’annexe de la Remonte, je les y conduirai moi même et vous prendrez la responsabilité de les y refuser. (41)

Globalement, la réquisition des locaux s’est faite dans des conditions que l’on peut qualifier de correctes.

Les élus dans la limites de leurs moyens ont coopéré.


Des initiatives pour un accueil chaleureux.

Dans la commune de Fresnes, le maire convoque son Conseil Municipal le 23 décembre 1917 et décide de la création d’une commission permanente pour assurer l’accueil des troupes.

Ce fut le cas aussi à Blois. Le Conseil municipal de Blois, dans sa délibération du 23 décembre 1917, institue une commission chargée de recevoir l’armée américaine et de « veiller à l’entente cordiale entre les habitants et les troupes alliées ».


Parfois, la réquisition « amiable » fut cavalière..

A Saint-Georges, Mr Cornu, distillateur de son état, a été obligé de quitter sa distillerie avec ses trois ouvriers, en plein travail, pour loger des soldats.

Quelquefois, les militaires s’installent sans autorisation si ce n’est celle du fait accompli

Alice Poplin-Girault, témoigne : « Mon père avait une propriété vers le camp avec une petite maison, les soldats américains et chinois y avaient une grande table, des sièges. Ils avaient fait sauter la serrure, mon père ne disait rien. Ils avaient fait des dessins sur les murs avec du charbon, puis il y avait des écritures chinoises. Avant de partir, un officier est venu à la maison chercher mon père et l’a amené sur les lieux en voiture, puis il l’a largement indemnisé pour quelques dégâts ; on avait rien demandé.

Il faut croire que leur repaire était connu ».(42)


A Gièvres, un cultivateur, conseiller municipal, est expulsé, sa ferme et ses dépendances sont rasées pour construire la voie ferrée. Il s’en va habiter chez ses beaux-frères. A leur tour ils sont expulsés, leurs fermes et dépendances sont rasées.


Ce qui domine, c’est que l’Armée française a la haute main sur le processus.

Les relations entre autorités civiles et militaires, si elles sont franches, ne sont pas toujours cordiales.  

Quant aux officiers américains, ils installent leur armée dans un pays ami certes, mais ils en ignorent, volontairement ou non, les institutions civiles et les règles institutionnelles.

Imprégnés de la culture du tout est possible, ils ne s’embarrassent pas avec les législations !

Ils imposent leur mode de fonctionnement, confortés en cela par la conviction qu’ils sont indispensables.

Certains d’entre eux, dans leurs relations avec les institutionnels, donnaient le sentiment qu’ils n’étaient pas venus pour aider les Alliés mais pour les sauver !


Le Service de Santé US dans la Vallée du Cher.

 Il est imposant !

Deux « Bases Hôpital » installées une à Blois et l’autre beaucoup plus tardivement à Pruniers et pas moins de cinq « Camps Hôpital » composent le Service de Santé US dans la Vallée du Cher.

Ces hôpitaux sont dotés de matériel moderne pour l’époque, notamment des salles de radiographie.

A cet ensemble, il faut ajouter les « ambulances » comme celle de Monthou-sur-Cher. Elle était logée avec l’Etat-Major du régiment à la Villa Ariane, celle de Thésée au château du Vaulx St. Georges, celle de Bourré au Château de Vallagon, celle de Montrichard dans les Hospices de Montrichard qui se transforment en hôpital mixte ou encore « la Compagnie Ambulance 161e » logée, elle, au château de Selle-sur-Cher.

Des Majors disponibles pour soigner les civils.

Il faut souligner, la grande disponibilité des Majors américains pour soigner la population civile lorsqu'elle fait appel à eux.

Nous en avons plusieurs exemples, notamment celui de Monsieur Bernard Ménage de Montrichard : «… Je fut frappé d’une méningite cérébro-spinale, mon père désespéré alla trouver le pharmacien,… qui téléphona au major du camp de Noyers. Dans l’heure qui suivit, une ambulance vint me chercher. On me fit une ponction lombaire et le lendemain, j’ai repris connaissance. J’ai été bien soigné et gâté par les médecins et infirmiers….. ».(43)

Celui également de Mr Lemoine : « …maman était tombée très malade : phlegmon à la gorge… Ma tante avait demandé au major de venir l’examiner. Il vint, l’ausculta, et demanda à ce qu’elle soit hospitalisée à Montrichard avec des prescriptions médicales, paraît-il, nouvelles pour l’époque. Elle guérit rapidement ».(44)

Cette disponibilité dérange docteurs locaux !

A tel point qu’un médecin généraliste de Montrichard, fera signer une pétition par la population visant à interdire cette pratique. Il perdait sa clientèle. La décision d’interdiction sera prise puis, très rapidement rapportée.

La Base Hôpital 43 : Préalablement Camp Hôpital 25

Il est organisé en janvier 1918 à Blois. D’une capacité de 939 lits repartis dans 7 vieux immeubles dispersés dans la ville.  

Il sera remplacée par la Base Hôpital 43.

Elle est organisée en juin 1917 à Emory Université à Atlanta.

Mobilisée le 4 mars 1917, et après 3 mois d’entrainement et d’équipement, elle est transférée au Camp Meritt.

Le 14 juin, elle embarque sur l’Olympe, arrive à Southampton le 21 juin, le 23 juin au Havre, le 27 juin 1918 à Blois. 

La Base Hôpital 43 occupe les locaux du Camp Hôpital 25.

Elle est divisée en plusieurs secteurs ( maladie, chirurgie orthopédie, maladies vénériennes prises en charges dans l’hôpital mixte du couvent des Bénédictines, maladies mentales, section des convalescents )

Elle a une capacité de 500 lits pour la maladie et de 1 000 lits pour la chirurgie. La capacité peut être portée à 1 397 en cas d’urgence et à    2000 en cas d’urgence absolue.

Les bâtiments, dispersés dans toute la ville, fonctionnent de manière quasi autonome, mais cela nécessite plus de personnels.

Cet hôpital va se distinguer par ses recherches médicales sur les soins pour les soldats victimes des gaz chimiques. 

3 jours par semaine, des cours sont organisés pour les malades et blessés. L’histoire de la France et de l’Angleterre mais aussi l’agriculture y sont dispensées.

Les journées de travail y sont longues et difficiles : 1 infirmière s’occupe de 10 lits.

Les moments de repos des personnels sont consacrés à la visite de la ville ou des environs.

Mais, le plaisir le plus apprécié est celui d’aller déguster dan un petit bistro de la ville, chez « Madame Bedot », un verre de vin de Loire, un steak-salade ou steak-frites !

Une équipe de base-ball, sous la direction du Capitaine Franck Andrew, participe aux compétitions militaires.

Après 6 mois et 18 jours d’activités, le 20 janvier 1919, la Base Hôpital 43 ferme.

Elle a traité 9 037 patients et compte 102 décès.

Elle part pour l’Amérique le 21 janvier avec 2 237 patients atteints pour 46 de pneumonies; 20 de broncho-pneumonies ; 213 de grippe et de dysenterie ; 1 de malaria ; 26 de maladies vénériennes ; 5 de méningite ; 2 de scarlatine ; 4 de diphtérie, ; 33 d’oreillons ; 559 de maladies diverses et 40 cas ne sont pas encore diagnostiqués .

il y a également des blessés, 92 de blessures diverses ; 513 de blessures graves ; 574 de blessures légères par balles ; 93 gazés ; 6 brûlés par les gaz ; 9 intoxiqués par inhalation.

Le Camp Hôpital 43 à Gièvres

En fait, le premier service sanitaire qui s’installe dans le Loir et Cher est l’infirmerie du 15e Régiment du Génie qui débute la construction de la Station-Magasin.

Elle débute en novembre 1917, composée de 2 baraques de bois, pour les soldats du régiment mais aussi pour les travailleurs civils, chinois et espagnols qui participent à la construction.

En septembre 1918, le Camp Hôpital compte 24 barrages et 20 tentes ; l’hôpital a une salle de radiographie.

Il fonctionne comme une Base Hôpital.

Les services de chirurgie et d’orthopédie seront par la suite transférés à la Base Hôpital n° 3 stationnée à Châteauroux.

Le Camp Hôpital n° 87


Il est installé le 1er Octobre 1918, à Cour-Cheverny, au Château de Chantreuil.

Il a une capacité de 100 lits.

Il avait pour spécialité de soigner les soldats des transmissions.

Il cessa son activité le 17 février 1919.


Le Camp Hôpital nº 37


Il est installé le 15 mars 1918, à Romorantin, pour l’usine de montage d’avion Nº 2.

Il était logé dans une aile de l’école de jeunes filles.

L’hôpital occupait tous les étages d’une aile, l’autre étant réservée à l’école.

Un mess et des bains douches furent installés dans 3 baraques, pour le personnel mais aussi les patients en cas d’urgence.

Des baraques accueillaient des malades contagieux.

Avec ses possibilités d’accueil supplémentaires, l’hôpital est passé de 150 à 235 lit.

2 279 malades furent soignés et 152 actes chirurgicaux furent effectués.

Il a été transformé en infirmerie le 28 février 1919.


Le Camp Hôpital N° 26 à Noyers :


Il est créé le 26 avril 1918, pour le camp de dépôt de Noyers-St-Aignan.

Constitué de 15 baraques en bois, contenant 32 lits chacune, soit 480 lits.

Deux annexes principales seront ouvertes à St-Aignan d’une capacité de 200 lits et l’autre à Pontlevoy d’une capacité de 500 lits.

En cas de crise, il pouvait traiter 1 500, voire 2 200 patients.

D’autres annexes ont été ouvertes, comme on l'a vu, à Monthou sur Cher au Château de la Croix, à Montrichard dans les Hospices de Montrichard, dans le Château de Vallagon à Bourré.

Le 18 juin 1919, le personnel retourne aux Etats-Unis.

Il est démobilisé le 28 juin1919.


La Base Hôpital 94 :


La base hôpital 94 a été organisée le 23 juillet 1918.

Après une formation militaire et une épidémie de grippes qui retarde son départ , elle prend la mer le 19 octobre sur le « Walmer Castle », passe par l’Angleterre, arrive au Havre le 3 novembre et par train à sa destination, le camp de Pruniers le 7 novembre.

Cet hôpital a une capacité de 1 000 lits dans des baraquements de bois. Il ne dépend pas d’un hôpital central et fonctionne de manière indépendante.

Une semaine après son arrivée, 539 patients étaient admis.

En février 1919, la majorité des personnels sont transférés dans diverses organisations.

Le 10 février 1919, ce qu’il demeure de l’hôpital, retourne en Amérique.


L’Hôpital jamais achevé de Montoire.


Le 7 mars 1918, le Sous-Secrétaire d’Etat du Service de Santé Militaire informe le Préfet de Loir et Cher : « J’ai l’honneur de vous faire connaître qu’aucun hôpital militaire

américain ne sera jusqu’à nouvel ordre, organisé dans cette place » ( la place militaire de Vendôme).


Le 24 août 1918, le Sous-Préfet de Vendôme, informe le Préfet de Loir et Cher que :

  • il a appris que sur un terrain de 170 hectares situé au Nord de la ville de Montoire, l’armée américaine projette de construire un hôpital composé de 10 pavillons de 1 000 lits chacun,
  • le projet est soumis au Quartier Général,
  • si le feu vert est donné, la construction commence dans les 15 jours,
  • les travaux sont confiés à un certain Mr Dufour de l’entreprise Dufour Construction Générale de Paris. Monsieur Dufour a loué le château de Ronay pour y installer ses bureaux et son logement,
  • la main d’oeuvre nombreuse sera étrangère.

Compte tenu de l’ampleur du chantier, il est nécessaire de créer un poste de commissaire et des postes d’agents, pour assurer surveillance et sécurité.

Il précise qu’il est au courant par hasard et que personne ne l’a informé de quoi que ce soit !

Le 14 septembre 1918, le Sous-Préfet informe le Préfet que les travaux ont commencé.

Il précise le projet : 10 hôpitaux indépendants les uns des autres, dotés de tous le matériel utile, d’une capacité de 1 000 lits chacun, sont en cours de construction.

100 ouvriers environ sont à la tâche. Ce sont des belges, des espagnols, des italiens.

Leur nombre sera porté à 1 000 en octobre et à 2 000 en novembre-décembre.

Le Sous-Préfet souligne que la proximité d’un camp de prisonniers d’officiers allemands exige des mesures de sécurité particulières.

Le 22 septembre, le rapport du Chef de Brigade de 3e Classe de la Gendarmerie, confirme les travaux en cours. Le nombre de travailleurs a augmenté, il est de 170 et des suisses et portugais se sont ajoutés aux autres ouvriers.

Très rapidement, au mois d’octobre, ils seront 1 200 pour travailler. Les travaux de terrassement se poursuivent et les « fondations en ciment armé commencent à sortir de terre ».

La signature de l’armistice met un point final à ce projet.

Il s’inscrivait dans le projet global de l’armée américaine de porter la capacité de ses hôpitaux à un million de lits.

L’Hôpital Vétérinaire n° 11 et le Dépôt de Remonte N° 22

L’Hôpital Vétérinaire n°11.

Sur le tableau des effectifs des hôpitaux vétérinaires, l’hôpital n° 11 est composé de 7 officiers vétérinaires et 300 hommes, pour traiter 2 000 animaux.

Il est parmi les plus important après celui de St Nazaire qui était prévu pour accueillir 3 000 animaux et celui de Coëtquidan, 2 160.

Il embarqua le 26 juillet 1918, les premiers soldats arrivent le 12 août et le centre est opérationnel à la fin du mois.

IL fut démobilisé le 19 juin 1919.

Ses effectifs furent renforcés par des soldats des troupes de services ; ils dépasseront les 1 500 hommes.

Il est installé aux alentours du centre de Remonte.

A la date de l’Armistice, 2 « bases hôpital », 25 hôpitaux vétérinaires, 3 hôpitaux mobiles vétérinaires, 4 hôpitaux d’évacuations sont, soit installés, soit en cours de départ en fonction du programme maritime de transport.

Le Dépôt de Remonte n°22.

Le dépôt de Remonte est crée en Juillet 1918.

L’armée américaine dispose de 31 Dépôts de Remonte. Celui, qui installé aux alentours de Selles-sur-Cher, est un des plus importants.

En effet, il a une capacité de 40 écuries de 100 chevaux chacune, et compte pas moins de 36 postes de forge pour le ferrage.

2 500 hommes sont affectés à ce dépôt qui a vu passer plus de

55 000 chevaux dont 25% de mules.(45)


Les Forestiers du CEA en Loir et Cher.

La Grande Guerre fut une dévoreuse de bois.

Pas seulement du fait des destructions que les combats provoquèrent. Selon l’ONF, 1 km de front en forêt exige 3 000 tonnes de bois pour le seul aménagement des ouvrages ; pour 10 m linéaires de tranchée, il faut 1 stère de bois ; pour construire 1 abri d’infanterie, il faut 5 à 20 stères de bois.

Pour faire face aux très nombreuses demandes de bois, les exploitations militaires et le marché privé intérieur ne suffirent pas : sur les six millions de mètres cubes que l'armée française emploie entre 1914 et 1915, 15% sont importés de l'étranger.


La forêt Française à la disposition du CEA ?

Le général,, qui dirige le service forestier du CEA, déclarait le 4 Mai 1918, « qu’en raison du peu de tonnage dont disposait le corps expéditionnaire américain, il était nécessaire de subvenir aux besoins de l’armée américaine en puisant largement dans la forêt de France et que cette situation devait être acceptée comme une nécessité militaire, quelles que soient ses répercussions, la question primordiale étant de gagner la guerre ».

Tout est dit !

La conception qu’ont les Américains de leur rôle -gagner la guerre- et du tribut que nous devons payer pour cela, sont clairement exprimés.

L’Etat-Major de Pershing avait envisagé pas moins que l’ouverture d’exploitations forestières dans les forêts françaises pour les bois sur pieds.

Les bois ouvrés seraient achetés chez les fournisseurs commerciaux.

Les premières exploitations américaines commencèrent dans le Jura, dans les Landes ensuite, dans la Vallée de la Loire.

La question des prélèvements de bois fut discutée, dès le 22 juillet 1917, entre le Génie américain et le Gouvernement Français.


Le Service Français des Bois approvisionne le CEA .

Le Gouvernement français était confronté à plusieurs impératifs : assurer les besoins de l’armée française et des Alliés, préserver et entretenir la ressource forestière, tenter d’enrayer une hausse incessante du prix du bois tant sur le marché intérieur qu’à l’international.

Le Comité Interallié des Bois de Guerre (CIBG), était chargé de répondre à cet objectif.

Il fut proposé à l’Etat-Major du CEA d’intégrer ce Comité.

Le 5 juillet, les américains acceptent d’intégrer ce Comité. 

Mais l’Etat-Major du CEA maintient de fortes pressions sur le gouvernement français pour avoir les mains libres en la matière.

Le programme américain pour les besoins de 3 500 000 hommes prévoyait pour la période du 1er Juillet au 31 mai 1919 le prélèvement mensuel de 405 900 mètres cubes de bois de sciage et de bois ronds ainsi que 270 000 stères de bois de chauffage.(46)

C’était énorme !

Après études et maintes réunions, le Gouvernement français décida que ce serait le « Service Français des Bois » qui approvisionnerait le CEA, soit en cédant au plus juste prix évalué par les Eaux et Forêts des coupes dans les forêts nationales et communales, soit en achetant des forêts privées, rétrocédées à prix coûtant au CEA.

Pour les achats de bois ouvrés en dehors des zones d’armées, ils seraient effectués par le Service Français des Bois.

Une convention traitant des modalités de cessions, d’interventions, de préservations de la ressource forestière fut mise en chantier. Elle ne fut signée qu’en mars 1919.

Des besoins énormes en constante augmentation :

Les besoins en bois du CEA ne cesseront d’augmenter.

Les américains étaient exigeants.

A titre d’exemple, le « Comité Interministériel des Bois de Guerre » transmet une demande de coupes dans la forêt des Landes, de 800 000 pins qui s’ajoutaient aux 546 400 déjà entreprises, soit un total de 3 650 hectares.

En réponse, le gouvernement français, disposé à aider l’armée américaine, n’en demanda pas moins de justifier les besoins réels du CEA.

Cette demande était estimée considérable.

Le 25 avril 1918, l’autorisation fut accordée aux forestiers américains de ne procéder mensuellement qu’à des coupes leur assurant 8 mois de travail.

Les bois provenaient des forêts appartenant soit à l’Etat, soit aux communes, soit à des particuliers. Ils étaient par l’intermédiaire du CIBG et de l’Inspection Générale du Service des Bois, l’objet de cessions régulières, ou plus rarement, de réquisitions fixant le prix et les conditions.

La Vallée de la Loire fournissait le chêne, l’hêtre, les feuillus. Le sapin provenait du Jura, des Vosges, du Massif Central ; le pin, lui, des forêts maritimes.

Les forestiers américains dans le département :

Le premier détachement de forestiers arriva, en Loir et Cher, le 26 janvier 1918.

C’était un détachement composé de 6 officiers et de 236 hommes. Ils s’installèrent dans la forêt de Marchenoir. Ils abattront 116 hectares de chênes.

Ce n’est que, le 6 février, que le Préfet fut informé par l’Etat Major de la 5e Région de son arrivée.

Le 29 mars, le Préfet est informé par l’Etat-Major que depuis le 13 mars, un détachement de forestiers américains composé de 6 officiers et 235 hommes, est installé dans le forêt de Russy ( près de Blois ).

Enfin, le 22 juillet, l’Etat-Major de la 5e région informe le Préfet qu’un détachement de forestiers composé d’1 officier et de 76 hommes, s’installera dans la semaine du 22 au 27 juillet, dans la forêt de Chêne-Moreau, à l’ouest de Pruniers.

Le 24 juillet, un détachement composé d’1 officier et de 16 hommes, s’installe dans la forêt de la Rougellerie au Nord de Chaumont-sur-Tharonne.

Les prélèvements sur le massif forestier du département sont importants.

Les cabanes du camp d’aviation ont été construites avec le bois de Sologne. Le bois prélevé sur le site de Gièvres est directement utilisé pour l’édification des constructions sur le site.

Tout le bois coupé ne fut pas utilisé.

De la forêt de Montrichard est tiré, par les forestiers américains, le bois pour les ballasts et du bois de mine.

Le Conseil Municipal de Montrichard, dans sa session de mai 1919, autorise le Maire à acheter 800 stères de bois de chauffage.

Ce bois appartenait à l’armée américaine. Il avait été abandonné, sur les quais du Cher et récupéré par l’Office Français des Combustibles Végétaux.

Il était vendu à la ville de Montrichard 15 francs le stère, soit pour une somme totale de 12 000 francs.

La ville l’acheta.


Le jour de l’Armistice, on compte sur le plan national, 12 000 travailleurs forestiers spécialistes et 9 000 hommes de troupes sélectionnés pour travailler en forêts.

10 000 hommes sont occupés à façonner le bois de chauffage.

Plusieurs compagnies de soldats afro-américains sont employées au travail du bois.

Ils travaillent avec 2 500 chevaux et mulets et dans 100 scieries américaines de différentes capacités de traitement.



Bibliographie.


J-J PERSHING, Mes souvenirs de la guerre, t1 et t 2, E.S. I Paris, 1931

CHAUVEAU (Abbé), Les Américains à Gièvres, Imprimerie UNIC NANTES, 1922

KASPI André, Le temps des Américains, 1917-1918, Publications de la Sorbonne, 1976

RENOUVIN Pierre, La première guerre mondiale, Que sais-je, 1965

STALLING Laurence, Les Sammies, Stock, 1964

NOUAILHAT Yves-Henri, Les américains à Nantes et Saint-Nazaire, Les Belles Lettres, 1972.

CARLIER Claude et PEDRONCINI Guy, Les Etast-Unis dans la première guerre mondiale 1917-1918, (Actes du Colloque International 22 et 23 septembre 1987), Economica, 1992

AUDOUIN-ROUZEAU et BECKER Jean-Jacques, ENCYCLOPEDIE DE LA GRANDE GUERRE, 1914_1918, Edition duCentenaire.

KEAGAN John : La première guerre mondiale, Ed. Le grand livre du mois, août 2003.

AUTRIC, Raphaëlle « La rivalité franco-américaine : l’instruction des soldats américains en France (1917 -1918) », Revue historique des armées [Online], 246 | 2007.

DUPEUX Georges, « Aspects de l'histoire sociale et politique du Loir-et-Cher 1848-1914 », 1962. Paris.

ANDROT M. (Lieutenant-Colonel), Le transport par voie ferres de l’Armée Américaine 1917-1919, Février 1921.

CHEVALIER (Général) Les bois d’oeuvre pendant la guerre, Histoire Economique et Social de la Grande Guerre, Fondation Carnegie USA.

CROUBOIS Claude, (sous la direction de), « Le Loir et Cher de la Préhistoire à nos jours », Ed. Bordessoules, 1985.

LOIR ET CHER, ouvrage collectif Ed. Bonneton

LES BULLETINS DE LA SOCIÉTÉ D’HISTOIRE ET D’ARCHÉOLOGIE DE SOLOGNE.

DELAHAYE, Claire « L’opposition à l’entrée en guerre », IdeAs [En ligne], 9 | Printemps / Été 2017, 

NICOLAS Gilbert, Joret Eric, Kowalki Jean-Marie, Images des Américains dans la Grande Guerre de la Bretagne au front de l’Ouest. Presses universitaires de Rennes.


SOURCES :


  • MUSÉE DE SOLOGNE. Les camps américains en Sologne et dans la Vallée du Cher. Le Musée de Gièvres.
  • Archives Départementales de Loir et Cher :
    • série 8 RV 3, les Américains.
    • série, Z
      • 1 Z 431 Les américains, Sous- Préfecture Romorantin,
      • 2 Z XXI 69 Sous-Préfecture Vendôme
    • série R, Affaires militaires et organismes en temps de guerre,
      • Vrac
    • série M, Rapports de police, population, affaires économiques, mercuriales, maladies vénériennes, tuberculose,
    • Presse PER 130, 126, 107, 104, 108,
    • Conseil général, délibérations, série 1 N 100 à 1 N 105
  • Les Archives Départementales de Loir et Cher, (Séries : sous-préfecture Romorantin et Hypothèques)
  • Greenwich Historical Society, William E. Finch, Jr. : Archives, Colonel Raynal C. Bolling Papers. Gift of Diana Greene


Sites.



Crédits Photos.

  • USA Signal Corps.
  • The United States World War One centennial commission

Graffitis .

Graffiti d’un soldat américain du Signal Corps, chez Mr et Mme Carraz, (Monthou sur Cher). Cet insigne se portait sur le col de la veste. Ce soldat venait de Tannersville dans l’État de New York et est située à l’intérieur de la «ligne bleue» du Parc National Catskill. (Crédit photo, Armand VILLA)


Notes :

32 Laurence Stallings, Les Sammies, l’histoire du Corps Expéditionnaire Américain en France pendant la première guerre mondiale (1917-1919). Ed Stock, 1964.

33 Laurence Stallings, ouvrage déjà cité.

34 Sources ADLC, série 8 RV 3.

35 Sources ADLC, série 8 RV 3.

36 Sources ADLC, série 8 RV 3

37  « En mémoire des soldats Américains à Selles sur Cher 1917-1919 », Les cahiers des Amis du Vieux Selles , Pierre et Simmonne Chassagne, N° 38, 2017

38 Pershing, ouvrage déjà cité, page 157.

39Les camps américains en Sologne et dans la vallée du cher,  Musée de Sologne de Romorantin-Lanthenay

40 Sources ADLC, série 8 RV 3, Lettre du maire de Bourré en date du 30 janvier 1918.

42 Sources ADLC, série 8 RV 3.

42 Sources ADLC, série 8 RV 3.

43 Les amis du vieux Montrichard « Témoignage de Montrichardais ».

44 Guy Lemoine, « Glane…de souvenirs », (1988).

45 Musée de Sologne, Les camps américains en Sologne et dans la Va.llée du Cher,

46 Général Chevalier, Les bois d’oeuvre pendant la Guerre, Publication de la dotation Carnegie. PUF, Paris 1927.