En ces années là, à Monthou

Le recensement de la population effectué en 1911- le dernier avant le début du conflit- permet d'imaginer ce qu'était alors notre commune.

MONTHOU compte 1127 habitants ; 365 ménages et 354 maisons. 

C'est avant tout une commune viticole dont les vignerons constituent l'écrasante majorité de la population active. 

Mais elle comprend aussi des cultivateurs et des fermiers, avec son étendue sur la "plaine" vers Choussy, Pontlevoy et Thésee ainsi que quelques jardiniers.

Ses deux "vallées" du Bavet et des Anguilleuses  ont favorisé l'implantation de quelques douze moulins et de leurs meuniers.

L'activité d'extraction de la pierre de tuffeau et de construction de tuiles sur Vineuil se maintient un peu avec ses carriers et ouvriers, très réduite après le rattachement d'une grande partie de Vineuil à la commune de Bourré au milieu du XIXieme siecle.

La culture du champignon a subi le même sort, se concentrant sur Bourré.

On répertorie donc les métiers de l'époque liés aux activités économiques de la commune : ouvrier viticole et agricole, bourrelier, charron, sabotier, bûcheron, maréchal ferrant, tonnelier, charpentier, distillateur, charretier, courtier en vin, marchand de bois, de volailles.

On note une trentaine de " domestiques", aux fonctions vraisemblablement variées.

Il y a la présence de ce que nous appelons aujourd'hui " des services" : charcutier, cafetier, épicier,

cordonnier, maçon, lingère, blanchisseuse et à souligner, douze couturières.

La commune a sa palette d'emplois et fonctions publics : garde champêtre, cantonnier, facteur receveur, receveur buraliste, poseur chemin de fer, garde-barrière, éclusier, employé chemin de fer et un sous-chef.

Il y a un instituteur et deux institutrices pour les écoles publiques de garçons et de filles.

Et une institutrice pour l'école libre de filles.

Un curé est présent de manière permanente dans la commune.

Les rapports entre la cure, la fabrique et le conseil municipal ne sont pas simples. 

Les tensions portent notamment sur le loyer du presbytère et la marge de manœuvre du curé pour les aménagements dans l'Eglise. Depuis la Révolution, les communes sont propriétaires des édifices religieux et la récente loi de séparation de l'Etat et des Églises de 1905, a établi des règles strictes.

Le recensement concernant le château du Gué-Péan révèle les emplois typiques dans ce genre de demeure de l'ancienne noblesse : un garde, un chauffeur, un cochet, une cuisinière, une fille de cuisine, deux valets de chambre, une femme de chambre, un garde-chasse. 

Dans l'ensemble, la population sait lire, écrire et compter. 

C'est particulièrement net pour les vignerons. 

Cela résulte de l'existence d'une école à Monthou dés le début du XIX ième siècle et de l'attention portée par les conseils municipaux républicains à l'éducation. 

Le premier instituteur de Monthou, Joseph FERANDOU, fut aussi son premier, et éphémère, maire républicain, lors de l'instauration en 1848 de la Seconde République.

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UN CONSEIL MUNICIPAL A MAJORITE REPUBLICAINE

Depuis l'instauration de la République après la chute de Napoléon III, Monthou vote majoritairement " républicain " et dans notre langage d'aujourd'hui, « à gauche » .

Ainsi aux législatives des 26 Avril et 10 Mai 1914, c'est Joseph Paul-Boncour qui arrive en tête à Monthou, battu au niveau de l'arrondissement, de quelques voix, par le Dr. Legros de Montrichard qui sur son affiche proclamait : " tous aux urnes contre Paul-Boncour au cri de guerre au socialisme qui prépare la lutte des classesla guerre civile et les révolutions ».

Au renouvellement triennal du Conseil Général en 1913, le maire de Monthou et ses deux adjoints soutiennent la candidature de Hermenier, maire de St.Georges, radical, qui se présente comme le candidat du Syndicat de défense des vignerons des Côtes du Cher et se réclame de "l'anticléricalisme sans intolérance ni sectarisme et de la laïcité ».

À chaque élection, la Préfecture établissait une sorte de nomenclature pour 

classer les maires et adjoints en fonction de leur "couleur" politique supposée et des données politiques du moment. Pour les élections municipales des 5 et 12 Mai 1912 - les dernières avant la guerre- la préfecture avait retenu : socialistes unifiés, républicains socialistes, radicaux et radicaux socialistes, républicains de gauche, progressistes, nationalistes et réactionnaires, douteux.

Ainsi Berthelin Florentin, qui avait remplacé au poste de maire en juin 1912 Moïse Popineau décédé, et son adjoint Chippault-Mossard, sont qualifiés par la Préfecture de "radicaux socialistes".

LA PRÉPARATION DE LA JEUNESSE À LA GUERRE.

" LA PATRIOTE " et les "VRAIS PATRIOTES" de MONTHOU :

Le manque d'entraînement physique de la jeunesse française avait été considéré comme une des raisons de la défaite de la guerre de 1870-71 et de la perte humiliante de l'Alsace-Lorraine.

Dés les années 1880, les pouvoirs publics vont impulser des politiques publiques visant au développement de la gymnastique et du tir au sein des écoles, puis de sociétés scolaires et enfin de sociétés d'initiative privée, sous le contrôle de l'Etat.

Ces structures sont subventionnées par l’Etat.

En avril 1913, le Préfet recense les sociétés existant dans chaque commune.

MONTHOU n'en a pas encore.

Ce sera fait dans quelques mois.

L'ESPÉRANCE existe à MONTRICHARD depuis 1886. Il y a des sociétés aussi à PONTLEVOY, THESEE, BOURRE.

Ces sociétés sont regroupées dans des unions à l'échelle nationale.

Elles sont florissantes avec beaucoup de membres et d'activités suivies. 

La PATRIOTE de MONTHOU est donc agréé au début de l’été 1913. Elle participe aux festivités du 14 Juillet

Le Conseil Municipal l'autorise à faire ses exercices dans la cour de l'école de garçons le dimanche après-midi.

Cette association est d'essence républicaine. Elle est subventionnée par la 

Mairie. 


En réaction, le baron de CASSIN va prendre l'initiative de fonder une société rivale, les " VRAIS PATRIOTES" dont l'appellation éclaire les raisons de sa création.

" La PATRIOTE " disparaîtra en 1926.

Les "VRAIS PATRIOTES " qui deviennent Union Jeanne d'Arc la même année, évolueront vers d'autres activités dont théâtrales. En 1952, il se transformeront en "FOYER  JEANNE d'ARC" qui existe toujours et a fêté son centenaire l'année dernière.

MONTHOU aura dès les années 1880, deux sociétés de musique : 

La VIGNERONNE MUSICIENNE, soutenue par la municipalité et l’INDEPENDANTE par le baron

La tension entre les deux est si forte, que le CM doit les réglementer. Entre autres, elles ne pouvaient circuler et jouer que sur la chaussée.

L'anecdote suivante a traversé le temps : lors d'une cérémonie, un musicien de l'INDEPENDANTE pose un jour le pied sur le trottoir face à la mairie ; le garde-champêtre lui a, dans l'instant, dressé procès -verbal !

Après la disparition de la VIGNERONNE, l'INDEPENDANTE assurera la musique dans les manifestations officielles. 

Mais en 1933, elle refuse sa prestation pour les cérémonies du 11 Novembre. Elle perd  la subvention communale  et sa crédibilité est écornée.

MONTHOU aura deux écoles de filles. 

Celle de la République et celle de la famille de CASSIN qui paie tous les frais de l'école libre de filles. 

Elle avait été crée d’ailleurs avant la loi de séparation État/Église, sur la base des encouragements pontificaux à l'éducation des filles pour favoriser le rôle des femmes dans la transmission des valeurs chrétiennes et de la lutte contre l'athéisme.

L'école libre fermera en 1946.

Il y a aussi le café des uns et le café des autres.

Ainsi, la vie municipale comme toute la sociabilité de Monthou s'articulent alors, autour de la dualité entre une municipalité républicaine et laïque qui assoit son audience électorale sur la majorité des vignerons et des ouvriers (agricoles, tuiliers, champignonnistes, etc.) d'une part et la famille de CASSIN, royaliste et très conservatrice, qui influence une partie de la population attachée au catholicisme, d'autre part.

LES SOUFFRANCES

Exhumation et transfert des corps des militaires de Monthou.

Il s'agit uniquement des morts qui avaient pu être identifiés et inhumés. C'est à dire une infime minorité des morts de la guerre 14-18.Les autres sont les fameux " disparus". Les ossements retrouvés ont été inhumés dans les ossuaires.

Pour beaucoup, il ne subsiste rien. Des squelettes sont toujours enfouis dans les zones de combat.

L'exhumation et le transfert des corps identifiés seront interdits tout un temps.

Ainsi le 23 juillet 1920, le Préfet de Loir et Cher précise dans une réponse à une demande, que " les interdictions de transports des restes des militaires décédés entre le 2 Août 1914 et le 24 Octobre 1919 sont toujours en vigueur ».

Enfin, une circulaire du 31 août 1920 annonce "que les formules de demandes de transferts de morts aux frais de l'Etat seront à disposition des ayants-droits dans les mairies".

Un service de restitution des morts pour la France est créé.

Les communes sont chargées " du transport par route de la dernière gare de destination au cimetière désigné par la famille ».

Une enquête communale est lancée en 1920. MONTHOU présente sa demande de 60 imprimés.

La date limite pour demander un transfert est le 12 Février 1921.

Les convois avec les corps arrivent en gare de BLOIS puis sont répartis par gare de destination.

Pour MONTHOU, la gare de destination est THESEE.

Les communes rurales reçoivent 40 francs par corps à transporter.

Des tarifs spéciaux sont accordés aux familles qui veulent se rendre sur les tombes ou auprès des ossuaires des morts pour la France.

Sont ramenés à MONTHOU, les corps de :

LABBE Hyacinthe ( convoi du 6-1-1922)SAUVESTRE Marceau ( convoi du 26-4-1922)CHARTIER François ( convoi du 23-5-1922)COME Marcel Émile ( convoi du 30-6-1922)HUGUET Roger (convoi du 4-1-1923)GIRAULT Médéric ( convoi du 3-2-1923)CHARRAULT Abel ( convoi du 23-4- 1923)LUCAS Gabriel ( convoi ? )

Les restes de SANSON André sont dans le convoi du 16-9-1922 et ramenés à Thenay.

En réponse à une enquête du Préfet en 1909, le maire de Monthou avait répondu que MONTHOU ne possédait pas de tombe militaire.

Des communes s'en étaient en effet doté pour les morts de la guerre de1870-71.

La municipalité décide donc de réserver un emplacement dans l'ancien cimetière, pour des tombes militaires pour les Morts pour la France dont les noms figurent ci-dessus.

Les veuves de guerre…..

A la fin de la guerre, la France compte 600 000 veuves et près d'un million d'orphelins.

La situation de ces femmes avec leurs enfants se révèle souvent dramatique.

Outre le chagrin de la perte de leur mari, elles doivent affronter bien des difficultés administratives pour faire reconnaître leur statut de veuve.

Plusieurs mois peuvent séparer le décès et sa notification officielle de "mort pour la France".

Elles sont sans ressources, tributaires des secours des communes.

Quand leur mari est un de ces "disparus", il leur faudra attendre parfois plusieurs années pour le jugement nécessaire et sa transcription.

On verra certaines de ces veuves parcourir sur les lieux de guerre, cimetières et ossuaires, à la recherche des traces de leur mari pour l'identifier, car pour pouvoir percevoir la pension instituée en 1916, il fallait prouver que le soldat était mort au front.

La pension est fixée à 800 F par an et 500 F par enfant mineur.

C'est notoirement insuffisant pour vivre correctement. 

Or, si elles se remarient, elles perdent la pension. Cette disposition a conduit à un fort développement de l'union libre en France. 

On estime, toutefois, qu'environ 42% de ces veuves, se sont remariées.

Les Mutilés et Invalides : 

La loi du 2 mars 1918 institue un Office National des Mutilés.

La loi du 31 mars 1919 substitue le droit "à réparation" pour les anciens combattants et victimes de guerre, à celui "d'assistance", avec l'institution de pensions notamment pour les mutilés et invalides.

La loi du 26 juin étend ces dispositions aux victimes civiles.

Mais le taux de ces pensions ne permet pas à leurs titulaires de vivre décemment. Il faut leur permettre d'accéder à des emplois en relation avec leur état physique.

Aussi, la loi du 30 janvier 1923 instaure des "emplois réservés " au sein des administrations et des établissements publics.

Ils seront facteurs, buralistes, gardiens, etc.

Entre 1923 et 1939, plus de 150 000 emplois réservés seront en activité.

Les enfants " Pupilles de la Nation" :

La loi du 27 juillet 1917 crée le statut de "Pupille de la Nation", unique parmi les pays belligérants.

La Nation adopte les orphelins dont le père ou le soutien de famille a été tué à l'ennemi ou dont le père, la mère ou le soutien de famille sont décédés des maladies et blessures contractées du fait de la guerre.

Le tribunal de grande instance prononce l'adoption.

Les pupilles reçoivent aide et assistance. Ils peuvent percevoir des subventions pour les soins et médicaments, pour les études, etc.

Il est créé un Office des Pupilles de la Nation qui les gèrent.

Les femmes dans la guerre de 14-18 :

" Remplacez sur le champ du travail ceux qui sont sur les champs de bataille..."

La déclaration de guerre est une catastrophe pour les campagnes. 

On est en pleine moisson, fenaison, travail de la vigne.

Plus de trois millions trois cent mille hommes viennent de partir.

Et il va falloir nourrir troupes et civils.

Le gouvernement ne s'y trompe pas, même si on croit alors que la guerre sera courte et victorieuse.

Dés le 7 août, le Président du Conseil René VIVIANI lance un appel aux femmes françaises, en fait aux femmes des campagnes, pour les appeler à remplacer maris, pères et frères : " préparez-vous à leur montrer demain la terre cultivéeles récoltes rentréesles champs ensemencés.."

Cet engagement des femmes va se prolonger quatre ans et pas seulement le temps de la  moisson et des vendanges 1914 !

... À Monthou, comme ailleurs :

Certes, elles participaient déjà aux travaux des champs ; certes elles en connaissent les gestes ; mais maintenant elles doivent tout faire avec l'aide des anciens et des enfants.

C'est un engagement physique total qui leur est imposé.

Les chevaux réquisitionnés, il faut souvent tirer la charrue à l'épaule. 

Si il y a encore un vieux cheval, "passer le collier à chabines sur le garrot du cheval" est difficile, disaient ces femmes à Monthou.

Il leur faut assumer toutes les phases de la vendange, manipuler pressoir, cuves et muids.

Très vite, la pénurie va s’installer et les prix flamber.

Même à la campagne la vie devient très difficile. On manquait de tout. Bien des produits de première nécessité avaient disparu de l’épicerie ont rapporté des grands-mères de Monthou à leur petites-filles.

…Et les remplacer dans les usines.

Dés 1915, on sait que la guerre va durer. Le problème de la main d'œuvre devient vital en premier lieu dans les usines d'armement.

Il va être fait massivement appel aux femmes. En 1917, elles seront plus de 420 000 dans les usines d'armement.

Ainsi, les fameuses " munitionnettes" construiront 300 millions d'obus et 4 milliards de cartouches.

Les conditions de travail y sont très difficiles, dangereuses et insalubres. Des grèves importantes de ces femmes auront lieu.

Outre leur sens patriotique, ces femmes ont besoin de travailler pour survivre elles et leur famille.

Les salaires y sont plus élevés que dans les métiers traditionnellement féminins, mais elles demeurent moins payées que les hommes.

...Dans notre région aussi :

Les femmes vont aller travailler dans les usines de Gievres, Salbris, Romorantin, avec l'arrivée des troupes américaines.

Dés le 17 juin 1917, elles sont 18 ouvrières à Pruniers avec un contrat de travail de trois mois renouvelable.

Le 26 juin, l'armée US en recrute 81 toujours à Pruniers.

Puis, le 4 juillet, ce seront 46 ouvrières recrutées à Romorantin, etc.

Elles perçoivent des salaires de 6,50 à 7,50 F par jour ; elles sont logées et nourries pour 2,50 F par jour près des lieux de travail ; bénéficient de primes de rendement, de fin de contrat ou de licenciement ; de majorations de 50% pour le travail de nuit ; pour des horaires du matin 6h15 à 17h30 le soir.

Ces femmes viennent pour beaucoup de la Région Parisienne ou sont des réfugiées des zones de combats.

Il y une forte demande car pour l'époque ce sont des salaires très élevés, encore plus pour les hommes. 

Au point que l'UCI (Union des Commerçants et Industriels) proteste vivement car tout le monde veut aller travailler chez les Américains et les ouvriers demandent des augmentations !

Mais, après l'Armistice, les Américains  préparent leur départ : le 21 novembre 1918, 179 ouvrières sont licenciées.

 ... Au Front et à l'arrière :

Ce sont toutes ces femmes infirmières et bénévoles qui assument un rôle irremplaçable pour les soins aux blessés. Et tout autant pour leur apporter un réconfort moral et affectif.

Elles seront aussi "marraines de guerre", correspondant avec les poilus au front et les blessés dans les hôpitaux.

A Monthou, elles aideront les médecins américains à la Villa Ariane, transformée en maison de soins et de convalescence.

Ce sont toutes ces femmes qui vont investir bien des métiers.

A Monthou, le boulanger est au Front. Sa femme fait venir de Saint Georges son frère réformé. Il apprend en quelques jours à faire le pain ; et elle, elle s'en va faire les tournées en carriole.

Le marchand et photographe ambulant, qui stationne sur la place de la Mairie, lui aussi est mobilisé : sa femme le remplace et en voiture à cheval, visite villages et bourgs autour de Monthou.

Une étape sur  le long chemin des droits des femmes :

Contrairement à une idée acquise, les femmes étaient déjà nombreuses à travailler avant la guerre. 

Mais la guerre a fait exploser l'activité salariée des femmes.

A la fin de la guerre, la plupart d'entre elles doivent abandonner leur travail et le "rendre" aux hommes de retour. 

Le travail des femmes pendant la guerre est mal vu, accusé de leur donner des idées émancipatrices et de mauvaises mœurs.

Les droits civils et politiques leurs sont toujours refusés.

Pourtant plus rien ne sera comme avant et elles vont engranger d'abord des droits sociaux : amorce du congé maternité, de la retraite, de l'accès à des études et des métiers encore réservés aux hommes, etc. 

Et poursuivre lentement mais sûrement leur accès à tous les niveaux d'enseignement et au monde du travail.

Mais il faudra, hélas, une autre guerre mondiale pour qu'elles acquièrent enfin le droit de vote.

Le Conseil Municipal et le soutien aux familles et aux soldats.

Durant toute la période de la guerre, l'activité du Coneil Municipal (CM) va être réduite à l'exercice de ses compétences obligatoires ( budgets, listes électorales, personnel communal, etc.) ainsi qu'aux actions ne pouvant être différées ( entretien des chemins, de l'éclairage public, de l'école, etc.).

Les grands projets d'aménagement de la commune avaient du être reportés.

Par contre, les décisions du CM vont monter en charge dans les domaines sociaux liés aux conséquences de la guerre.

Le CM arrêtait chaque année une liste d'assistance aux vieillards, familles nombreuses et femmes en couches.

Dés le mois d'août 1914, le CM vire des crédits supplémentaires pour l'assistance. Et ces crédits seront régulièrement augmentés.

Les listes des bénéficiaires seront examinées et modifiées, non plus annuellement, mais plusieurs fois dans l'année en y intégrant des familles de soldats au front et surtout des veuves et leurs enfants. 

C'est le Bureau de Bienfaisance qui établissait les propositions de modifications des listes pour le CM.

Des dispositions nationales sont prises pour permettre aux communes de prendre des dispenses ou dégrèvements de prestations pour les soldats et leurs familles. 

Le CM les répercute en appliquant toujours, sauf exception, la modalité la plus favorable pour les intéressés.

Le CM participe aussi à des initiatives concrètes de solidarité.

Ainsi en 1915, il finance l'expédition de vin offert aux soldats sur le front.

Chaque année de guerre, le CM vote des crédits pour l'achat de laine par l'institutrice qui fait tricoter des sous-vêtements chauds par les élèves.

De même, il donne des subventions à des Associations ou des structures au niveau départemental chargées d'actions de solidarité avec les soldats, comme par exemple le Comité d'Assistance aux militaires tuberculeux ou pour l'Aisne dévastée. 

Source : ADLC

La mobilisation des hommes d'un certain âge.

Les hommes d'un certain âge, qu'on ne peut plus envoyer au front, vont être mobilisés et affectés à des postes de l'arrière : surveillance et maintenance des lignes de chemins de fer, de points stratégiques, des lignes de téléphone et télégraphe, de surveillance des prisonniers, dans les usines d'armement, etc.

Certains furent quand même envoyés au front.

Ainsi, Pierre MORISSEAU, sera affecté à TALCY à la surveillance des lignes de télégraphe. Il avait 45 ans en 1914.

Joseph CHIPPAULT, qui avait été gendarme en SOLOGNE dans sa jeunesse, est réaffecté comme gendarme, puis comme gardien de prison pour les prisonniers allemands dans le BORDELAIS. Il avait 42 ans en 1914.

Ces mobilisés n'auront pas droit à une carte d'ancien combattant car ils ne remplissaient pas les conditions de son attribution.

Les Poilus gazés :

On lira l'attestation médicale du docteur VIALLET de Pontlevoy concernant une soldat gazé.

La "guerre chimique" est une épouvantable innovation scientifique de la guerre de 1914-18.

Parmi les poilus survivants de notre commune et de celles environnantes, il y eu de nombreux gazés.

La plupart en garderont des séquelles leur vie durant.

Certainsrapportent leurs prochesne pouvaient plus avalerils vomissaient "tout vert".

D'autres, s'étouffaient, avaient des crises d'asthme.

Parmi ces poilus gazés, plusieurs décédèrent dans les années qui suivirent la fin de la guerre.

LES PRISONNIERS

Trois soldats de Monthou seront faits prisonniers et internés dans des camps en ALLEMAGNE.

BARAT Pierre est interné au camps de Langensalza.

Langensalza : Camp principal de prisonnier situé dans la province de Saxe, près d'Erfurt. Les prisonniers y subissent deux épidémies de typhus (l'une d'entre elles en avril 1915). Celles-ci seront la cause de nombreux décès permis les prisonniers, ils seront enterrés au cimetière de Langensalza. 

SAUVETE Daniel est interné au camps de Hamelm 

Hameln-sur-Weser : Camp situé dans le Hanovre, au Sud-ouest de cette ville, sur la Weser, disposant de plusieurs lazarets, c’est à dire des bâtiments d’isolement médicaux.

CHARRAULT Abel  est interné au camps de Quedlinburg

Quedlinburg : Camp principal pour soldats, situé dans la province de Saxe, au Sud-ouest de Magdebourg, sur la Boode. Ce camp a reçu la visite d’une commission d’enquêtes le 15 Janvier 1917, à cette date, il y a 3.419 prisonniers dont 1.127 français.

La prise en charge des conséquences humaines de la guerre : structures administratives et  associations de solidarité :

La guerre de 14-18 va donner naissance à ce qui sera par la suite appelé le plus souvent : le Secrétariat d'Etat aux Anciens Combattants et Victimes de Guerre.

De nombreuses structures administratives sont créées comme l'Office National des Pupilles de la Nation ou l'Office National du Ravitaillement.

L'Etat va aussi s'appuyer sur le grand nombre de sociétés, organismes et associations créés pour la prise en charge des solidarités avec les soldats et les armées, les victimes civiles et les territoires.

Ils sont trop nombreux pour les citer ici.

Ils vont quasiment tous organiser des journées de solidarité, avec des souscriptions, des tombolas, des lots. Ces journées connaissent en général un grand élan de solidarité de la part de la population.

Déjà des groupes privés assurent le sponsoring comme le Touring Club de France.

Les mairies servent d'intermédiaires pour faire connaitre les initiatives de ces associations, repartir le matériel et collecter les fonds.