La Résistance dans le Loir et Cher :

Les femmes déportées.


Avant-propos

La situation des femmes durant la Seconde Guerre Mondiale ainsi que leur place au sein de la Résistance dans le Loir et Cher n’ont fait l’objet que de fort peu de recherches et publications.

C’est souvent les images des femmes tondues à la Libération, réputées coupables d’avoir pratiqué la « collaboration horizontale » qui ont retenu l’attention ou la trahison du tout petit nombre de femmes qui collabora ouvertement avec les Occupants et/ou la Gestapo.

Pourtant, la participation active des femmes contre les conséquences de l’Occupation et à la lutte pour la libération du pays est une donnée notable des caractéristiques de la Résistance dans notre département.

Cette participation ne s’est pas limitée, pour aussi importante qu’elle fût, à des actions pour améliorer le quotidien de leur famille en dénonçant les restrictions de toutes natures, en premier lieu alimentaires et en exigeant des mesures concrètes.

Les femmes furent agents de liaison, confectionneuses de faux papiers, sténos des tracts clandestins, distributrices de propagande, passeuses de la ligne de démarcation, transporteuses d’armes, actrices d’actions de sabotage, convoyeuses de clandestins, etc.

Elles abritèrent et s’occupèrent de prisonniers évadés, d’aviateurs parachutés, de jeunes fuyant le STO, de résistants à cacher, de maquisards à assister, de juifs et en premier lieu des enfants à sauver, etc.

Elles menèrent, dans beaucoup de cas, ces actions avec leur conjoint, dans une communauté partagée d’idéal et d’engagement.

Cette participation des femmes fut minorée dès la Libération même si le gouvernement dut leur accorder enfin le droit de vote !

L’exemple, quasi caricatural, fut l’affiche du 18 août 1944 du Comité Départemental de Libération du Loir et Cher appelant à l’insurrection nationale….qui « oublia » d’y inscrire en signature le nom de Mireille Degarde, seule femme du CDL, à coté de dix hommes !

Cette minoration s’inscrivait bien évidemment dans les racines séculaires d’une conception du rôle des femmes cantonné encore pour l’écrasante majorité d’entre elles à leurs fonctions d’épouse et de mère d’une part et d’autre part, au travail « gratuit » à la maison, à la ferme et dans la boutique.

Le salariat des femmes, qui va s’accélérer, se situe alors essentiellement dans des métiers bien ciblés : enseignement, fonctions administratives, sanitaires et sociales.

Les femmes déportées de notre département reflètent ces réalités socio-professionnelles et culturelles de la période d’avant le baby-boom et les Trente Glorieuses qui connaitront les avancées ( loin d’être achevées ! ) des droits des femmes dans l’accès à l’enseignement, la vie professionnelle, la famille, la cité.

Elles reproduisent aussi l’éventail idéologique de la période.

C’est à ces femmes déportées que je veux consacrer cette étude.

La mémoire sur cette terrible période de notre histoire s’estompe. Plus encore pour ces femmes résistantes.

Une seule des déportées de notre département est encore vivante.

Les familles n’ont parfois qu’une connaissance partielle ou déformée de ces évènements. D’autres, pour des raisons qui leur sont propres, ne souhaitent pas faire revivre un passé douloureux.

D’autres, il faut le dire par respect pour ces déportées, n’ont pas envie qu’on connaisse ce que fut l’idéal politique de leur parente !

C’est pourquoi, sauf exception, je m’en tiendrai aux sources publiques communicables.


Méthodologie employée :

Il a fallu, en premier lieu, répondre à la question : quelles femmes sont concernées ?

Celles nées dans le 41 et y ayant mené leurs activités de Résistance ?

Celles nées dans le 41 et ayant mené ces activités dans d’autres départements ?

Celles nées dans d’autres départements et ayant mené leurs activités ou une partie d’elles, dans le 41 ?

Celles appartenant à un de ces trois critères, arrêtées ou déportées à partir du 41 ?

J’ai opté pour recenser les femmes appartenant à toutes ces différentes catégories.

Les informations collectées sur chacune d’elles sont variables, avec parfois des critères non renseignés.

Pour certaines, je n’ai pu identifier avec certitude ces femmes mais je les ai quand même mentionnées par respect pour leur mémoire.

Une difficulté a résidé dans leur nom car certaines sources les recensent par nom de jeune fille, d’autres par nom de femme mariée.

J’ai recoupé les principales sources suivantes :

 - le fichier des déportés établi à la Libération par les correspondants du Comité d’Histoire de la Seconde Guerre Mondiale ( que je mentionnerai CHSGM ). Il comporte des erreurs et il y a des manques.

Source : ADLC 55 J 5

 - les listes établies par la Fondation de la Mémoire de la Déportation à partir de la composition des transports de déportés à destination des camps et prisons du Reich, ne relevant pas de l’extermination de la Shoah ( que je mentionnerai FMD ). C’est une source essentielle.  

Source : www.bddm.org

 - la base de donnée Mémoire des Hommes du Ministère de la Défense qui recense les dossiers   des déportés résistants, déportés politiques, résistants, fusillés, etc. qui en ont fait la demande et ont été reconnus tels ( que je mentionnerai SHD )

Source : www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr

 - les fichiers de demande et attribution des Cartes de Volontaires de la Résistance dans le département ( que je mentionnerai CVR )  

Source : ADLC 1693 W

 - les dossiers des Renseignements Généraux.

Source : ADLC 1652 W

 - les fiches et dossiers des arrestations opérées :

Source : ADLC 1375 W de 62 à 74

  - les registres des prison de Blois et Vendôme ( ceux de la prison de Romorantin ont disparu pour cette période ).

Source : 1585 W 24, 28, 29.

 - les trois ouvrages « incontournables » pour le Loir et Cher : « La Résistance en Loir et Cher » de Lucien Jardel et Raymond Casas ( 1994 ) ; « Le Vendômois sous l’Occupation » de Gilbert Rigollet

( 1984 ) ; « La Sologne au temps de l’héroïsme et de la trahison » de l’Abbé Paul Guillaume ( 1950 ).

J’ai complété ces sources en glanant le maximum de renseignement sur des sources diversifiées :  

monographies locales, articles de presse notamment communale, Monuments aux Morts, sites Internet spécialisés, Wikipédia, Généanet, ouvrages sur la Résistance, sur les femmes durant la seconde guerre, etc. ainsi que des informations contenues dans mes dossiers de recherches ( que je mentionnerai TGV ).

J’ai beaucoup sollicité les services d’Etat-Civil des communes.

Je citerai ces sources complémentaires dans les rubriques concernées.

Certaines résistantes n’ont pas de dossier au SHD ou comme CVR. Elles n’en ont pas parfois pas fait la demande ou une CVR a pu être établie dans un autre département. Il y a eu quelques rares cas de refus de CVR.

Ce travail bien évidemment n’est pas complet quant au nombre exact de femmes déportées qui, d’une manière ou d’une autre, ont un lien avec le 41.

Par ailleurs, il comporte à coup sûr des erreurs, des approximations et des oublis, particulièrement pour celles nées dans le 41 mais ayant résisté ou ayant été arrêtées dans d’autres départements.

Le confinement actuel m’a empêché de compléter les renseignements concernant quelques cartes CVR.

Mais j’ai fait le choix de présenter un travail imparfait plutôt que celui de ne rien publier ou beaucoup plus tard.

Aux lecteurs de me faire l’amitié de me signaler mes manques et mes erreurs.

Je les en remercie par avance.

J’exprime toute ma gratitude à Monique FERME de Montrichard qui m’a autorisée à publier le témoignage inédit de sa mère Henriette FERME, sur sa déportation à Ravensbrück et Holleischen ainsi que les objets qu’elle a ramenés.

SOMMAIRE :

Partie 1 : le témoignage de Henriette FERME.
Partie 2 : les fiches des 64 déportées.
Partie 3 : l’analyse sur « qui étaient ces femmes » ?


1) Le témoignage inédit d’Henriette FERME :

De la prison de Blois au Kommando de Holleischen :

 La biographie d’Henriette se trouve ci-dessous avec celles de ses camarades. Elle n’aurait pas aimé qu’on l’isole de ses amies si chères Mme de Bernard, Mme. Morand, Mme. Lévêque, membres du groupe Adolphe du réseau Buckmaster, avec lesquelles elle gardera des liens indissolubles.

Après quelques mois à Ravensbruck, Henriette fut transférée dans un Kommando.

Le kommando de femmes de Holleischen, en Tchécoslovaquie dans les Suèdes annexés par Hitler en 1938, appartenait initialement au camp de Ravensbruck d’où les premières femmes y avaient été transférées en avril 1944. Rattaché ensuite au camp de Flossenburg, il continuera à être administré par celui de Ravensbruck.

Il comprenait 600 femmes environ : 50% de françaises, 1/4 de polonaises et 1/4 de russes. Ce chiffre atteindra les 1000 à la fin de la guerre par rapatriement de femmes d’autres camps.

Les détenues étaient casernées dans les bâtiments d’une ferme située entre les deux usines, à la limite de la commune.

Les granges, greniers à foin, écuries de la ferme furent aménagés pour leur logement. Il y avait un hôpital. Toutes les fenêtres, portes, portail d’entrée et les toits étaient clôturés de barbelé électrifié.

Deux usines de la firme berlinoise « Waffen und Munitionsfabriken SA » constituaient un vaste complexe d’armement et de munitions pour l’aviation.

Il y avait aussi un camp d’hommes composé de prisonniers de guerre français et russes, mais numériquement moins important.

Début 1945, à coté des membres de la SS, on trouve 48 surveillantes à Holleischen, celles qu’Henriette appelle les « offecerines ».

Le camp est libéré le 3 mai par les partisans polonais et tchèques, le 5 mai par les troupes américaines.

Les 3 détenues, dont fait état Henriette, sont : Noémie SUCHET, Hélène LIGNIER et Simone MICHEL-LEVY, pendues le 13 avril 1945.

A son retour, Henriette était squelettique et gardera toute sa vie durant les séquelles de sa déportation.

Les photos communiquées par sa fille sont glaçantes, comme on dit de nos jours.

Sa veste rayée avec le tristement connu triangle rouge des déportés politiques et son numéro -3038- qu’elle devait énoncer en allemand plusieurs fois par jour aux appels.

Ses sous-vêtements et le petit sac dans lequel elle transportait la cuillère donnée au camp pour les repas et qu’il ne fallait surtout pas perdre.

Elle et ses camarades avaient réussi à fabriquer des couteaux en utilisant des morceaux de « feuillards » et des ficelles, qu’elles cachaient sous une paillasse à leurs risques et périls.

Les galoches à semelle de bois portées à même la peau.

Les figurines, que sa fille appelle « santons », ont été confectionnées au camp de Compiègne, pour la Noël 1943.

Henriette les a réalisées en compagnie des deux soeurs et de la mère du Colonel Rémy, le grand résistant du réseau CND Castille, en utilisant les petits bouts de tissus, fils, cordons trouvés ou donnés par d’autres détenues. Les soeurs de Remy furent déportées à Ravensbrück par le même transport qu’Henriette.

Leur mère fut libérée et elle envoya ces petites figurines à la famille d’Henriette comme elle lui en avait fait la promesse.

Ce témoignage, non daté, a été présenté par Henriette, peu de temps après son retour de déportation, lors d’une réunion publique à Montrichard, organisée à la demande d’amis et d’habitants de la ville.

A la plume et de sa belle écriture de fille d’instituteur, Henriette a écrit, sans quasiment aucune rature ou correction, son témoignage sur un cahier d’écolier….

« Mesdames, Messieurs, mes chers Amis,

Permettez-moi tout d’abord de vous dire combien j’ai été touchée de l’accueil si affectueux que vous m’avez tous réservé à mon retour de captivité.

J’en garde un vivant souvenir et je vous en exprime ici toute ma reconnaissance. J’ai su combien vous vous étiez intéressés à mon sort durant mon exil et je vous dirais même que souvent j’ai senti autour de moi la présence de toutes ces pensées amies, une certaine télépathie me reliait à vous tous, et c’est peut-être un des éléments qui ont le plus contribué à me garder un moral qui n’a jamais failli.

Vous avez tous appris par la presse et la radio ce que fût la vie des camps. Les horreurs en sont telles que même à qui les a vécues, il est trop pénible et trop douloureux de les redire. Je vais simplement retracer dans ses grandes lignes ce que fût mon exil, avec au passage les anecdotes les plus marquantes.

Depuis Bloîs où j’eus la chance dans mon infortune de connaître Mme. MORAND, Orléans et Compiègne où je retrouvai Mmes. de BERNARD et LEVEQUE, aucune injure et surtout aucune insulte à la dignité humaine ne nous fût épargnée.

Jetée en cellule dès mon arrivée à Blois, j’y connus pendant un long mois, le froid, l’humidité, les rats et la vermine ; mais ces peines physiques ne furent rien comparées à l’épuisante humiliation que nous avons toutes ressentie en nous-mêmes lorsque ramenées à un régime plus clément, nous nous trouvâmes en contact avec certains êtres les plus vils que l’immoralité la plus basse avait conduits en prison.

 C’était dans le programme nazi de tout faire pour porter atteinte au moral des détenues politiques. S’il fût obtenu des résultats sur certains peuples, les français surent supporter avec un cran merveilleux ces affronts et demeurer dignes jusqu’au bout. Au « Coq Rouge », c’est ainsi que se nomme la prison de Blois, les heures nous semblèrent interminables. Nous avions laissé derrière nous des êtres chers qui étaient menacés et traqués, des amis exposés aux pires dangers et toute l’organisation de la Résistance.

Nous savions que la moindre défaillance pouvait leur être fatale.

Nous devions nous méfier de tout et de toutes. Redouter le mouton qui pouvait se glisser parmi nous. Il s’agissait alors de la sinistre femme CALAME qui a sur la conscience la mort d’une dizaine de Patriotes et qui peut-être est encore en liberté.

Aussi, chacune gardait-elle jalousement son secret à une heure où cependant nous eussions aimé trouver une confidente près de laquelle il eut été si réconfortant de s’épancher. Mais il fallait tout garder au fond de soi et ne rien dire. 

Ce mutisme nous l’avons conservé jusqu’au bout et ce n’est que peu de temps avant notre libération que nous nous sommes décidées à nous ouvrir les unes aux autres pour enfin nous reconnaître toutes, comme enfants d’une même famille.

Orléans fut la répétition de Blois, je n’ai rien à dire de plus, si ce n’est que le jour de notre départ pour Compiègne, Mme. MORAND et moi-même furent rivées aux mêmes menottes.

Avec Compiègne commença la vie de Camp de Concentration. Mais ce fut un lieu de repos comparé aux bagnes allemands. Ce fut tout de même le début de notre vie de déportés puisque tout contact avec l’extérieur et les nôtres était impossible. Là-bas, nos amitiés se sont cimentées et j’aime à me rappeler les petites réunions que nous faisions le soir et où nous discutions sur l’éventualité d’un départ en Allemagne ou d’une libération possible.

Nous étions décidées à tout subir, ne rien céder. Nous demeurions farouchement attachées à nos idées de Patrie et de liberté. Une première manifestation de groupe résulta de cet état d’esprit, ce fut le jour du départ de nos camarades hommes.

En effet, le 17 janvier 1944, en un long convoi, les hommes partirent à destination de l’Allemagne. Pour beaucoup d’entre nous, c’était un mari, un frère, un parent, pour toutes des amis, des 

camarades de combat. Qu’elle fut poignante cette journée. Combien peu sont revenus de cet immense cortège. Combien sont morts après des mois de tortures physiques et morales, sans avoir même la consolation de dormir du dernier sommeil sur la terre de France.

Dans nos gorges, ces derniers saluts à la terre de France.

Ce fut là notre dernier geste collectif de résistance. Le boche allait commencer de nous faire sentir aussitôt le poids de sa botte et la férocité de son caractère. Que l’on ne me parle plus jamais de la sensibilité allemande !

Entassées à raison de 50 à 60 par wagons, trop nombreuses pour pouvoir toutes nous coucher, nous avons dû organiser des tours de repos : 3 heures debout, 3 heures couchées. Telle fût à peu près la règle qui régit notre voyage et ceci pendant 3 jours.

Enfin, notre train stoppa. Où étions-nous ? Durant le long trajet, nous avions émis toutes les hypothèses sur la destination de notre transport. Par sa durée, nous savions que nous étions loin mais où ? En Pologne ? Tchécoslovaquie ? La Baltique ? Tout était mystère.

Déjà, tout le long des wagons les graviers roulaient sous les clous des bottes, des voix gutturales lancèrent des ordres qui semblèrent des jurons à notre adresse.

Les wagons furent ouverts et les SS, matraques en main, nous en faisaient descendre frappant les retardataires. Nous voici en rang par par 5 aveuglées par les projecteurs. Sur les deux flancs de la colonne des SS armés, des « offecerines » avec leurs chiens, tous aussi effrayants les uns que les autres, assuraient une garde vigilante.

Chargées de nos quelques bagages, nous nous mîmes en route.

Alors nous sentîmes l’air vif de la mer et le sable fin. Nul doute, nous étions près de la Baltique. A peine ¼ d’heure de marche pour arriver devant un « kolossal » portail hérissé de barbelés et gardé lui aussi par un groupe de SS.

Nous étions arrivées au camp de Ravensbrück. Tout prenait à nos yeux figure de mystère.

Ces immenses bâtisses à notre droite aux immenses cheminées fumantes n’étaient rien autre que les cuisines, et les spectres fugitifs qui passaient sous la lumière tombant des fenêtres n’étaient rien moins que des camarades nous ayant devancé dans cet enfer.

Il était 3 h et ½ du matin et le camp était déjà au travail.

Nous étions arrivées devant d’assez grandes chambres où en temps normal, il eut pu tenir 150 personnes. Les SS nous y entassèrent 500. Et ceci pendant 48 heures.

Nous étions pressées les unes près des autres debout dans l’impossibilité la plus absolue de pouvoir bouger.

Et nous étions parties de Compiègne sans avoir passé la moindre visite médicale.

Parmi nous se trouvaient de grandes malades, des femmes enceintes. Le résultat ne se fit pas attendre, les syncopes succédèrent aux syncopes et malgré l’absolu dévouement des plus robustes, il y eut des détresses effroyables.

Deux lavabos pour 500 personnes. Rien n’était ménagé pour que la vie nous fût rendue intenable.

Le troisième jour, commencèrent les cérémonies des inventaires, interrogatoires, visites médicales. Mille questions nous furent posées, des fiches furent établies et sans doute aussi brûlées. Des objets qui nous étaient chers nous furent retirés, volés.

Il ne nous fut absolument rien laissé de ce qui nous était personnel. Ni les alliances, ni aucun bijou, ni un vêtement, ni un mouchoir, pas même un papier, une lettre ou une photo, ni un objet de toilette ou de cuisine.

Nous nous trouvions le soir nues, absolument nues, en d’interminables files et ceci en février 1944 à Ravensbruck. Enfin, il nous fut attribué une serviette, c’est à dire un carré de toile bleue rayée ; puis on nous conduisit aux douches toujours nues.

Après quelques minutes sous une eau demi-tiède, on nous attribua l’uniforme dans lequel vous m’avez vue revenir. Ce fut le même pour toutes.

Par la suite, combien de visites n’avons nous pas dû subir, et toujours nues, qu’il fut question d’un examen dentaire ou d’un pur interrogatoire. Quand je vous aurai dit qu’avant les douches beaucoup de camarades et moi-même avons été tondues à ras, il vous sera facile d’imaginer notre état de désuétude et de détresse. Je vous jure qu’il faut avoir dans ces instants une âme vraiment bien trempée pour ne pas désespérer.

 Après cette épreuve commença notre vie au camp, vie de forçat.

Lever 3 h ½, appel pendant 2 heures dehors souvent sous la pluie ou la neige.

5 h ½ départ au travail.

Arrêt de 12 h à 13 h pour la soupe.

Retour au travail à pied souvent plusieurs kilomètres séparant le camp du travail.

Travail jusqu’à 5 h½-6 h.

Pas de poses, toujours du travail et quel travail ! Terrassement, labourage, travail à la chaîne en usine ou épandage à la main de matières fécales destinées à fertiliser les champs.

Toujours gardées par les « offecerines » et leurs chiens, beaucoup ont le souvenir cuisant des morsures de ces molosses !

Nourriture insuffisante et mauvaise soupe aux rutabagas ou aux betteraves rouges, peu de pain, rarement un peu de margarine ou d’ersatz de miel.

Interdiction d’être malade, le chemin de l’infirmerie conduisait très souvent à la chambre à gaz.

Voici quelques souvenirs de Ravensbruck pris au hasard.

J’ai vu les femmes cobayes. Généralement de jeunes polonaises sur lesquelles toutes les expériences de vivisection étaient pratiquées. C’était autant d’êtres infirmes marchant a l’aide de béquilles et de bâtons, inspirant la plus grande pitié.

Une jeune anglaise de notre convoi nommée Rose Mary mourut de la scarlatine.

Deux camarades furent chargées d’aller la reconnaître à la morgue. L’identification était facile quoiqu’elle ait déjà subi une autopsie totale. Mais ses amies l’avaient connue plus grande qu’elle ne paraissait. Alors elles en formulèrent la remarque au SS de garde qui avec une brutalité sauvage leur découvrit les deux jambes qui avaient été sciées, le corps étant trop long pour le cercueil.

Je pourrais vous faire le récit de nombreux faits de ce genre mais ils sont trop macabres et vous les savez déjà.

J’eus la chance de quitter Ravensbruck le 13 avril 1944 avec un groupe de camarades dont Mme. MORAND. Nous avons été choisies 200, absolument au hasard comme d’ailleurs avaient coutume de le faire nos geôliers. Les visites médicales et interrogatoires ne comptant absolument pas et nous fûmes triées et désignées comme on eut fait dans un troupeau de bêtes. Et un hasard malheureux voulut que notre amie Mme. de BERNARD ne vint pas avec nous et ce fut, je l’avoue, un gros chagrin pour toutes.

Averties à 7 heures le soir de notre départ, nous fûmes conduites vers 10 heures aux douches où après avoir passé sous un jet d’eau froide, il nous fut remis d’autres vêtements. Puis entassés une fois encore dans des camions pour gagner le quai d’embarquement.

Où allions-nous ? Étions-nous dirigées vers une de ces usines si nombreuses en Allemagne ?

 Allions-nous vers ce sinistre camp d’Auschwitz ou bien faisions-nous partie de ces convois dont on ne revient jamais ?

Autant de questions angoissantes.

Nous fîmes une répétition générale de notre premier voyage, même nombre dans les wagons, mêmes violences des SS, mêmes souffrances pendant encore 3 jours. Puis arrivée en pleine nuit à Holleishen. Sur le quai de la gare nous attendaient nos nouveaux gardes et le commandant de notre nouveau camp.

Toujours avec projecteurs et force gardiens, nous arrivâmes dans une vieille ferme désaffectée qui devait devenir notre nouvelle prison.

Installées dans une étable blanchie à la chaux, nous sommes restées là jusqu’à notre libération.

Dès le lendemain, nous voici triées, mises par groupe et en route pour l’usine.

Pour ma part, je fus affectée à un kommando où nous chargions de poudre des obus de DCA. Certaines camarades allèrent aux salles de pesées, d’autres aux presses. J’échouais personnellement dans la dernière salle qui demandait un effort physique assez considérable. Nous devions tirer à l’aide d’un crochet de petits charriots qui arrivaient sur rails par un sous-sol. Ils pesaient 30 kgs et nous en passions 1000 à 1200 par jour ou nuit de travail. Fort heureusement, notre salle comportait 5 postes différents et nous pouvions toutes les heures nous remplacer. Tout était pénible mais le fait de changer nous délassait un peu.

Nous avons travaillé ainsi 14 mois, 12 heures de jour, 12 heures de nuit la semaine suivante, surveillées par des offecerines SS très méchantes qui nous poussaient à la production. Vous pensez bien que nous faisions tout pour ralentir cette production et saboter le travail. Mais cela eut pour effet de faire battre 3 de nos camarades de 25 coups de bâtons par le policier des hommes. Une brute s’il en était une et cela devant nous. C’était un avertissement et nous savions qu’à la première récidive, ce serait la mort pour plusieurs d’entre nous. Les malheureuses d’ailleurs furent emmenées par la suite à Flossenbürg et nous n’en avons jamais entendu parler ( un rajout en haut de page : « depuis hier, j’ai la certitude qu’elles ont été fusillées » ).

Avec Ravensbruck, nous avions fui la mort sous ses formes tragiques : les grandes épidémies, les bastonnades quasi journalières, les convois noirs et le crématoire à la gueule toujours béante.

Nous trouvions à Holleischen la mort au ralenti. Ce travail de brutes, ce labeur épuisant pendant de longues heures, puis la faim.

Si vous saviez, mes chers amis, combien j’ai pu apprécier la justesse de ce vieil adage français : « Long comme un jour sans pain » !

Soumise à une si dure épreuve physique, avec deux soupe et 150 g de pain par jour, l’épuisement allait bientôt se manifester sous des formes différentes : amaigrissement, puis affection de l’organe le plus faible suivant les cas. De semaine en semaine, nous jugions sur les visages amis du ravage que causaient en nous la faim et la fatigue. Aux tiraillements d’un estomac toujours vide ou alimenté d’ersatzs sans vitamines, vint s’ajouter l’ébranlement du système nerveux. Les nuits sans sommeil, qu’elles étaient longues et pénibles.

Malgré tout, grâce à notre volonté de revoir la France, nous avons tenu 14 mois ainsi.

Plus s’approchait cette libération - notre seule raison de vivre - plus les SS devenaient sauvages. En mars, ils amenèrent dans notre camp pour le battre jusqu’à la mort et sous nos yeux, un homme qui avait cherché à fuir cet enfer.

En avril, ils tuèrent aux abords de notre camp, 3 italiens accusés de sabotage, puis laissèrent sur le bord de la route leurs cadavres déformés par la souffrance et nous devions 4 fois par jour revoir ce spectacle affreux.

Puis vinrent les bombardements. Les Américains ignoraient, paraît-il, notre présence à Holleischen. Nos usines, nos kommandos furent bombardés et finalement détruits et par miracle nous avons échappé à la mort.

Puis vint un jour heureux, le jour tant attendu, celui de notre libération.

Le 5 mai 1945. Nous entendions depuis un certain temps, le bruit lointain du canon. Nous étions dans un état d’alerte perpétuel. Les SS allaient-ils faire sauter nos blocs après nous avoir renfermées à l’intérieur ? Les Américains arriveraient-il à temps pour nous délivrer ?

L’angoisse, la joie, la crainte de la mort au dernier instant, l’immense espoir de notre délivrance toute proche se disputaient nos esprits bouleversés, quand une clameur partie du bloc des Polonaises se répandit dans le camp « Partisans, Partisans » !

Quelques coups de feu, puis oh ! vision inoubliable, vision de délivrance, vision de liberté, de cette liberté pour laquelle nous avions tant souffert.

Les SS, les « offecerines », le commandant du camp se traînaient lamentablement au milieu de la cour, les bras au ciel devant les fusils menaçants des Partisans Polonais, devançant de 24 heures les chars américains.

Inutile de vous dépeindre l’enthousiasme de ces femmes qui avaient tant souffert uniquement pour connaître cette heure inimaginable. Toutes s’embrassaient, chantaient et pleuraient à la fois et adressaient à leur chère Patrie l’assurance de leur indéfectible amour.

Aux mêmes instants, forçant eux aussi les barrières de leur camp, les prisonniers de guerre français se précipitèrent vers le nôtre pour nous y apporter ce qu’ils avaient pu garder de ravitaillement.

Qu’il fut réconfortant de se retrouver entre français sur cette terre allemande et de s’y retrouver en vainqueur.

Un drapeau que nous avions confectionné depuis longtemps et jalousement caché au fond d’une paillasse fut alors hissé au sommet du mât de notre camp au lieu et place de cette croix de misère et de malédiction qui fut celle des nazis.

 Et dans une minute de silence, nos prières allèrent vers celles qui ne connaîtront pas la joie du retour, ni celle de retrouver les êtres chers décimés par la Gestapo ou la sinistre Milice de Vichy.

Je ne vous dirai rien du retour si ce n’est qu’à toutes les gares, mille attentions délicates nous furent prodiguées et pour moi ici, vous m’avez mes chers amis apporté l’expression de votre si précieuse amitié, qu’encore une fois je veux vous en remercier.

Ainsi que vous le savez déjà, beaucoup sont partis vers les bagnes allemands, bien peu sont rentrés, quelques uns peut-être reviendront encore.

Les Revenants ont émis des vœux.

Que soient châtiés les traîtres et les Judas. Ceux qui n’hésitèrent pas à livrer aux bourreaux, aux brutes nazies, les meilleurs des Français.

Pour ceux-ci, un seul châtiment : « La mort ».


 Nous avons trop réfléchi et trop bien à l’avenir de la France pour nous laisser emporter par un esprit de haine ou un besoin de vengeance.

Nous avons toujours fait la différence entre d’une part, le délit d’opinion qui n’est souvent qu’une erreur pure et simple et non une faute, et d’autre part, le délit crapuleux qui a vu des individus pour une somme d’argent, une fonction publique, un titre ou des honneurs, livrer sans hésitation les Français et la France.

Que leur immense sacrifice fait tout de dévouement soit un exemple toujours rappelé aux hommes d’aujourd’hui, à ceux de demain afin qu’un monde meilleur connaisse la liberté. La liberté chérie, dans notre France, notre France chérie ».

Que ne soient jamais oubliés ceux qui sont restés là-bas. Ils ont connu le martyr et sont morts en héros.

Que leur immense sacrifice fait tout de dévouement soit un exemple toujours rappelé aux hommes d’aujourd’hui, à ceux de demain afin qu’un monde meilleur connaisse la liberté. La liberté chérie, dans notre France, notre France chérie ».

Oui, Henriette, nous ne les oublions pas !

2) Les fiches des 64 déportées

ABRAHAM Loïse

Veuve MARCHAND, née le 22 novembre 1888 à Vendôme ( 41 )

Elle est brodeuse.

Déportée le 18 avril 1944 à Ravensbrück.

Réseau : COMBAT/MUR

Numéro : 35164.

Elle décède en déportation le 14 janvier 1945.

Dossier SHD : N° AC 21 P 416481

Sources : FMD ; www.lunion.fr

( Durant la guerre, elle s’installe à Angers avec son mari Maurice Abraham.

Le couple s’engage activement dans la Résistance.

Son mari sera déporté à Buchenwald en mai 1944 et y décède en août 1944 lors d’un bombardement allié sur les usines proches du camp ).

AGUENIER Paulette

Née LUBINEAU, le 25 mai 1915 à Mosnes ( 37 ).

Remariée DENIS.

Cafetière

Elle demeurait à Maves ( 41 ), mariée, deux enfants.

Elle est arrêtée le 12 juin 1944 pour faits de Résistance et hébergement de réfractaires.

Réseau : LibéNord

Elle est déportée le 14 juillet 1944 à Ravensbrück ( après Blois et Romainville ).

Numéro 46874.

Elle est rentrée le 23 juin 1945.

Dossier SHD : N°GR 16 P 175128

( Les résistants locaux se réunissaient au café Aguenier à Maves.

Le 12 juin 1944, les Allemands sortirent 10 prisonniers de la prison de Blois et les fusillèrent à Maves-Pontijou en représailles de deux soldats allemands tués par la Résistance, dont quatre maquisards du maquis des Souches, arrêtés la veille. Ils procédèrent à d’autres arrestations dont les Aguenier.

Son mari Roger est mort en déportation au camp de Wintermor, le 20 avril 1945 ).

Sources : CHSGM ; FMD ; Bulletin Municipal de Maves, N°97-janvier 2016


APPERT Suzanne

Née RIBEYROL, le 24 décembre 1909 à Paris ( 75 )

Mariée.

Remariée POIRIER.

Elle demeurait à Vendôme.

Cafetière et débitante de tabac.

Elle est arrêtée le 29 novembre 1943 pour faits de Résistance, réunions de résistants dans son café.

Réseau : Hector et Buckmaster/Hercule.

 Elle est déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbruck ( après Blois, Compiègne ) : Kommando de Zwodau.

Numéro 27575.

Elle est libérée le 7 mai 1945 et rentrée le 18 mai 1945.

Dossier SDH : GR 16 P 508662.

CVR : n°14143


( A l’été 1941, le maire de Vendôme Alphonse Collin crée un groupe de Résistance « Vendôme A », affilé au réseau Hector/ Réseau Cincinnatus. Plutôt classé « à droite », on compte parmi ses membres, Louis Gaspard, banquier à Vendôme et sa femme, Robert Germond et sa femme, dentistes, etc.

De son coté, Jean Emond, responsable socialiste, professeur d’histoire au Lycée Ronsard à Vendôme et sa femme, le docteur France Emond, vont rassembler des amis et constituer un groupe dans la mouvance de LibéNord.

Le couple de collaborateurs, sinistrement connu en Loir et Cher, Roger Calame et sa compagne Geneviève Danelle, agents actifs de la Gestapo, avaient réussi à gagner la confiance de Mr. Collin.

Celui-ci les présente comme des gens sûrs à ses amis Emond.

Les Emond, avec des membres de leur groupe et d’autres résistants, se réunissaient à l’occasion au café des Appert, rue du Change.

Assemblés le 29 novembre 1943 au café Appert, en présence des Calame, Roger Calame prétextant que sa femme s’est tordu un pied, fait venir le docteur Emond pour la soigner.

La plupart des membres du groupe seront arrêtés sur le champ ou dans les heures qui suivront.

Jean Emond et son père Lucien ainsi que Gabriel Appert, et d’autres, mourront en déportation.

France Emond, Suzanne Appert, Madeleine Billard et Juliette Moreau survivront à la déportation ).

Sources : CHSGM ; FMD ; G. Rigollet.

AUGER Odette

Née SAMSON, le 16 décembre 1909 à St. Romain-sur-Cher ( 41 ).

Mariée, 1 enfant.

Remariée GUILLOTIN.

Elle demeurait à Blois où son mari était transporteur.

Sans profession.

Elle est arrêtée le 8 mars 1944 pour faits de Résistance et hébergement de maquisards.

Réseau : Front National.

Elle est déportée le 15 Aout 1944 à Ravensbruck.

Numéro 57720.

Elle est libérée le 23 avril 1945 et rentrée le 27 juin 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 533786

CVR : N° 14058.

( Odette Auger est arrêtée en même temps que son mari Robert Auger, membre du Comité clandestin départemental des FTPF avec Lucien Jardel. Il assurait la coordination blésoise avec le Colonel Fabien, dirigeant du PCF.

Odette était son agent de liaison local.

Robert Auger est fusillé le 19 avril 1944 à la Chaussée St. Victor.

Il était le frère de Marc Auger, fusillé lui, le 5 mai 1942.

Un boulevard en Vienne porte leurs noms )

Sources : CHSGM ; FMD ; Jardel/Casas ; 

www. maitron-fusillés-40-44.univ-paris1.fr ; www.muséeresistance41.free.fr


BARBARY Marie

Née COUDRIAU, le 25 mai 1902 à Paris ( 75 ).

Elle demeurait à Blois

Elle est arrêtée à La Vernelle ( 36 ).

Réseau : Alphonse/Buckmaster

Elle est déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbrück, puis Hambourg.

Numéro : 27043.

Elle est rentrée le 1er mai 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 145813.

CVR : N° 1464 ( c’est la demande )

Sources : liste manuscrite complémentaire du CHSGM ; FMD . 

BERNARD Madeleine

Née REJOUY le 28 août 1911 à Blois ( 41 ).

Divorcée, un enfant.

Elle demeurait à Blois.

Institutrice.

Elle est arrêtée le 5 janvier 1944, pour émission radio vers Londres.

Réseau : Jade/Fitzroy.

Elle est déportée le 30 mars 1944 à Ravensbrück puis Mauthausen.

Numéro : 38 049.

Elle est libérée le 22 avril 1945 et rentrée en France le 1er mai 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 504164.

Sources : CHSGM ; FMD ; 1375 W 84


BERNARD Yvette

Née BAUMANN, le 17 octobre 1919 à Paris ( 75 )

Remariée FARNOUX.

Arrêtée le 28 janvier 1944 pour faits majeurs de Résistance.

Réseau : Combat/MUR

Déportée de Drancy à Auschwitz par le convoi du 29 avril 1944 comme juive.

Puis transférée à Ravensbruck.

Dossier SHD : GR 16 P 39594 et AC 21 P 643604.

( Voir l’article consacré à Yvette Baumann sur ce site, centré sur sa présence dans le 41 et sur la base des recherches de TGV ).

Sources : CHSGM ; G. Rigollet ; Abbé Guillaume ; il y a beaucoup d’écrits sur Yvette Baumann. Les plus complets sont un chapitre dans « Il était des femmes dans la Résistance » de Ania Francos ( 1978 ) et « Yvette Baumann-Bernard-Farnoux. Résister, Témoigner » de Irène Toporkoff,

Revue d’histoire de la Shoah 2017/1-N°206.


DE BERNARD de La FOSSE Anne-Marie

Née DENISANE, le 6 septembre 1894 à Ouchamps ( 41 ).

Mariée, deux enfants.

Elle demeurait au Château de Nanteuil à Huisseau-sur-Cosson.

Sans profession.

Elle est arrêtée le 15 septembre 1943 pour participation à des réceptions de parachutages et détention d’armes.

Réseau : Buckmaster/Adolphe.

Elle est déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbrück ( via Orléans, Compiègne ) , kommando de Rechlin.

Numéro : 27103.

Elle est libérée en avril 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 175214

CVR : n°13898.

( Avant- la guerre, Anne-Marie DENISANE, dite « Souris », appartient de par sa famille à la mouvance de l’extrême droite. Un de ses frères est journaliste à l’Action Française, un autre est responsable du mouvement pour l’Alsace. Veuve d’un anglais qui a acheté un château à Huisseau-sur-Cosson et l’a transformé en pension pour jeunes anglais fortunés, elle se remarie à la veille de la guerre avec le comte Pierre de BERNARD de la FOSSE.

Le couple fait partie des courants de l’Action Française qui refuseront la capitulation et l’Armistice.

Il entre rapidement en résistance auprès de Marcel BULHER, futur maire de Blois, et animera avec lui le groupe dit de Blois du réseau Adolphe/Buckmaster.

La comtesse de BERNARD, à la forte personnalité, participe aux parachutages, transporte et cache des armes dans son parc, abrite les résistants, aide particulièrement Pierre CULIOLI et Jacqueline, etc.

Son mari est arrêté le premier, le 9 septembre 1943 et elle huit jours après en allant le visiter à la prison d’Orléans.
Ils seront tous deux déportés et reviendront comme leurs camarades en très mauvais état de santé.

Elle sera la responsable de la section départementale de la FNDIR )

Sources : CHSGM ; FMD ; Jardel/Casas ; Abbé. Guillaume ; recherches de TGV.

BILLARD Madeleine

Née le 1er avril 1892 à Vendôme (41).

Un enfant.

Elle demeurait à Vendôme.Elle était gérante du magasin « Singer ».

Elle est arrêtée le 29 novembre 1943 pour aide aux réfractaires.

Réseau : Hector et OCM.

Elle est déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbrück ( via Blois, Orléans, Compiègne ), kommando de Beendorf.

Numéro : 27593.

Elle est libérée à Hambourg le 1er mai 1945 et rentrée le 2 juillet 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 60049 ´et AC 21 P 709773.

CVR : n°13911

( Voir rubrique Appert.

Au moment de la libération des camps, Madeleine Billard est une des rescapés du « train fantôme » qui erra pendant une semaine du camp de Beendorf à Hambourg ).

Sources : CHSGM ; FMD ; témoignage de Serge NOIZAT, AD18 Br 4°1464.

BONNET Marie

Née TROCHON, le 16 mai 1920 à Bougon ( 79 ).

Réseau : ignoré

Elle est déportée le 15 août 1944 à Ravensbrück.

Numéro : 57781

Elle décède le 6 mars 1945.

Dossier SHD : n° AC 21 P 428156

Mention « Morte en déportation » : JO du 30 septembre 1987 ( arrêté du 26 août 1987 )

Sources : CHSGM ; FMD



BONNET Jeannine

Née le 8 décembre 1922 à Conakry (Guinée ).

Elle est arrêtée le 12 mars 1944 à Fréteval.

Réseau : Praxitèle.

Elle est déportée le 11 mai 1944 à Ravensbrück, kommando de Zwodau puis Grazlitz.

Numéro : 38787.

Elle est libérée le 18 avril 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 71872 et AC 21 P 612110.

( Jeannine Bonnet fait partie d’une rafle de 14 personnes intervenue à Fréteval à la suite d’une dénonciation « donnant » les noms de patriotes locaux. Quatre de ces personnes furent déportées dont deux ne reviendront pas )

Sources : FMD ; 1375 W 84 ( son nom apparait sur une liste de déportés établie à l’automne 1944, fort incomplète par ailleurs ) ; G. Rigollet.

BRINAS Paulette

Née le 8 décembre 1919 à Mont-près-Chambord ( 41 )

Célibataire.

Puis mariée THEVES.

Elle demeurait à Mont.

Elle exerçait la profession de couturière.

Elle est arrêtée le 8 août 1941 comme agent de liaison du groupe de résistants communistes de Sud-Loire.

Réseau : Front National.

Condamnée par la Section Spéciale du Tribunal d’Orléans et détenue à la prison de Fresnes puis de Rennes à partir du 17 octobre 1941.

Livrée aux Allemands le 2 mai 1944 et déportée le 13 mai 1944 à Ravensbruck ( via Romainville ), kommando de Zwodau.

Numéro : 39143.

Elle est libérée le 7 mai et est rentrée le 17 mai 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 91242.

( Paulette est la fille d’Emile Brinas, bûcheron et dirigeant du PCF.

Elle adhère à la JC en 1937 et se consacre à la diffusion de la presse. Sous l’Occupation, elle participe à l’activité clandestine de la JC, diffuse les tracts et joue le rôle d’agent de liaison entre les responsables communistes des différents secteurs du département.

Elle est arrêtée avec onze autres membres de la JC pour « reconstitution de ligue dissoute ».

Condamnée, elle, à 3 ans de prison, eux à 5 ans. Plusieurs d’entre eux seront fusillés en représailles de l’attentat de Romorantin en 1942 ( cf. article de TGV sur ce site ).

A la centrale de Rennes, elle se retrouve avec 150 détenues politiques, essentiellement des communistes de la Région Parisienne et elle participe à l’organisation résistante dans la Centrale : rédaction d’un journal, tenue de cours, partage des colis, etc.

A son retour de déportation, elle poursuivra son activité militante à Mont-près-Chambord ).  

Sources : CHSGM ; FMD ; Jardel/Casas ; Yves Boivin « Monographie des condamnées des Sections Spéciales incarcérées à la Maison d’Arrêt de Rennes, CNDP Rennes, 2004 ; www. maitron-en-ligne.univ-paris1.fr ; recherches de TGV.

CARRAZ Marthe

Née BAUDOIN le 24 janvier 1898 à Chinon ( 37 ).

Elle demeurait à Candé-sur-Beuvron.

Elle est arrêtée en même temps que son mari le 23 février 1944 pour faits divers de Résistance.

Réseau : Turma-Vengeance/CND.Castille/LibéNord.

Elle est déportée le 14 juin 1944 à Ravensbruck ( via Tours, Angers, Romainville ).

Numéro : 43185.

Elle est libérée le 12 mai 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 41178

CVR : dans l’Indre et Loire vraisemblablement.

( C’est en Indre et Loire que Marthe, avec Albert Carraz, son mari et Suzanne Cailleaux sa fille, mène son activité résistante. En grande partie dans la collecte de renseignements militaires.

Ils sont membres tous les trois de Turma-Vengeance, dès le 1er août 1941. Puis, à la suite de la disparition de ce réseau, ils reçoivent l’ordre de rejoindre Jean Meunier et le réseau CDN-Castille. Dénoncés, ils se déplacent alors à Château-Renault, Châteauroux, Paris et Candé-sur-Beuvron. A nouveau dénoncés, ils sont arrêtés à Candé ).

Sources : CHSGM ; FMD ; Musée de la Résistance en ligne ; www.lesfrancaislibres.net

CAUMONT Jeanne

Née le 14 mars 1921 à Mauriac ( 15 ).

Elle est employée à la Préfecture de Blois.

Elle est arrêtée le 28 mars 1944 à Blois.

Réseau : Buckmaster/Adolphe.

Elle est déportée le 2 août 1944 avec la mention « NN », prison de Fresnes, puis prison de Lauban réservée aux « NN » en attente de jugement ( déportés mis au secret absolu )

Puis à Ravensbrück le 26 octobre 1944 et à Mauthausen le 7 mars 1945, kommando de Amstetten.

Son numéro de déportation n’est pas mentionné.

Elle est libérée le 22 avril 1945, dans le cadre de rapatriements anticipés de la Croix Rouge et rapatriée sur Annecy, le 25 avril 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 112586.

Sources : FMD ; 1375 W 84 ( liste de déportés ).

CHAMPION Marie Adelaide

Née BEAUMARIE le 14 janvier 1900 à Sully-sur-Loire ( 45 ).

Mariée.

Aubergiste.

Elle demeurait à Meusnes.

Elle est arrêtée le 2 mai 1944 pour faits de Résistance.

Réseau : LibéNord.

Elle est déportée le 25 mai 1944 à Ravensbruck ( via Orléans ), kommando Leipzig.

Numéro : 42088.

Elle est libérée en mai 1945 et rentrée le 25 mai 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 41615 et AC 21 P 724916

CVR : n° 14055

( Le couple Champion tient une auberge à Meusnes. Ils sont liés à la SFIO et à LibéNord.

Après la nouvelle incursion de la Gestapo à Contres le 13 août 1943 durant laquelle Robert Mauger, futur président du CDL de Loir et Cher, réussit à s’enfuir, ses amis Julien Nadeau et René Morand viennent se cacher chez les Champion. Ils s’engagent au service du BOA du BCRA ( services de la france Libre à Londres ) et organisent des parachutages dans la région de Chateauvieux. Les Champion y participent. Les membres du Réseau sont dénoncés et arrêtés dont Julien Nadeau qui décèdera en déportation. Les Champion sont aussi arrêtés ).

Sources : CHSGM ; FMD

CHOLLET Germaine Yvonne

Née GAY le 1er mars 1897 à Lapéruse ( 16 )

Mariée, un enfant.

Elle demeurait à Vendôme;

Elle exerce le métier d’institutrice.

Elle est arrêtée le 6 mai 1943 pour propagande anti-allemande.

Réseau : Front National.

Elle est déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbrück ( via Blois, Orléans, Romainville, Compiègne ).

Numéro : 27 095

Elle décède à Ravensbruck le 23 février 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 248681

CVR : n°9675

Mention « Morte en déportation » : JO de 12 août 2001 ( arrêté du 20 juin 2001 ).

( Yvonne Chollet et son mari Sosthène, qu’elle épouse en août 1920 et qui fit une une partie de la guerre 14-18 au Liban, y retourneront exercer leur métier d’instituteurs durant deux ans ans. De retour en France, ils acceptent deux postes d’instituteurs à Vendôme.    

Yvonne s’engage dans le Mouvement Amsterdam-Pleyel où elle milite au côté de ceux qui seront des piliers de la résistance communiste en Loir et Cher : Jean Auger, Raymond Samson, Maurice Jourdain, Georges Larcade, Bernard Paumier, Raymond Hamel, etc.

CHOLLET Germaine Yvonne

Née GAY le 1er mars 1897 à Lapéruse ( 16 )

Mariée, un enfant.

Elle demeurait à Vendôme;

Elle exerce le métier d’institutrice.

Elle est arrêtée le 6 mai 1943 pour propagande anti-allemande.

Réseau : Front National.

Elle est déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbrück ( via Blois, Orléans, Romainville, Compiègne ).

Numéro : 27 095

Elle décède à Ravensbruck le 23 février 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 248681

CVR : n°9675

Mention « Morte en déportation » : JO de 12 août 2001 ( arrêté du 20 juin 2001 ).

( Yvonne Chollet et son mari Sosthène, qu’elle épouse en août 1920 et qui fit une une partie de la guerre 14-18 au Liban, y retourneront exercer leur métier d’instituteurs durant deux ans ans. De retour en France, ils acceptent deux postes d’instituteurs à Vendôme.    

Yvonne s’engage dans le Mouvement Amsterdam-Pleyel où elle milite au côté de ceux qui seront des piliers de la résistance communiste en Loir et Cher : Jean Auger, Raymond Samson, Maurice Jourdain, Georges Larcade, Bernard Paumier, Raymond Hamel, etc.

Elle est très active au sein du syndicalisme CGTU des instituteurs auprès de Marcel Bisault, alors secrétaire de l’UL.CGTU de Vendôme ( il sera nommé à St. Georges sur Cher et assassiné par les allemands en août 1944 ), notamment pendant les grèves de 1936.

Elle sera dès le début dans l’action de résistance clandestine du PCF.

Elle est dénoncée par la famille d’une élève, au service des Allemands, et arrêtée le 6 mai 1943, dans sa classe.

Yvonne Chollet adorait le chant qu’elle faisait pratiquer à ses élèves et aussi à ses camarades déportées. La veille de sa mort, elle avait encore eu la force de chanter ce symbole révolutionnaire et patriotique qu’est « le Chant du Départ » ).

Sources : CHSGM ; FMD ; Jardel/Casas ; www.amicale-anciens-lycéeampere-vendome.over-blog.com ; le blog de son fils Jean Chollet over-blog.com ; l’étude de TGV dans les Lettres de Lise Jankelovitch dont elle fut la compagne à la prison de Blois sur www.tharva.fr. ; l’article de la NR du 1er février 2015 ; la rubrique « Yvonne Chollet » sur Wikipédia » ; le parcours de Mémoire de la Ville de Vendôme.


CLÉMENT Andrée

Née le 10 septembre 1923 à Candé-sur-Beuvron.

Réseau : ignoré

Elle est déportée à Ravensbrück.

Numéro : 19488.

( La FMD indique qu’elle « a été déportée à partir du territoire de Reich », sans autre précision.

Elle est rentrée de déportation puisqu’elle s’est mariée deux fois à Reims et y est décédée en 2007 ).

Sources : FMD.

COUTANGT Yvette Jacqueline

Née le 3 octobre1924 à Noyers ( 41 ).

Puis mariée RAYMOND

Elle demeurait à la Ferté-Imbault.

Elle était employée des PTT.

Elle est arrêtée le 2 juin 1944 pour réception et envoi de tracts, faits de Résistance.

Réseau : aucun

Elle est déportée le 18 juillet 1944 ( via Blois, Romainville ) à Neue Bremm puis à Ravensbrück.

Numéro 47336.

Elle participe aux « marches de la mort » à partir du 27 avril 1945

Elle est libérée à Neue Brandebourg, le 3 mai 1945 et rentrée le 30 mai 1945. 

( Jeune postière à Noyers, elle fait passer du courrier au travers de la ligne de démarcation. Puis elle communique des renseignements recueillis grâce à ses fonctions à des résistants de LibéNord qu’elle connait. Mutée à la Ferté-Imbault, elle travaille avec un groupe de jeunes résistants de l’usine de munitions de Michenon. Elle est d’astreinte dans sa poste 24h/24h. Aussi, elle met à profit la nuit pour passer au téléphone les renseignements fournis par le groupe, notamment sur les départs prévus des trains de munitions. Ces renseignements serviront aux bombardements alliés de mai 1944 sur le site de Michenon ).

Sources : CHSGM ; FMD ; l’article de la NR du 15 octobre 2019 ( Mme. Raymond est la dernière résistante vivante du Loir et Cher ) ; renseignements fournis par Mr. Serge DUBOIS, président de l’UNCAFN de Noyers-sur-Cher.



DUMANS odette

Née HOUSSET le 24 juillet 1909 à Vibraye ( 72 ).

Veuve.

Elle demeurait à Mondoubeau.

Commerçante en bonneterie.

Elles est arrêtée le 26 juin 1944 pour hébergement de soldats anglais parachutés;

Réseau : Buckmaster/Adolphe.

Elle est déportée le 18 juillet 1944 à Ravensbruck ( via Blois, Romainville ).

Numéro : 47341

Elle est libérée le 9 avril 1945 et rentrée le 17 mai 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 297080 et GR 28 P 429074.

CVR : N°14011

( Le 30 novembre 1943, lendemain de la rafle de Vendôme ( les deux affaires semblent liées ) une rafle de plus de 20 personnes s’abat sur Montoire.

Mme. Odette Dumans, qui héberge un aviateur anglais, en réchappe, mais cet aviateur est déménagé chez Mme. Berthe Durfort à Mazangé qui en abritera aussi un autre.

Quelques mois plus tard, un avion anglais avec à son bord huit aviateurs américains s’écrase près de Rahart.

Les hommes ont pu sauter en parachute. Récupérés par la résistance locale, ils sont répartis dans des familles. On les faisait changer d'hébergement régulièrement et de strictes règles de sécurité sont appliquées.

Mais un membre du réseau est dénoncé par un collègue. Face aux menaces de représailles sur sa famille, il livra les noms des résistants concernés.

Arrestations dont celle de Odette Dumans, emprisonnements et déportations furent nombreux. Plusieurs n’en reviendront pas.

Marie-Louise Gaspard, épouse du banquier, Mme. Lucienne Proux mourront en déportation.

Mme Germond reviendra de Ravensbruck mais son mari mourra en camp de concentration ).

Sources : CHSGM ; FMD ; G.Rigollet.


DURFORT Berthe Marie

Née CLEMENT le 25 décembre 1890 à Savigny-sur-Braye ( 41 ).

Veuve de la guerre de 1914-18.

Un enfant;

Elle demeurait à Mazangé.

Couturière.

Elle est arrêtée le 26 juin 1944 pour hébergement de soldats anglais parachutés.

Réseau : ignoré

Elle est déportée le 18 juillet 1944 à Ravensbruck ( via Romainville ).

Numéro 47341.

Elle décède à Ravensbruck le 18 décembre 1944.

Dossier SHD : GR 16 P 204662 et AC 21 P 446528.

Mention « Morte en déportation » : JO du 26 mai 1989 ( arrêté du 30 mars 1989 ).

( Voir rubrique Dumans Odette ).

Sources : CHSGM ; FMD ; www.mazange.fr

EMOND France

Née MESTRE le 14 août 1907 à Cauderan ( 33 ).

Mariée, un enfant.

Elle demeure à Vendôme.

Médecin.

Arrêtée le 28 novembre 1943 pour aide aux réfractaires et confection de faux-papiers.

Réseau : LibéNord.

Déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbruck ( via Blois, Orléans, Compiègne ), puis Hanovre et Bergen Belsen.

Numéro 27679.

Libérée le 15 avril 1945 et rentrée le 31 mai 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 413831.

CVR : n° 13916

( Voir rubrique Appert ).

Sources : CHSGM ; FMD ; parcours de Mémoire de la ville de Vendôme

FERME Henriette

Née ROUSSEAU le 27 mai 1902 à Châtres ( 41 ).

Mariée, deux enfants.

Elle demeurait à Montrichard.

Commerçante.

Arrêtée le 11 septembre 1943 pour faits de résistance et camouflage d’armes.

Réseau : Buckmaster/Adolphe.

Déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbruck (via Blois, Orléans, Compiègne ), kommando de Holleischen.

Libérée le 5 mai 1945 et rentrée le 24 mai 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 523645

CVR : N°14099.

( Henriette Fermé fait partie du sous-groupe de Montrichard du réseau Adolphe/Buckmaster ( lui-même rattaché au fameux réseau Prosper ), dirigé par Pierre Culioli.

Le réseau Adolphe est démantelé, comme tout le Réseau Prosper, à partir de juin 1943.

Son mari Georges Fermé qui anime ce groupe de Montrichard échappe de peu à son arrestation, grâce à sa fille qui a repéré la voiture de la Gestapo. Il rejoint le maquis Nord-Indre.

La Gestapo est à la recherche des armes d’un récent parachutage qu’elle pense cachées dans la maison des Fermé. Ce qui est exact mais elle ne les trouve pas. Henriette est arrêtée en représailles. Elle aura à subir au siège de la Gestapo de Blois les interrogatoires sadiques de Mona la Blonde mais restera muette.

Elle témoignera au procès de Mona à la Libération.

A son retour de déportation, Henriette Fermé, devenue conseillère municipale par ailleurs, s’occupera des Anciens Combattants et Victimes de Guerre au sein de la FNDIR ).

Sources : CHSGM ; FMD ; Jardel/Casas ; Jack Vivier « Montrichard, ville occupée, ville libérée », 1984 ; témoignages de sa fille Monique Fermé ; recherches TGV.

 FERNANDEZ Suzanne

Née LE GOFF le 31 juillet 1925 à l’Isle-sur-Serein ( 89 ).

Elle demeurait à Cour-Cheverny.

Sans profession.

Elle est arrêtée en avril 1944 « dans une rafle à la place de son mari espagnol évadé de Fécamp » .

Réseau : ignoré

Elle est déportée en avril 1944 à Buchenwald ( via Blois, Ermsdorf, Iéna ) ; elle s’était évadée à Iéna et avait été arrêtée à nouveau à Berlin.

Elle est rentrée en 1945.

Sources : CHSGM


FOLGOAS Geneviève

Née CHEBROUX, le 25 mai 1920 à Poitiers ( 86 ).

Elle demeurait à Mennetou.

Elle est arrêtée à Paris le 4 août 1944 en tant qu’agent de liaison du Comité Français de Libération Nationale.

Réseau : Délégation Générale.

Elle est déportée le 15 août 1944 à Ravensbrück, kommando de Torgau puis Koenigsberg.

Un numéro du groupe des « 5700 » ( déportée sous une fausse identité ).

Elle est libérée le 5 février 1945 et rentrée le 4 avril 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 125625.

Sources : liste manuscrite complémentaire du CHSGM ; citée sur FMD mais sans indication de liste ; le site de sa petite-fille : www.towanda120961.worldpress.com

 FOUCHER Blanche Léone

Née POUSSIN le 3 septembre 1897 à Prunay-Cassereau ( 41 ).

Veuve, un enfant.

Sans profession.

Elle demeurait à Prunay-Cassereau.

Arrêtée le 14 mars 1944 pour avoir hébergé une résistante.

Réseau : ignoré

Déportée le 25 mai 1944 à Ravensbruck ( via Blois, Romainville ).

Numéro 42095.

Elle est libérée le 9 avril 1945 dans le cadre des rapatriements anticipés de la Croix-Rouge.

Elle décède durant son séjour à l’hôpital d’Annemasse, le 20 avril 1945.

Dossier SHD : n° AC 21 P 451167

( La résistante hébergée chez Léone Foucher était Yvette Baumann.

Celle-ci était la responsable des services sociaux des MUR et l’épouse de Jean-Guy Bernard, un des dirigeants du NAP ( notamment NAP-Fer ), adjoint de Henri Frenay, responsable de Combat.

Voir l’article consacré à Yvette Baumann sur ce site )  

Sources : CHSGM ; FMD ; Peter Booth « Une résistante à Prunay : Léone Foucher », Patrimoine dans votre commune sur Prunay-Cassereau, n°50-2016, CDPA 41 ; G. Rigollet ; Abbé.Guillaume ; recherches de TGV.


FROMENTIN Germaine

Née FLAMANT le 3 octobre 1895 à Paris ( 75 ).

Mariée, un enfant.

Sans profession.

Elle demeurait à Chaumont.

Elle est arrêtée le 25 août 1943 pour faits de résistance.

Réseau : Buckmaster/Adolphe.

Elle est déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbruck ( via Orléans, Compiègne ), kommando de Rechlin.

Numéro : 27145.

Elle est libérée le 9 avril 1945 et rentrée le 11 mai 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 225203.

CVR : N°13903.

( A la suite de trois parachutages, un dépôt d’armes avait été déposé par le groupe de Pontlevoy-Chaumont du réseau Adolphe ( sous la direction de Marcel Thenot ) chez Mr. Cordelet à Chaumont qui sera déporté.

Dans le cadre de la récupération de quatre dépôts d’armes désignés par Pierre Culioli, après la chute du réseau Adolphe, les Allemands pourchassent pour les interroger les résistants de Chaumont.

Parmi eux, Mr Octave Fromentin et Mme. Germaine Fromentin.

Le mari a pu se cacher. Aussi, les Allemands arrêtent sa femme en lui promettant que dès que son mari leur aura donné le renseignement qu’ils cherchent, ils la libèreront. Ils finiront par récupérer ces armes mais Mme. Fromentin sera déportée ).

Sources : CHSGM ; FMD ; www.chaumontaufildutemps.over-blog.com ; abbé Guillaume.

GALICHET Madeleine  

Célibataire puis mariée LEFEVRE.

Demeurait à Blois 17, quai Henri Champion.

Arrêtée le 26 octobre 1943 pour faits de résistance.

Réseau : ignoré

Elle est rentrée de déportation.

Sources : CHSGM


GASPARD Marie-Louise

Née DELBERT le 5 juillet 1895 à Bordeaux ( 33 ).

Mariée, deux enfants.

Commis principal des PTT.

Elle demeurait à Vendôme.

Elle est arrêtée le 20 février 1944 pour hébergement d’aviateurs américains.

Réseau : Cincinnatus/Hector/Réseau St.Jacques.

Elle est déportée le 13 mai 1944 à Ravensbrück.

Numéro 38858.

Elle décède à Ravensbrück le 28 décembre 1944.

Dossier SHD : GR 16 P 169063 et AC 21 P 481164

CVR : N°15094

Mention « Morte en déportation » : JO du 29 septembre 1992 ( arrêté du 10 août 1992 ).

 ( Voir rubrique Dumans. Une plaque a été apposée à la poste de Vendôme, rue du Change ). 

Sources : CHSGM ; FMD ; G. Rigollet ; article de la NR du 17 août 2015 avec son petit-fils François Gaspard.

 GATIGNON Paulette

Née CORTY le 9 juin 1908 à Bléré ( 37 ).

Mariée, enfants.

Sans profession

Elle demeurait à Noyers-sur-Cher.

Elle est arrêtée le 18 juillet 1944 pour faits de résistance.

Réseau : Buckmaster/Adolphe.

Elle est déportée le 18 juillet 1944 ( via Blois, Compiègne ) à Neue Bremm puis Ravensbruck.

Numéro 47347.

Elle est libérée à Neue Brandeburg le 27 avril 1945 et rentrée le 30 mai 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 144074.

CVR : N° 13933.

( André Gatignon, son mari était négociant en vins à Noyers-sur-Cher. Il constitue assez rapidement après le début de l’Occupation un groupe qui se rattachera au Réseau Adolphe/Buckmaster. Madame Gatignon participe aux activités du groupe.

Apres la chute du réseau, André Gatignon sera arrêté une première fois le 2 juillet 1943 et rapidement libéré. Le SOE donnera ordre de le supprimer pour soupçon de trahison parce que les allemands l’ont libéré. Le groupe de Montrichard désigné pour cet acte ne l’exécutera pas. André Gatignon sera de nouveau arrêté le 17 juillet ! Mais, il arrivera à s’enfuir et à entrer en clandestinité.

Sa famille, comme celles des résistants en fuite, fut étroitement surveillée.

Paulette Gatignon poursuivait ses activités résistantes. Elle se rendait parfois à Paris pour des contacts. Sur dénonciation d’une organisation locale créé pour surveiller les habitants de Noyers pour la Gestapo, elle fut arrêtée et subit cinq interrogatoires « musclés » notamment sur les « planques » d’autres dirigeants de l’ex-réseau Adolphe. Elle resta muette )

Sources : CHSGM ; FMD ; article du Bulletin Municipal de Noyers du 22 avril 2013 ; Abbé Guillaume.

GERMOND Hélène  

Née NICOULEAU le 7 septembre 1918 à Jercé ( 86 ).

Mariée, deux enfants.

Chirurgien-dentiste.

Elle demeurait à Vendôme.

Elle est arrêtée le 20 février 1944 pour hébergement d’aviateurs américains.

Réseau : Cincinnatus/Shelbrun

Elle est déportée le 13 mai 1944 à Ravensbrück, Bergen-Belsen.

Numéro : 38866.

Elle est libérée le 15 avril 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 444892

( Voir rubrique Dumans )

Sources : CHSGM ; FMD ; G. Rigollet.

HAY de NETUNIERES Berthe.

Née DOYNEL de QUINCEY le 10 novembre 1889 à Saumur ( 37 ).

Mariée, deux enfants.

Sans profession.

Elle demeurait au Château des Souches à la Chapelle-Montmarin ( 41 ).

Elle est arrêtée le 14 juin 1944 pour aide et hébergement de maquisards.

Réseau : aucun

Elle est déportée à Ravensbrück ( via Orléans, Romainville, Sarrebruck ) le 4 juillet 1944.

Numéro : 47153.

Elle décède ( gazée ) le 28 février 1945.

Dossier SHD : n° AC 21 P 461942

Mention « Morte en déportation » : JO. du 21 juin 1994 ( arrêté du 6 mai 1994 ).

( Le 11 juin 1944, une importante formation allemande attaque le maquis des Souches dont le commandement s’est installé au château des Souches. Les allemands recherchent particulièrement Pearl Witherington, la fameuse Pauline, coordinatrice du SOE britannique dans la zone. Ils ne la trouveront pas. Après la découverte d’armes dans les caves du château, les Allemands accusent les propriétaires, Mr. et Mme. Hay de Nétunières, d’héberger des maquisards. Ils les arrêtent en représailles : elle est déportée et son mari est exécuté par les Allemands )

Sources : CHSGM ; FMD ; article NR du 15 juin 2015 ; www.marayresistance.e-monsite.com.

HUGUET Madeleine

Née le 29 mai 1912 à Santenay ( 41 )

Réseau : ignoré

Déportée le 28 avril 1943 à Ravensbrück, via Compiègne

Numéro : 19308.

Libérée le 28 avril 1945.

Sources : FMD

 JALLON Gilberte

Née BESSON, le 18 avril 1911 à Meusnes ( 41 ).

Mariée à Meusnes.

Institutrice.

Elle sera nommée institutrice à Arnouville les Gonesse ( 95 ).  

Réseau : Front National.

Elle est déportée le 15 août 1944 à Ravensbrück.

Numéro : 57685.

Elle est revenue de déportation.

Dossier SHD : GR 16 P 56486.

( Elle est la fille d’un vigneron de Meusnes et s’y marie en 1935. Elle est institutrice. Son mari est tué au front. Elle est mutée à Arnouville-les-Gonesse.

Militante communiste, elle travaille avec Fernand Moronval pour former les opérateurs radio du PCF qui assuraient les liaisons avec la direction du Parti ).

Sources : FMD ; www. maitron.univ-paris1.fr


KRISTOLSTHEIN Berthe

( nom parfois francisé en CRISTOPHE )

Née LAMBOLEY, le 17 décembre 1888 à Rupt ( 57 ).

Mariée.

Elle demeure à St. Aignan.

Elle est arrêtée pour faits de Résistance le 11 juin 1944.

Réseau : ignoré

Elle est déportée 18 juillet 1944 à Ravensbrück.

Numéro : 47334.

Elle décède le 6 avril 1945 ( gazée ).

Dossier SHD : n° AC 21 P 470619

Mention « Morte en déportation » : JO du 28 juillet 1995 ( arrêté du 15 juin 1995 ).

( son mari Albert Kristolsthein avait été arrêté par les allemands à St. Aignan. Il a fait partie des 10 otages choisis parmi les détenus de la prison de Blois par les allemands pour être fusillés à Maves-Pontijou.

Elle a probablement été arrêtée elle aussi en représailles ).

Sources : CHSGM ; FMD ;

 LARDON Germaine

Née PERCHERON, le 15 décembre 1893 à Montoire ( 41 ).

Elle demeurait à St.Nazaire.

Commerçante ( magasin de porcelaines et objets d’art ).

Arrêtée en décembre1942 pour avoir fait passer aux Anglais un modèle de masque à gaz allemand.

Réseau : Georges France ( un réseau breton en liaison avec le SOE )

Déportée le le 14 décembre 1942 à Ravensbrück puis à Mauthausen         ( catégorie NN ).

Matricule 2074.

Elle y décède le 15 mars 1945.

Dossier SHD : GR16P 465825 et AC 21 P 472830

Mention « Morte en déportation » : JO du 17 septembre1993 ( arrêté du 2 août ).

( Elle tenait un magasin qui s’appelait « La fourmi ». Le masque à gaz allemand qu’elle fit passer aux Anglais était réputé être un indice important d’une imminente attaque allemande sur le Front de l’Est ( nous sommes en fin 1942 ). Attaque à laquelle renoncera finalement l’armée allemande. Elle fut dénoncée.

Un square de St. Nazaire porte son nom ).

Sources : FMD ; www.monument-mauthausen.org 

LELEU Alice

Née DESGUET, le 6 mars 1915 à Huriel ( 03 ).

Mariée à Nevers, un enfant.

Elle est nommée institutrice à Bauzy ( 41 ).

Elle est arrêtée le 12 mai 1944 pour fabrication de faux papiers et transports d’armes.

Réseau : Front National.

Elle est déportée le 12 juin 1944 à Ravensbruck ( via Blois, Orléans, Romainville, Sarrebruck ), kommando de Leipzig.

Numéro : 43143.

Elle est rentrée le 28 mai 1945 et s’installe à Vendôme.

Dossier SHD : GR 16 P179318 et AC 21 P560667.

CVR : N° 13920.

( Elle est institutrice à Nevers lorsqu’elle épouse le 11 novembre 1943 son mari Jean, instituteur lui aussi qualifié d’« instituteur public travaillant en Allemagne ». En fait, il n’est pas parti en Allemagne mais a rejoint à un maquis FTPF.

Puis, en 1944, ils sont nommés à Bauzy et participent activement à la Résistance.

Ils sont arrêtés tous les deux et déportés. Jean le sera Dachau. Alice arrivera à s’évader au moment de la libération du kommando de Leipzig )

Sources : CHSGM; FMD ; article sur le site www.afmd.allier.com ; www.maitron-en-ligne.univ-paris1.fr ,

LETOURMY Cécile

Née PLESSIS, le 13 février 1888 à Montoire ( 41 ).

Veuve de guerre 14-18, 6 enfants.

Remariée ou en couple ?

Arrêtée le 10 mai 1943 pour détention d’armes.

Réseau : aucun

Elle est déportée le 20 mai 1943 ( Vendôme, Blois, Fresnes, Aix La Chapelle, Fliscbach, Breslau, Jauer, Aichach ).

Elle est libérée le 29 avril 1945 et elle est rentrée le 22 août 1945.

( Mme. Letourny et son compagnon sont arrêtés à la suite d’une lettre anonyme les dénonçant comme possesseurs d’armes. Il s’agit d’un vieux fusil . Pourtant, elle sera déportée ; son compagnon sera lui libéré ) 

Sources : CHSGM ; FMD ; G. Rigollet.


LEVEQUE Renée

Née CHASSAGNE, le 14 mars 1911 à Gièvres ( 41 ).

Remariée JONCOURT.

Mariée, un enfant.

Elle demeurait à Gy en Sologne.

Cultivatrice.

Arrêtée le 23 septembre 1943 pour détention d’armes parachutées.

Réseau : Adolphe/Buckmaster.

Déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbrück, kommando de Holleischen.

Numéro : 27200.

Libérée le 5 mai 1945 et rentrée le 24 mai 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 122724 et AC 21 P 725881.

Source : FMD


LITCH Sophie

Née SCHAUB, le 11 juin 1905 à Welferding (57)

Mariée deux enfants.

Elle demeurait à Onzain.

Arrêtée le 9 octobre 1942

Motif : accusée d’avoir écouté la radio de Londres.

Réseau : aucun

Elle est déportée le 24 janvier 1943 à Auschwitz dans le fameux convoi de femmes dit des 31000.

( via Orléans, Romainville, Compiègne )

Numéro : 31803.

Elle décède de typhus, le 15 avril 1943.

Dossier SHD : n° 478699

Mention « Morte en déportation » : JO du 25 avril 2008 ( arrêté du 9 avril 2008 )

( Les Litch, originaires de l’Est de la France, étaient venus s’installer à Onzain avant la guerre. ils y étaient unanimement estimés. ils seront arrêtés lors de l’importante rafle de juifs en Loir et Cher, les 9 et 10 octobre 1942.

Sophie était catholique comme ses deux enfants qui étaient baptisés.

Pourtant, ils seront déportés avec leurs grands-parents paternels et exterminés à Auschwitz.

Son mari, sera transféré d’Auschwitz au camp d’Ohdruf où il sera fusillé début 1945.

Sophie, soupçonnée d’attitude anti-Allemande, est déportée dans le premier convoi de déportation de résistantes femmes en France, composé de résistantes majoritairement communistes ).

Sources : FMD ; Jardel/Casas ; recherches de Mr et Mme JOLY dans la revue du « Groupement d’Etudes Locales de Onzain » ; plaque commémorative sur leur maison à Onzain ; www.tharva.fr, la Shoah dans le Loir et Cher ; www.memoirevive.org ( rubrique Sophie Litch ).

 

LANDY Fabienne

Née le 27 avril 1921 à Villefranche-sur-Cher ( 41 ).

Elle demeurait à St. Pierre des Corps.

Célibataire.

Sténodactylo.

Elle est arrêtée le 23 juillet 1942 pour frappe et distribution de tracts.

Réseau : Front National.

Elle est déportée le 24 janvier 1943 à Auschwitz ( via Romainville, Compiègne ).

Numéro : 31784.

Elle meurt par piqure intracardiaque de phénol, le 24 février 1943.

Dossier SHD : GR 16 P 335772 et AC 21 P 472434

Mention « Morte en déportation » : JO du 17 juillet 199 » ( arrêté du 2 juin 1993 ).

( Elle passe ses dix premières années à St. Pierre des Corps. Elle adhère au PC avant la guerre.

St. Pierre des Corps, avec la présence importante de cheminots, connait une implantation et une activité communistes importantes. Un membre de son groupe, sous la torture, donnera le nom de ses camarades. Elle est arrêtée chez ses parents par la Gestapo ).

Sources : FMD ; www.memoirevive.org ( rubrique Fabienne Landy ).


LEROUX Andrée

Née GAUTHIER, le 5 avril 1903 à Pierrefitte-sur-Sauldre ( 41 ).

Condamnation par une Section Spéciale le 18 avril 1942.

Ecrouée à la Prison de Rennes, le 18 mai 1942.

Livrée aux Allemands le 2 mai 1944.

Réseau : Front National.

Déportée le 13 mai 1944 à Ravensbrück, kommando de Schlieben.

Numéro : 39182.

Libérée en avril 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 247265 et AC 21 P 612760.

Sources : FMD ; ouvrage déjà cité de Yves Boisin.


MANCEAU Pauline

Née BODIN, le 14 décembre 1899 à Chaumont-sur-Loire ( 41 ).

Réseau : Honneur et Patrie.

Déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbrück.

Numéro : 27761.

Libérée le 1er mai 1945 à Hambourg.

Dossier SHD : GR 16 P 66651.

Sources : FMD


MARI Madeleine

Née le 19 mai 1918 à Vendôme.

Réseau : ignoré

Déportée à partir du territoire du Reich à Ravensbrück, kommando de Holleischen

Numéro : 52617.

Pas d’autres précisions.

Source : FMD

MASSON Yolande

Née KOEGLER, le 5 octobre 1912 à Pontoise ( 95 ).

Mariée, deux enfants.

Elle demeurait à Bracieux.

Employée des PTT.

Arrêtée le 12 mai 1944 pour fabrication de faux papiers et aide aux réfractaires.

Réseau : Front national.

Déportée le 12 juin 1944 à Ravensbrück ( Blois, Orléans, Romainville, Sarrebruck ) puis à Buchenwald, kommando de Leipzig.

Numéro : 43147.

Rentrée le 2 juin 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 32514 et AC 21 P 533797.

CVR : N° 11393

( Elle participe à la Résistance avec son mari René Masson, instituteur et secrétaire de la mairie de Bracieux : fabrication de fausses cartes d’alimentation et cartes d’identité, impression et diffusion de tracts, etc. Ils confectionnent et diffusent le bulletin clandestin « Ecole et Libération » des instituteurs communistes.

René est arrêté le même jour que Jean Leleu et mourra en déportation. Yolande le sera le lendemain avec son amie Alice Leleu ).

Sources : CHSGM ; FMD ; www.maitron-en-ligne.univ-paris1.fr

 MAUDUIT Marcelle

Née le 13 décembre 1924 à Souesmes (41).

Déportée le 15 août 1944 à Ravensbrück.

Numéro : 57958.

Libérée en avril 1945.

Sources : FMD

MORAND Juliette Silvine


Née TEPINIER, le 1er mars 1898 à Gy en Sologne ( 41 ).

Mariée, deux enfants.

Elle demeurait à Contres.

Débitante.

Elle est arrêtée le 17 août 1943 en tant qu’agent de liaison dans la Résistance.

Réseau : Adolphe Buckmaster/LibéNord.

Déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbrück ( Blois, Orléans, Compiègne ), kommando de Holleischen.

Numéro : 27226.

Libérée le 5 mai 1945 et rentrée le 19 mai 1945.

Dossier SHD : GR16 P 564915.

CVR : N° 13906

( Juliette Morand, son mari René et ses deux fils sont résistants. Dans le cadre des arrestations en chaine des différents sous-groupes du groupe Adolphe durant l’été 1943, ceux-ci arrivent à échapper aux Allemands. Juliette sera arrêtée en représailles. Son plus jeune fils André sera exécuté par les Allemands le 13 août 1944 aux « Quatre roues » à Pruniers en Sologne et deviendra un des symboles de l’héroïsme des jeunes dans la Résistance ).

Sources : CHSCM ; FMD ; Jardel/Casas ; www.pruniersensologne.free.fr ; Gilbert Rigollet « André Morand, jeune résistant, fusillé aux Quatre-Roues en août 1944 » Bibliothèque Abbé Grégoire, Blois ; recherches TGV.

MOREAU Juliette

Née GUIBERT, le 19 janvier 18889 à Vendôme ( 41 ).

Veuve de guerre 1914-1918, 1 enfant.

Elle demeurait à Vendôme.

Epicière.

Elle est arrêtée le 29 novembre 1943.

Réseau : Cincinnatus/Hector.

Déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbruck ( Blois, Orléans, Compiègne ), kommando de Beendorf.

Numéro : 27779.

Elle a fait partie du « train fantôme » qui erra plusieurs jours en Allemagne : les déportés n’eurent ni à boire, ni à manger !

Libérée à Hambourg, le 1er mai 1945 et rentrée le 2 juillet 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 276272.

CVR : N° 13895.

( Voir rubrique Appert )

Sources : CHSGM ; FMD ; G. Rigollet.

PETITFILS Jeanne

Née le 30 janvier 1921 à Salbris ( 41 ).

Célibataire.

Secrétaire.

Elle demeurait près de Salbris, au domaine de la Rivaulde.

Elle est arrêtée le 21 juin 1944, en représailles après la destruction du maquis de Souesmes par les Allemands, le 17 juin, car son père co-dirigeait le maquis.

Réseau : Denis et Aristide/Buckmaster.

Elle est déportée le 7 juillet 1944 à Ravensbrück ( Bourges, Romainville ), kommando de Neue Brandebourg.

Numéro : 47318.

Elle décède le 15 février 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 472077 et AC 21 P 524954

Mention « Morte en déportation » : JO du 14 décembre 1997 ( arrêté du 31 juillet 1997 ).

 ( Le 17 juin 1944, le maquis de Souesmes en Sologne, qui regroupe environ 150 maquisards et est installé dans le bois du Grand-Clou, fut assailli par d’importantes troupes allemandes, de l’ordre de 700 soldats.

Treize résistants furent tués, cinq capturés et fusillés, plusieurs déportés. Trois femmes, elles aussi résistantes, et en famille avec des dirigeants du maquis, furent aussi déportées en représailles et décèderont toutes trois à Ravensbrück.

C’est le 21 juin que les Allemands se livrent à des exactions et représailles contre la population.

Jean Petitfils était commandant en second du maquis et il appartenait au SOE.

Charles Poeuf appartenait lui à l’Etat-Major du maquis pour les FTPF.

Sources : CHSGM ; FMD ; Alain Rafesthain «Le maquis de Souesmes en Sologne.

Enquête sur un combat héroïque de la Résistance », Royer, 1992.


PETITFILS Marie-Louise

Née REVALLIER, le 30 décembre 1887 à St. Eloy de Gy ( 18 ).

Mariée, un enfant.

Elle demeurait près de Salbris au domaine de la Rivaulde.

Arrêtée dans les mêmes conditions que sa fille.

Elle appartient au même réseau que sa fille.

Elle est déportée, comme elle, le 7 juillet 1944,à Ravensbrück.

Numéro : 47316.

Elle décède le 7 novembre 1944.

Dossier SHD : GR 16 P 506919 et AC 21 P 524955

Mention « Morte en déportation » : JO du 14 décembre 1997 ( arrêté du 31 juillet 1997 ).

( voir article Petitfils Jeanne )

Sources : CHSGM ; FMD ; Jardel/Casas ; ouvrage déjà cité de Alain Rafesthain.


PETITHOMME Marie Adelaide

Née CHEVALLIER, née le 25 juillet 1895 à Salonique ( Grèce ).

Arrêtée à Vendôme

Déportée le 12 juin 1944 à Ravensbrück.

Réseau : ignoré

Numéro : 43153

Gazée, le 1er février 1945.

Dossier SHD : AC 21 P 436054

Sources : CHSGM ; FMD


POEUF Albertine

Née BOURDERIOUX, le 12 avril 1909 à Pierrefitte-sur-Sauldre ( 41 ).

Mariée.

Elle demeurait à Pierrefitte.

Garde-barrière.

Elle est arrêtée, elle aussi, le 21 juin dans le cadre des représailles contre les maquisards de Souesmes car son mari appartenait à l’Etat-major du maquis.

Réseau : Front National.

Elle est déportée le 15 août 1944 à Ravensbrück, kommando de Neue Brandebourg.

Numéro : 47172.

Elle décède le 8 mars 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 81255 et AC 21 P 526588

Mention « Morte en déportation » : JO du 27 janvier 1998 ( arrêté du 3 novembre 1997 ).

(Voir article Petitfils Jeanne ).

Sources : CHSGM ; FMD ; Jardel/Casas ; ouvrage déjà cité de Alain Rafesthain.


PROUX Lucienne

Née CALLU, le 14 mars 1891 à Montoire ( 41 ).

Mariée, trois enfants.

Elle demeurait à Vendôme.

Brocanteuse.

Arrêtée le 20 février 1944 pour avoir hébergé des parachutistes américains.

Réseau : ignoré

Elle est déportée le 13 mai 1944 à Ravensbrück ( Blois, Orléans, Romainville ).

Numéro : 38980.

Elle décède le 25 mars 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 101795 et AC 21 P 528115

CVR : N°10156.

Mention « Morte en déportation » : JO du 18 avril 1998 ( arrêté du 10 décembre 1997 ).

( Voir rubrique Dumans )

Sources : CHSGM ; FMD ; www.forcedlanding.pagesperso-orange.fr 


RACINE Micheline

Née LOISEAU le 31 octobre 1914 à Blois ( 41 ).

Elle est déportée dans un transport du 28 mai 1942 en Allemagne où elles sera détenue dans différentes prisons ( dont celle de Jauer )

Réseau : aucun

Elle a été libérée le 29 avril 1945 à la prison allemande de Aichach.

Elle était sous statut « NN ».

Sources : FMD ; madame Raymond LAPAINTE, sa fille.

( Le couple Racine était cultivateurs à Contres. Le mari était prisonnier de guerre. Ils possédaient deux fusils qui avaient été déclarés. Les occupants interdisaient la détention d’armes. Celles-ci devaient être déposées à la Mairie. Un seul fusil fut remis. Les Allemands vinrent chercher le second et arrêtèrent Micheline qui fut la première femme déportée du département ).


RICOIS Sonia

Née le 30 septembre 1918 à Thenay ( 41 ).

Mariée Bertholet.

Elle demeurait à Thenay.

Elle est arrêtée à Paris pour faits de résistance.

Réseau : Adolphe Buckmaster/LibéNord.

Elle est déportée le 18 juillet 1944 à Ravensbrück ( Blois, Orléans, Compiègne ), kommando de Neue Brandebourg

Numéro : 47377.

Dossier SHD : GR 16 P 510475.

( Elle est la fille de Pascal RICOIS, entrepreneur à Pontlevoy, qui sera arrêté et décèdera en déportation )

Sources : FMD ; recherches de TGV .


RIVIERE Marie, Henriette

Née QUEROIS, le 27 avril 1899 à St. Gourson ( 16 ).

Mariée.

Elle demeurait à Seur

Employée des PTT.

Elle est arrêtée le 1er avril 1943 pour activités communistes.

Réseau : Front National.

Elle est déportée le 21 octobre 1943 et incarcéré à la prison de Karlsruhe, puis dans d’autres prisons allemandes, enfin transférée à Ravensbrück, avec la mention « NN ».

Elle décède le 15 février 1945.

Dossier SHD : AC 21 P 653132.

Mention « Morte en déportation » : JO du 14 décembre 1997 (arrêté du 31 juillet 1997 ).

( Marcelle Rivière reçue au concours des PTT, affectée à Cognac, adhère au PCF en 1932 et épouse un militant communiste. Elle est radiée des PTT après sa participation à la grève générale du 30 novembre 1938. Après le Pacte germano-soviétique et la dissolution du PCF, son mari et elles seront emprisonnés, condamnés puis libérés.

Ils viennent habiter à Seur et vont devenir des militants très actifs du Groupe Chanzy dans le Loiret. Ils sont arrêtés dans le Loir et Cher.

La plupart des membres du Groupe Chanzy, dont son mari Fernand, seront fusillés aux Groues à St. Jean de la Ruelle.

Marcelle décède en déportation. Plusieurs témoignages soulignent sa solidarité et son aide à ses camarades à Ravensbrück ).

Source : CHSGM ; FMD ; Jardel/Casas ; www.maitron-en-ligne.univ-paris1.fr ; www.chanzy.org ; il existe depuis 1980, une allée Marcelle Rivière à Saran ( 45 ) ; une plaque a été apposée à Orléans.


ROBILLARD-BIGOT Eliane

Née BIGOT, le 17 février 1899 à Blois ( 41 ).

Réseau : ignoré

Elle est déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbrück, kommando de Holleischen.

Numéro : 27268.

Elle est libérée le 5 mai 1945.

Sources : FMD


ROBIN Madeleine 

Née LUCAS, le 18 mai 1915 à Montrichard ( 41 ).

Mariée, un enfant.

Elle demeurait à Thenay.

Boulangère.

Elle est arrêtée le 2 juin pour ravitaillement et hébergement de résistants.

Réseau : Front National.

Elle est déportée le 18 juillet 1944 à Ravensbrück ( Blois, Romainville, Sarrebruck ),kommando de Neue Brandebourg.

Numéro : 47378.

Elle est libérée en avril 1945 et rentrée le 26 mai 1945.

Dossier SHD : GR16 P 379577.

CVR : N° 1346 ( c’est la demande )

( Elle est en liaison avec la résistance communiste du secteur Thénay-Pontlevoy notamment la famille Samson dont les Allemands en août 1944, incendieront la ferme. Elle cache des jeunes refusant le STO. Elle aide matériellement les maquisards de St. Lhomer, maquis situé près de Pontlevoy-Sambin, pour leur approvisionnement alimentaire dont le pain ).

Sources CHSGM ; FMD ; www.maitron-en-ligne.univ-paris1.fr ( rubrique Cyrille SAMSON ).


RUDELAT Yvonne « dite Jacqueline »

Née CERNEAU, le 11 janvier 1897 à Maisons-Laffitte ( 78 ).

Divorcée, un enfant.

Agent du SOE

Adjointe de Pierre CULIOLI, initiateur et responsable du Réseau Adolphe/Buckmaster.

Arrêtée le 21 juin 1943, blessée à la tête, transportée à l’hôpital de Blois.

Déportée le 15 août 1944 à Ravensbrück et ensuite à Bergen Belsen.

Numéro : 57834.

Elle décède le 24 avril 1945.

Dossier SHD : GR16 P 115050.

( « Jacqueline » est une figure emblématique parmi les agents féminins du SOE.

Infiltrée en France en juillet 1942, elle sera désignée en décembre par Francis Suttil, le fameux Prosper, comme adjointe de Pierre Culioli dans la direction du groupe Adolphe. Ce duo inséparable et d’une extraordinaire activité, va mettre sur pied des sous-groupes dans la zone Sud de la Loire en Loir et Cher, repérer des terrains d’atterrissage, organiser et réceptionner les parachutages, réaliser des sabotages, etc.

Elle sera arrêtée le 21 juin 1943 avec Pierre Culioli. Grièvement blessée, elle sera hospitalisée à Blois puis transférée à Fresnes et déportée à Ravensbrück sous le nom de Jacqueline Gautier puis transférée à Bergen-Belsen. Elle y décède et a été inhumée dans une fosse commune.

Elle recevra à titre posthume de nombreuse décorations anglaises et françaises )

Sources : CHSGM ; FMD ; Jardel/Casas ; Abbé Guillaume ; sa biographie par Stella King , éditions Arms and Armour, 1989 ; l’ouvrage sur l’histoire du SOE par Michael R.D. Foot « Des Anglais dans la Résistance » 2008 ; son nom est porté sur le Mémorial de Valençay honorant les 104 agents du SOE dont trois femmes morts pour la France.


SEVESTRE Paulette

Née LEROY, le 26 juillet 1913 à Paris ( 75 ).

Ex. HADJADJ.

Sans profession.

Elle demeure à Vendôme ( 41 ).

Arrêtée le 1er mars 1944.

Réseau : Shelburn/SOE.

Elle est déportée à Ravensbrück, kommando de Zwodau.

Numéro : 38884

Elle est rentrée le 1er juin 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 366414.

Sources : CHSGM


STEFANSKA Anna

Née le 10 juillet 1916 à Poznam ( Pologne ).

Elle demeurait à Blois.

Ouvrière d’usine.

Réseau : ignoré

Arrêtée le 5 septembre 1943 pour aide aux prisonniers politiques;

Déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbrück, kommando de Zwodau.

Numéro : 27287.

Libérée le 7 mai 1945.

Sources : CHSGM ; FMD


TARNASKI Francesca

Née le 3 juin 1913 à Cracovie ( Pologne ).

Mariée, deux enfants.

Elle demeurait à Blois.

Ouvrière d’usine.

Réseau : ignoré

Arrêtée le 5 septembre 1943 pour aide aux prisonniers politiques.

Elle est déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbrück.

Numéro : 27290.

Libérée le 7 mai 1945.

( Lorsque Anna et Francesca sont emprisonnées, les Allemands n’ont que des doutes sur elles.

Ils placent à leur côté Jeanne DORE dont le travail auprès de la Gestapo consiste à obtenir des confidences de la part des détenues. C’est ce qu’elle fit avec ces deux femmes. Elles furent déportées )

Sources : CHSGM ; FMD ; dossier du procès de Jeanne DORE devant la Cour de Justice de Blois.


TRUMEAU Marcelle

Née le 11 septembre 1910 à Chèmery ( 41 ).

Réseau : ignoré

Déportée le 13 mai 1944 à Ravensbrück, Kommando de Bergen-Belsen.

Numéro : 39015

Libérée le 14 avril 1945.

( La mairie de Chèmery n’a pas trouvé son acte de naissance à cette date. Il s’agit peut-être de son nom de mariage ).

Sources : FMD

VAN DEN BROEK d’OBRENAN Anna

Née le 8 juin 1887 à Java ( Indonésie ).

Mariée, un enfant.

Elle demeurait au Château du Plessis-Fortia à Huisseau-en-Beauce.

Arrêtée le 3 avril 1944 pour complicité dans l’hébergement de Yvette Baumann.

Réseau : ignoré

Elle est déportée le 15 août 1944 à Ravensbrück, kommando de Torgau.

Numéro : 57932.

Elle décède en déportation le 2 janvier 1945.

Son mari décèdera en détention à Romainville, avant sa déportation.

Dossier SHD : N° AC 21 P 546378

( Voir sur ce site l’article consacré à Yvette Baumann )

Sources : FMD ; Peter Booth « Une résistante à Prunay Léone Foucher »,Patrimoine dans votre commune Prunay-Cassereau, N° 50-2016, CDPA41 ; G. Rigollet ; Abbé. Guillaume ; recherches TGV

VARVOUX Yvette

Née ALTENHOVEN, le 22 novembre 1917 à Naveil ( 41 ).

Elle est gantière.

Mariée.

Remariée GOBERT

Elle demeurait à Vendôme.

Arrêtée le 2 août 1944 pour activités communistes.

Réseau : Front National.

Déportée le 1er septembre 1944 à Ravensbrück.

Numéro : 62905.

Dossier SHD : GR 16 P 9895

CVR : demande transmise en Indre et Loire.

( Yvette Varvoux est l’agent de liaison de son mari, lieutenant FTPF. Elle parcourt le Loir à Cher à vélo pour ses missions. Début mai 1944, suite à des arrestations, le couple reçoit l’ordre de rejoindre l’Indre et Loire. Elle va y organiser un réseau de femmes agents de liaison et mettre en place un service sanitaire autour de quatre hôpitaux clandestins. En juin 1944, elle est adjudant-chef des FTPF et commande à 80 personnes. Le couple s’occupe aussi de la sécurité des parachutages sur plusieurs secteurs du département. Elle est arrêtée le 2 août sur dénonciation et torturée dans les locaux de la Gestapo de Tours. Son mari est fusillé le 10 août 1944.

A son retour de déportation, elle militera à l’Union des Femmes Françaises, devient ouvrière d’usine et interviendra dans de nombreux établissements scolaires pour témoigner sur la déportation )

Sources : FMD ; www.maitron-en-ligne.univ-paris1.fr ; www.memoiredeguerre.free.fr 


VENOT Hélène

Née NERRIERE, le 7 mars 1916 à Boussay ( 44 ).

Mariée.

Elle demeurait à Lancôme.

Institutrice.

Arrêtée le 1er mars 1944 pour confection de fausses cartes alimentaires destinées aux prisonniers de guerre évadés.

Réseau : LibéNord.

Elle est déportée le 18 mai 1944 à Ravensbrück, kommando de Zwodau.

Numéro : 39 019.

Elle est libérée le 7 mai 1945 et rentrée le 19 mai 1945.

Dossier SHD : GR 16 P 442266.

( Des objets ayant appartenu à Hélène Venot constituent le Fonds Venot-Benielli au CHRD de Lyon. On y trouve notamment un carnet de recettes écrites en cachette par Hélène Venot à Ravensbruck comme support pour résister aux conditions de vie du camp. Elle aussi ira témoigner dans les établissements scolaires ).

Sources : CHSGM ; FMD ; www.chrd.lyon.fr

3) Qui étaient ces femmes ?


Pour l’analyse des données concernant ces femmes, j’ai soustrait trois noms dont je pense qu’ils ont un lien improbable avec le Loir Cher, mais que je les ai inclus dans les fiches ci-dessus et dans celles ci-dessous sur les transports en déportation, par respect pour leur mémoire : ABRAHAM Loise, BONNET Marie, TRUMEAU Marcelle.


Des femmes plutôt jeunes ou plutôt mûres :


Sur les femmes retenues, nous connaissons l’âge de 61.

10 ont moins de 25 ans.

19 ont entre 25 et 35 ans.

10 ont entre 35 et 45 ans.

22 ont plus de 45 ans.

Ce sont donc les femmes dans la tranche d’âge du mariage et de la maternité et celles d’un âge plus mûr qui constituent les groupes les plus nourris.


Des femmes plutôt actives :


Pour cette rubrique nous n’avons pas de renseignements pour 13 femmes et 12 sont dites « sans profession ».

Sur les 37 ayant une activité établie, on relève :

14 commerçantes

  5 institutrices

  4 employées des PTT

  1 fonctionnaire de Préfecture

  1 sténodactylo

  1 comptable

  1 garde-barrière

  3 agricultrices

  4 métiers de la santé

  3 ouvrières

Ces activités traduisent les réalités de la situation des femmes d’alors.

Le salariat féminin se développe dans les professions à « vocation » féminine : enseignement des filles, emplois de type administratif, emplois de la santé.

La syndicalisation était développée chez les institutrices et les employées des PTT.

Le nombre de femmes travaillant avec leurs maris est encore importante comme le traduit le nombre de commerçantes.

Même sur cet échantillon restreint et incomplet, on note la place prépondérante des femmes salariées et des métiers de contact parmi les résistantes.


Des femmes résistant en couple :


Pour 28 d’entre elles, c’est à dire près de la moitié, on peut établir qu’elles ont partagé leurs activités résistantes avec leur conjoint ou en famille.

Il faut se garder d’une appréciation qui consisterait à penser qu’elles l’ont fait par suivisme ou à la demande de leur conjoint. Ce qui certes peut être vrai pour certaines.

Comme il serait réducteur de penser qu’elles se cantonnèrent à des activités dites féminines ( pour aussi dangereuses qu’elle aient été car elles seront un motif d’arrestation et déportation ) : héberger, nourrir, soigner, taper à la machine, etc.

Beaucoup d’entre elles, elles assumèrent toute la panoplie des actes de résistance y compris les sabotages, les actions armées, etc.

Beaucoup furent de remarquables agents de liaisons faisant preuve d’un sang-froid et d‘un courage, souvent mentionnés dans les témoignages.

Et beaucoup de ces couples résistants subirent la répression ensemble.


Des femmes engagées dans ou avec des réseaux :


Cette rubrique est difficile à renseigner.

Toutes ces femmes n’ont pas fait établir un dossier officiel à la Libération.

Les familles des décédées n’ont souvent pas fait ces démarches.

Certaines de ces résistantes étaient dans la mouvance de tel ou tel réseau sans appartenance formelle.

L’identification d’un réseau d’appartenance est complexe : des résistants d’un réseau décapité en rejoignaient un autre de sensibilité proche, des réseaux ont disparu ou fusionné ; des résistants ont changé de réseaux ; certains appartenaient à plusieurs réseaux en même temps, etc. Ainsi, après la répression contre les réseaux BUCKMASTER, plusieurs de ses membres rejoindront LibéNord.

Toutefois, la plus grande partie de ces femmes appartenait à un réseau ou se situait dans sa sphère d’influence.

J’ai mentionné « ignoré » lorsque l’appartenance à un réseau n’était pas clairement indiquée ; et « aucun » quand cela était établi.

A coté de plusieurs réseaux qui comptent une ou quelques unités, trois réseaux prédominent :

 -le SOE et les groupes BUCKMASTER.

 -le Front National

 -LibéNord

Mais globalement, deux ensembles émergent de tous ces réseaux, traduisant des sensibilités de pensée et de positionnement de la Résistance :

-un ensemble composite relevant pour l’essentiel des différents services secrets anglais et alliés ( et français ), pourvoyeurs d’armes et d’argent, qui se réclamera de la France Libre et sera surtout d’obédience gaulliste, mais aussi socialiste et démocrate-chrétienne.

-un ensemble, lui, plus homogène, le Front National, dans la mouvance communiste, dont souvent les membres ne sont pas adhérents au PCF mais se retrouvent dans les positions et les actions de celui-ci dans la Résistance nationale.


Des femmes très majoritairement déportées en 1944 :


Sur les départs en déportation de ces femmes :

54 ont eu lieu en 1944, pour 5 en 1943 et 3 en 1942.

2 sont non datés et 2 introuvables.

Souvent, ces résistantes avaient été détenues en prison durant des semaines ou des mois, voire des années, avant leur déportation.

Elles étaient dirigées, généralement, d’une prison proche de leur lieu d’arrestations, vers les deux camps de Romainville et/ou Compiègne, véritables antichambres de la déportation des résistants.

Elles y attendaient leur déportation, dans des conditions très dures.

La plupart de ces femmes seront déportées au camp de concentration de Ravensbrück, le plus important des camps pour les femmes, et affectées dans ses Kommandos.

Quelques unes le seront à Auschwitz.

Et, parmi les déportations les plus précoces, elles seront parfois incarcérées dans les prisons du Reich.

Elles transitaient, pour plusieurs de ces transports, par le camp de Neue Bremm, qui faisait office de « centre de tri » pour la répartition des déportés hommes et femmes, dans les camps de concentration et leurs Kommandos.

Certaines seront changées de camp ou de Kommando.

Comme on l’aura constaté ci-dessus, je n’ai pas toujours été en mesure de préciser le kommando concerné.



28 Mai 1942 : Transport Paris-Trèves vers les prisons du Reich :

RACINE Micheline.

( Il emporte 43 hommes et 9 femmes. 46% rentreront de déportation. C’est le premier transport d’hommes « NN ». Les femmes ont été arrêtées pour détention d’armes ou hébergement de soldats anglais )


Décembre 1942 : Transport vers les prisons du Reich :

LARDON Germaine

( Il emporte 47 hommes et 14 femmes. 54% rentreront de déportation )


24 Janvier 1943 : Transport Compiègne-Auschwitz :

LANDY Fabienne

LITCH Sophie

( Il emporte 1557 hommes et 230 femmes. 52% rentreront de déportation. C’est le seul convoi de résistantes envoyé à Auschwitz. Elles sont en grande majorité communistes ou proches du PCF ; beaucoup ont des responsabilités importantes. Ce convoi est connu sous le nom de « convoi des 31000 », leur série de tatouage ).


28 Avril 1943 : Transport Compiègne-Ravensbrück :

HUGUET Madeleine

( Il emporte 931 hommes eux vers le camp de Sachsenhausen et 216 femmes. 69% rentrent de déportation. C’est le premier groupe important de femmes à arriver à Ravensbrück ).


Mai 1943 : vers les prisons du Reich :

LETOURMY Cécile

( Il emporte 99 hommes et 12 femmes. 44% rentreront de déportation ).


Octobre 1943 : vers les prions du Reich :

RIVIERE Marie-Henriette

( Il emporte 104 hommes et 27 femmes. 46% rentreront de déportation ).


31 Janvier 1944 : Transport Compiègne-Ravensbrück :

APPERT Suzanne

BARBARY Marie

BILLARD Madeleine

DE BERNARD DE LA FOSSE Anne-Marie

CHASSAGNE-LEVEQUE Renée

CHOLLET Germaine

EMOND France

FERME Henriette

FROMENTIN Germaine

MANCEAU Pauline

MORAND Juliette

MOREAU Juliette

ROBILLARD-BIGOT Eliane

STEFANSKA Anna

TARNESKA Francesca

( Il emporte 959 femmes. 77% rentrent de déportation.C’est le plus important transport vers Ravensbrück. Ces résistantes ont été généralement arrêtées en 1943. Pour certains départements comme le Loir et Cher, nombreuses sont celles qui appartiennent aux réseaux BUCKMASTER ).


30 Mars 1944 : Transport Paris-Ravensbrück :

BERNARD-REJOUY Madeleine

( Il emporte 48 femmes. 85% rentreront de déportation ).


18 Avril 1944 : Paris- Ravensbrück :

( ABRAHAM Louise )

( Il emporte 416 femmes. 80% rentreront de déportation ).


29 Avril 1944 : Convoi de Drancy-Auschwitz :

BERNARD-BAUMANN Yvette

( C’est le convoi N°72 de la déportation des Juifs de France. Il emporte 1004 personnes : 398 hommes, 606 femmes et 109 enfants. 37 survivront dont 25 femmes : parmi elles, Yvette. Pour les nazis, avant d’être une résistante, elle était une juive et déportée comme telle ).



13 Mai 1944 : Transport Paris-Ravensbrück :

BONNET Jeannine

BRINAS Paulette

GASPARD Marie-Louise

GERMOND Hélène

LEROUX Andrée

PROUX Lucienne

SEVESTRE Paulette

( TRUMEAU Marcelle )

VENOT Hélène

( Il emporte 552 femmes. 77% rentreront de déportation. Ce transport a la particularité de déporter un certain nombre de femmes emprisonnées en 1941 et

1942, détenues à la centrale de Rennes, généralement communistes ou membres du Front National. C’est le cas de Paulette BRINAS ).


25 Mai 1944 : Transport Paris-Ravensbrück :

CHAMPION Marie Adelaïde

FOUCHER Léone

( Il emporte 52 femmes. 63% rentreront de déportation ).


12 Juin 1944 : Transport Paris-Ravensbrück :

CARRAZ Marthe

LELEU Alice

MASSON Yolande

PETITHOMME Marie

( Il emporte 64 femmes. 79% rentreront de déportation ).


4 Juillet 1944 : Transport Paris-Ravensbrück

HAY DE NETUNIERES Berthe

( Il emporte 64 femmes. 51% rentreront de déportation ).


6 Juillet 1944 : Transport Paris-Ravensbrück

PETITFILS Jeanne

PETITFILS Marie-Louise

( Il emporte 51 femmes. 76% rentreront de déportation) .


14 Juillet 1944 : Transport Paris-Ravensbrück :

AGUENIER Paulette

( Il emporte 56 femmes. 80% rentreront de déportation ).


18 Juillet 1944 : Transport Paris-Ravensbrück :

COUTANGT-RAYMOND Jacqueline

DUMANS Odette

DURFORT Berthe

GATIGNON Paulette

KRISTOLSHEIN Berthe

POEUF Albertine

RICOIS Sonia

ROBIN-LUCAS madeleine

( Il emporte 65 femmes. 69% rentreront de déportation. Ce transport comprend notamment des femmes du Centre et de l’Ouest de la France ).

15 Août 1944 : Transport Paris-Ravensbrück

AUGER Odette

( BONNET Marie )

FOLGOAS Geneviève

JALLON Gilberte

MAUDUIT Marcelle

RUDELLAT Yvonne

VAN DEN BROEK D’OBRENAN Anna

( Il emporte 1654 hommes vers Buchenwald et 546 femmes vers Ravensbrück. 38% rentreront de déportation ).

C’est le dernier grand convoi de déportation de résistants (es) qui amène le plus grand nombre de déportés vers l’Allemagne.


Les chauffeurs de bus parisiens commis pour le transport des détenus jusqu’à la gare de Pantin refusent de conduire. Ils devront s’y résoudre sous les coups de crosse et de pieds des SS.

C’est le jour du débarquement allié en Provence ).

1er Septembre 1944 : au départ de Belfort-Ravensbrück :

RIVIERE Henriette

VARVOUX Yvette

( Il emporte 190 femmes. 63% rentreront de déportation ).

Départs non datés de déportées à Ravensbrück et arrêtées sur le territoire du Reich :

CLEMENT Andrée

MARI Madeleine

Départs non trouvés :

FERNANDEZ Suzanne

GALICHET Madeleine

19 de ces femmes décèderont en déportation, soit près de 1/3 .


  Thérèse GALLO-VILLA

                      Novembre 2020

                      Monthou-sur-Cher

"Tu lutteras pour changer la vie, pour que la honte de ce temps s’achève."                                                                      

Paul Eluard.