Le Moulin de la Coudre

Il fut également appelé le moulin de « la Côte ».

« La Côte » est un lieu-dit, qui répond à la topographie de ce lieu. En effet à la sortie du lieu dit « le Moulin Bernet » s’amorçait un chemin - il deviendra une route ensuite- qui montait à flanc de coteau vers le bourg. Il longeait la vallée du Bavet qui était en contrebas.

Peut-être s’agissait-il du chemin évoqué dans le censier de 1511 et qui de la « Tricherie », vraisemblablement située à la hauteur de l’actuelle place de la mairie, conduisait aux terres de Ferrand.

L’appellation « la Coudre » fait elle, référence au coudrier. Le coudrier, plus communément le noisetier, était l’arbre des druides.

Monthou était une terre celte puis gauloise ; quant aux noisetiers, ils sont nombreux le long du Bavet.

De ces deux appellations, aujourd’hui, c’est « la Coudre » qui s’est imposée. Toutefois, « la Côte » figure dans les premiers recensements de la population de Monthou-sur-Cher.

L’acte le plus ancien qui permet de dater le moulin est de l’année 1511.

1511 :

Le moulin apparaît sur le censier de Jean Fumée, prieur de Monthou-sur-Cher, on le retrouve en 1512.

1581 :

Le moulin de la Coudre est inventorié dans une série d’actes de notaires aux cotés des actes de ventes « d’héritages ».  

1622 :

Le 10 février, devant Maître Beaussier, notaire, Jean Macé, le fermier-meunier, déclare reconnaître le droit de chasse au Gué-Péan pour un montant de 2 setiers de moutures valant seigle et 2 chapons.

1694 :

Le 26 janvier, au travers d’un acte de vente passé entre, Pierre Baron, vendeur, et Nicolas Templier, acheteur, celui-ci est qualifié de "mosnier dudit molin de la Coudre »

1744 :

Le meunier est Jean Besnard et le prieur, Mr de Voulgny.

1760 :

Le 3 décembre, devant le notaire Charles Fourré, Charles Dubois, prêtre curé de la paroisse de Monthou, « fondé de procuration de Monseigneur Mathieu Bellet prêtre, prieur du Prieuré de MsC, demeurant ordinairement à Paris, a reconnu et confessé avoir "baillé" à titre de ferme et prix d’argent du jour de la Toussaint prochain jusque et pendant le temps de 18 ans entiers et consécutifs se suivant l’un l’autre ……sans intervalle de temps à Etienne Angier meunier demeurant au moulin Bernet de cette paroisse de Monthou sur Cher au dit titre au dit temps et durant….le moulin de la Coudre de cette paroisse de Monthou-sur-Cher »

Cet acte stipule à propos du moulin : « si le dit preneur rétablit ainsi qu’il….. le dit moulin en état de moudre farine qui depuis plus de 10 ans n’a point tourné il ne pourra en demander au sieur bailleur aucune récompense ni diminution de la ferme être ainsi expressément convenu ».

L’estimation par deux experts sur l’état du moulin affirme que notamment, l’arbre du moulin était entièrement pourri, le rouet, la meule du dessous et la meule du dessus doivent être changées « et quant aux autres ustensiles ….qui composent le tournant, moulant, vissant, et travailleurs d’un moulin ils s’entrouvrent manquer ».

Bref, le moulin est en ruine.

De plus, les experts « ont aussi déclaré au preneur et parties qui en sont convenus que le bief et chemin de l’eau en très mauvais état et que…il faut qu’il fasse rétablir à neuf".

Le bail conclut : « Rétablir si bon lui semble ! » 

Le montant des travaux s’élève, selon les experts, à 137 livres, à la charge du preneur.

La rente est fixée à 86 livres par an, en argent, deux chapons, 4 poulets à la Toussaint au presbytère, le 1er versement intervenant en 1761.

1763,

Le 24 Avril, adjudication du bail moulin de la Coudre, suite au décès d’Etienne Angier

1791 :

Le 1er juillet, le moulin est vendu aux enchères comme bien national par le District de Saint-Aignan.

La mise à prix est fixée à 3000 livres.

Description du Moulin :

Le bâtiment pour loger le meunier, « les tournants, virants et travaillants du dit moulin ».

« Écurie, étable, ouches, terres labourables et non labourables, près et pâtureaux et plus généralement tout ce qui dépend du dit moulin

sans rien excepté ».

Les terres :

  • Au midi du bâtiment : 8 boisselées,
  • Au levant : 1 arpent
  • Les près au nombre de 3 : le 1er de 15 boisselées ; le second de 6 boisselées ; le 3e de 4 boisselées.
  • deux jardins, : le premier, un petit jardin au midi du bâtiment, de 3 chaînées ; le deuxième jardin, de 2 chaînées,

Affermé au sieur Charles Minier, le bail passé avec le Prieur André Alexandre Le Bas a pris fin le jour de Toussaint 1788.

Après 16 enchères, le moulin est adjugé à Charles Victor Minier, marchand-meunier pour 9100 livres.

1840 :

Le meunier est Pierre Charles Minier.

1843-1845 : 

Le meunier est Loiseau Jean-Baptiste.

1906 :

Le meunier est Louis Bodin.

Le moulin est déclaré vétuste.

Droit de Chasse :

Avec plus ou moins de régularité par rapport au terme fixé, il a été versé : 2 setiers de mouture valant seigle et 2 chapons, par les meuniers au Gué-Péan de 1773 à 1781.