Les victimes, deuxième liste :


UNE DEUXIÈME LISTE

Cette deuxième liste vient en complément d’une première liste publiée il y a quelques mois.

J’ai exploité ici la série des ADLC consacrée « aux Affaires Juives » essentiellement 1375 W 86 ( et un peu 87 )

Cette liasse contient le cahier du recensement des juifs qui s’étaient déclarés tels, des fiches établies par le 2e Bureau de la Préfecture consacré aux Affaires Juives mais souvent toutes mélangées et rarement datées, des données fournies par les services allemands, des correspondances sur des sujets comme le dépôt obligatoire des postes de radio imposé aux juifs, la présence de juifs dans telle ou telle commune, les demandes de preuves d’aryanité, les baptêmes suspects, des dossiers sur les arrestations de familles ou d’individus, etc.


J’ai trouvé des noms supplémentaires dans la série 55 J 5 établie par le Comité d’Histoire de la Seconde Guerre Mondiale sur les déportations caractérisées de « au titre du Loir et Cher » sans plus de précisions.


J’ai systématiquement relevé tous les noms dans tous les documents.


Je les ai ensuite recherchés sur les bases de données du Mémorial de la Shoah pour vérifier si ces personnes avaient été déportée ou pas, si elles avaient été exterminées et leur nom inscrit sur « le Mur des Noms » ou si elles avaient survécu.


Une fois de plus, la difficulté majeure a résidé dans l’orthographe des noms, déformés par les plumitifs de Vichy, au point de ne pouvoir en identifier certains, sauf coup de chance !

Ainsi, à titre d’exemple, un certain David Dodiuk, qui avait tenté de franchir la Ligne de Démarcation à Montrichard, avait été orthographié Doduch.


Ces sources ne contiennent souvent que des données sommaires, moins renseignées que celles utilisées pour la liste 1 ( les fiches d’arrestations, les registres d’écrou, etc).


La mention « Mort (e) en déportation » instituée par la loi du 15 mai 1985 n’existe pas pour certains de ces déportés.

Certes, cette procédure complexe et longue n’est pas achevée.

Mais elle se heurte aussi à une difficulté. Ce sont les ayants-droit des victimes qui doivent saisir, à défaut de l’existence d’acte de décès, l’officier d’Etat-Civil de l’ONACVG pour qu’il appose la mention.

Encore faut-il qu’il y aient des ayants-droit et qu’ils en prennent l’initiative.

Les dossiers des déportés décédés de cette deuxième liste semblent remplir les conditions de cette attribution.

 

Enfin, il convient de souligner à nouveau le caractère hétérogène de ces juifs déportés du ou en relation avec le Loir et Cher.


La communauté juive dans le Loir et Cher était réduite à la veille de la guerre ( cf. voir l’article sur la spoliation de la famille Jankelovitch ).

On y trouvait aux côtés des juifs français ou naturalisés depuis les années vingt, des juifs étrangers venus s’y installer dans les années trente, fuyant le nazisme.

Après la détention des « indésirables » ( cf. voir l’article sur la famille Strassburger ) en 1939 dans les camps du département supprimés après la défaite, la grande majorité des détenus sera transférée dans d’autres camps et ultérieurement déportée pour nombre d’entre eux.

Les juifs étaient en effet très nombreux parmi ces « indésirables » issus très majoritairement de l’intelligentsia des pays relevant ou annexés par le Reich.

Parmi ceux qui furent libérés, certains demeurèrent avec leur famille dans le Loir et Cher.

Après l’Armistice et au fur et à mesure de la mise en œuvre des mesures anti-juives, des familles notamment de l’Est, de Paris et la Région Parisienne, viendront trouver refuge dans nos communes, y exercer une activité ou y mettront à l’abri leurs enfants, espéraient-elles.

D’autres se feront prescrire pour des raisons de santé, le besoin de vivre à la campagne pour se rapprocher « légalement » de la Ligne de Démarcation et la franchir dès qu’elles le pourront.

Enfin, les tentatives de passage de la Ligne de Démarcation par des personnes juives faisant le voyage uniquement dans ce but, seront nombreuses.

A partir de la fin 1941 et surtout du printemps 1942, les tentatives avortées se solderont par la déportation ( cf. l’article sur la Rafle de Bourré ).

Sans être en mesure de « quantifier » le phénomène, on peut penser qu’un certain nombre de juifs résidant à un titre ou un autre dans le Loir et Cher, on quitté le département entre 1941 et 1944, surtout durant la terrible année 1942, pour rejoindre la zone Sud.

Des exemples attestent que ce fut le cas notamment après l’arrestation d’un ou de membres de leur famille ou de familles amies.


Liste alphabétique : (cliquez sur l'un des deux boutons ci-dessous pour atteindre la biographie de la personne. >

ABRAMOVITZ Hermann

BEHAR Albert

BYK Edgar Pierre

DODIUK David

ESSER Hilda, née EHRENHAUS

FARGE Retta, née BERKOWITZ

GALANTER Smul

GLUCK-BOLLER Chaim

GOLDSTAIN Hermann

HERMELIN Siméon ou Simon

Famille ITELSOHN :

      1/ Ida, née PHILBERG

      2/ Odette

      3/ Simone

KOCHMAN Thérèse, née KALMUS

LANDAU Paul

LAZARD Maurice

LEVY Julie

MAYER Bertha, née EPSTEIN

METZGER Jeanne, née MEYER

MEYER Siegfried

MOOCK Georges

MOOCK Paulette

PARDO Laura

PERELSTEIN Raymond

PODGOSER Chana

ROTHSCHILD Reina, née ROTHSCHILD

ROUDINE Martha

SAND Victor

SELIGMANN Berthold

SELIGMANN Julius

SZULKINOF Bernard

SOMMER Friedrich

WEBER Julius

WEBER Schemel

WEISS Eugène

Famille WEISSENSTEIN :

  1/ Max

  2/ Adèle

  3/ Agnès