Louis Serin, Marcelle Laurillou, Violette et Jean Lévy, Siméon Hermelin, Robert Firmin et Louis Sirot.



  10 Septembre 1942 : la rafle de Bourré ( Loir et Cher ) 


Le nom de Louis Serin est inscrit sur le monument aux morts de Montrichard, décédé en déportation en 1945. Je lui avais consacré une fiche dans un travail précédent sur les « Martyrs de Montrichard ».

A part les renseignements officiels d’usage concernant les déportés, j’avais rassemblé peu d’informations supplémentaires, sinon qu’il avait été arrêté en faisant passer la Ligne de Démarcation à des Juifs, avec deux autres passeurs qui avaient aussi été déportés.

Je sentais bien la réticence de mes interlocuteurs locaux interrogés.

Je pensais que, comme je l’avais déjà constaté dans des interviews d’Anciens, le passage des juifs sous-tendait chez eux souvent des non-dits concernant l’argent qu’on leur demandait pour le franchissement de la ligne. 

Bien évidemment, il y a eu des passeurs sans scrupules pour qui juif équivalait à richesse et qui leur faisaient payer le prix fort. Mais il y eut aussi bien des soupçons, voire des accusations, fantasmés sur les fortunes que s’étaient constituées les passeurs ! 

D’autant que rapports officiels et témoignages, à la Libération, attesteront que la très grande majorité des passeurs agirent par altruisme et conviction, gratuitement.

J’étais  donc restée prudente dans mes écrits.

En reprenant mes recherches sur cette période, notamment sur la Ligne de Démarcation, j’ai décidé de regarder de plus près l’affaire de Bourré.

Car en effet, très vite il m’est apparu qu’il ne s’agissait pas d’une simple tentative de passage de la Ligne de Démarcation mais d’une rafle organisée à Bourré, le 10 septembre 1942, par la Gestapo.

1) Une étrange version de Mr. Jack Vivier :

Dans son ouvrage sur Montrichard durant la guerre, Jack Vivier écrit : « ...Mr. Serin qui, lui n’appartenait pas à la Résistance, il se rendit un jour, pour prendre livraison d’un wagon de bestiaux à la gare de Bourré. Là se trouvaient des passeurs accompagnant des juifs et des prisonniers ; Mr. Serin fut arrêté avec eux. Emprisonné à la mairie de Montrichard, il fut invité à s’enfuir ; mais comme il n’avait rien à se reprocher, il était sûr, disait-il, d’être libéré. Mais son arrestation fut maintenue, il fut déporté et mourut en déportation » (1)

Résumons : Louis Serin fut une victime collatérale et naïve de cette opération de passage dont il ignorait tout.

Comme l’ouvrage de Jack Vivier est construit sur la base de témoignages, sur quels témoignages s’est-il appuyé en 1984 en ce qui concerne Louis Serin ? En tout cas, pas sur ceux de la famille de Mr. Serin. Son fils, vivant à cette date, donnera une autre version des faits que nous recouperons avec les documents d’archives officielles.

Mais, il convient d’avoir à l’esprit le contexte de cette fin d’été 1942.

2) Le contexte en septembre 1942 :

La Résistance Intérieure Française est encore peu organisée en Loir et Cher. Si ce ne sont les FTP dans la mouvance du PC et du Front National ( 2 )

L’appartenance à des structures organisées est pour l’heure très faible.

Ce qui ne signifie pas que la répression allemande n’aie pas déjà durement frappé. Loin s’en faut !

Le groupe Adolphe, du SOE britannique, se mettra en place fin 42-début 43, fédérant une série de groupes préexistants.

Les structures du BCRA en sont à leurs balbutiements.

LibéNord s’organisera après la chute du Réseau Adolphe dans l’été 1943. 

L’ORA sera structurée plus tardivement.

Il y a aussi en Sologne des individus et petits groupes qui se  rattacheront à Vengeance et à l’OCM.

Car en effet, des petits groupes se sont constitués, dès l’Armistice, par affinité familiale, professionnelle, géographique, religieuse, politique ( 3 )

Des individus agissent par ailleurs, tout seuls, ou à deux, trois.

L’essentiel des activités de résistance, à ce moment là, se concentre d’une part sur la collecte de renseignements transmis à des contacts qui à leur tour les feront acheminer par des voies diverses vers Londres ;  d’autre part, sur la diffusion de tracts, papillons et journaux clandestins ; enfin, dans le passage de la Ligne de Démarcation des personnes et du courrier.

Groupes et individus travaillent en particulier avec des filières d’évasion ( Belges, celles d’autres départements, etc.) et utilisent aussi leurs contacts, réseaux professionnels, etc.

Le secteur de Montrichard est un des principaux points de passage de la ligne sur la Vallée du Cher : existence de transports, proximité de la zone libre, étroitesse du Cher, présence de nombreux d’îlots, de gués, d’écluses. 

Les candidats au passage de la Ligne y arrivent en nombre.

Il y a des passeurs devenus des « professionnels » ( 4 ) et énormément de passeurs occasionnels.

La réglementation allemande s’est durcie au fil des mois.

En cette fin d’été 42, les sanctions peuvent aller jusqu’à la déportation pour le passage de résistants, évadés, parachutés et surtout de juifs.

L’année 1942 connaît les grandes rafles de juifs et leur déportation-extermination immédiate. Dans le Loir et Cher, les arrestations de juifs s’accélèrent durant l’été 1942. Rien que le 1er août à Montrichard, une dizaine sont arrêtés, la plupart à l’hôtel, qui attendaient leur passage.

Les juifs français sont traités comme les juifs étrangers.

La promulgation des deux statuts des juifs en octobre 1940 et juin 1941 n’a guère ému la grande majorité de la population.

Il faut, en effet, avoir à l’esprit que l’antisémitisme avait imprégné une très large partie de l’opinion publique. L’attitude de la population associera de l’indifférence et des élans de solidarité notamment à l’égard du sort des enfants juifs qui vont s’intensifier face aux internements, aux rafles et aux humiliations au quotidien.

L’opinion publique dans notre département, comme ailleurs, va évoluer

Après un soutien majoritaire à Pétain, plus qu’à l’idéologie de Vichy, fondé sur l’image du « sauveur de Verdun » et les illusions sur son rôle de protecteur de la France face aux Allemands, les yeux s’ouvrent peu à peu face à la politique de Vichy : adoption officielle de la politique de collaboration, non retour des prisonniers de guerre, pillage du pays par les Occupants et début du travail obligatoire des jeunes, privations de libertés et rationnements divers.

Et, on parle de plus en plus d’un prochain débarquement allié en Afrique du Nord.....

La tension monte chez les Allemands d’autant que les activités « des terroristes » s’intensifient avec cet espoir de débarquement et aussi, avec la résistance à l’Est, des troupes soviétiques face à la Wehrmacht.

C’est dans ce contexte que va avoir lieu la rafle de Bourré.

3) La reconstitution des faits :

Le processus administratif est quasiment toujours le même dans ces situations d’arrestations par les autorités d’Occupation.

La famille d’un arrêté saisit la Direction Générale du Gouvernement Français dans les Territoires Occupés qui est installée à Paris. C’est l’interlocuteur officiel des Occupants. 

Elle est dirigée par le sinistre de Brinon.

C’est l’épouse de Louis Sirot, cantonnier principal de la SNCF, arrêté le 10 septembre à Bourré « accusé d’avoir fait passer la ligne de démarcation à des « étrangers » qui demande des nouvelles de son mari ( 5 )

Comme Sirot est père de trois jeunes enfants, le 21 octobre 1942, de Brinon demande au Préfet « d’intervenir en sa faveur...dans la mesure où vous le jugerez opportun, en vue d’éviter à l’intéressé une sanction trop grave » !

Le 24 octobre, le Préfet saisit à son tour le commandant de Gendarmerie de Blois et lui demande de lui fournir « tous les renseignements que vous pourriez posséder sur les circonstances de cette arrestation ».

A son tour, celui-ci s’adresse à la Brigade de Montrichard et l’Adjudant Mouchoux rédige un rapport le 28 octobre qui arrive en Préfecture, le 4 novembre ( 6 )

Il relate donc les faits, un mois et demi plus tard, ce qui signifie que la rafle intervenue le 10, certes opérée par les Allemands, n’avait fait l’objet d’aucun rapport de la police française qui semble avoir ignoré l’événement ou n’y a pas attaché de l’importance.

« Ce jour là, Mr. Serin, marchand de bestiaux à Montrichard, avait amené d’Amboise, plusieurs personnes qui lui avaient demandé à passer la Ligne de Démarcation.

Parmi ces personnes, il se trouvait une femme et un policier Allemands. Le soir, M. Serin conduisit en voiture tout le monde à Bourré, sauf le policier qui suivait à bicyclette.

Mr. Serin, arrivé au passage à niveau 203, attacha son cheval et indiqua aux personnes qu’il amenait, le point d’embarquement. A ce moment, un bateau se détacha de la rive gauche et vint accoster à la rive droite. Tout le monde embarqua. 

C’est alors que les policiers Allemands sortirent leur revolver et arrêtèrent tout le monde.

Pendant que ceci se déroulait sur le bord de la rivière, Mr. Serin avait pénétré dans la cour de la maisonnette et parlait à Mr. Sirot. Les policiers revenant à ce moment là, arrêtèrent les deux hommes.

L’habitation de Mr. Sirot est distante du Cher de 50 mètres et se trouve juste à hauteur d’une île derrière laquelle les passeurs  dissimulaient leur bateau....

Le passeur arrêté en même temps que Mr. Sirot est le jeune Firmin, 20 ans, demeurant à Faverolles.

Les personnes conduites par Mr. Serin sont : Madame Laurillou, Mr. Hermelin, Madame Levy, née Joel et son fils âgé de 8 ans. Ils ont tous été conduits à Tours ».

On notera que le rapport dit que Louis Serin a amené le groupe depuis Amboise. On le verra plus avant, cette donnée semble erronée.

Dans des annotations manuscrites sur le livre de J. Vivier, le fils de Mr. Serin apporte des précisions. Après les arrestations, la Gestapo a ramené chez lui Mr. Serin pour qu’il prenne une petite valise avec des changes et c’est là qu’il a dit à son fils « Tu vas être le patron pendant 8 jours », en lui remettant son porte-feuilles.

Dans un document officiel ultérieur dont nous reparlerons, il est indiqué que Mr. Serin ( et vraisemblablement ses autres compagnons ) a été interné 24 heures à la mairie de Montrichard et transféré à Tours le 11 septembre.

En effet, dans un rapport du 4 novembre 1942, concernant une toute autre affaire, le maire de  Montrichard précise : « la Kreisskommandatur de Romorantin avait demandé qu’une salle de garde fut mise à la disposition pour recevoir les contrevenants de la Ligne de Démarcation. Il n’était pas question d’une seconde mais lorsque certains jours j’ai eu à garder hommes et femmes, j’avais dû utiliser le local de l’appariteur, pour pouvoir séparer hommes et femmes qui restaient parfois deux jours et deux nuits ». ( 7 )

Le 6 novembre, le Préfet de Loir et Cher s’adresse à son collègue d’Indre et Loire puisque Mr. Sirot est détenu à Tours, lui transmet la lettre de de Brinon .... et lui refile le dossier pour suite à donner !

Le 20 novembre, le dit Préfet d’Indre et Loire répond au nôtre : « L’intéressé a été appréhendé sur l’ordre de la police de Sûreté Allemande. Conduit à Tours, il a été dernièrement dirigé vers une destination inconnue. Inculpé dans une très grave affaire en cours d’instruction, il ne m’a pas été possible d’obtenir de renseignements complémentaires ».

Les archives ne portent plus trace des démarches faites par la famille de Mr. Serin.

Le 22 septembre 1943, le Préfet se « réveille » et demande au maire de Bourré des renseignements pour savoir  si Mr. Sirot est toujours détenu pour «  pouvoir connaître sa situation actuelle ». 

Le maire répond « oui, actuellement prisonnier civil ».

Des démarches identiques ont dû être faites auprès des mairies de Faverolles et Montrichard pour Louis Serin et Robert Firmin et, vraisemblablement, en Indre et Loire pour Marcellle Laurillou.

Ainsi, dans une nouvelle démarche, le 22 janvier 1944, de Brinon demande cette fois des renseignements sur Marcelle Laurillou. 

Les réponses du Préfet et du maire de Montrichard apportent des renseignements supplémentaires sur l’affaire : elle était arrivée « en gare de Montrichard par le train de 17h45, le 10 septembre », avec « un groupe de personnes venant de Paris » et « elle est allée trouver avec ses compagnons de voyage, Mr. Serin Louis qui les a conduits jusqu’à un passage à niveau à Bourré, tenu par Mr. Sirot Louis » ( 8 ). Ce fait est corroboré par la famille Serin : le groupe est parti du domicile de Louis Serin, situé au bord du Cher, rue Vieille de Tours.


..... le même jour, 10 septembre 1942 et les jours suivants, sont arrêtés dans la zone d’Amboise, St.Martin le Beau, Bléré : Rachel Deniau, factrice à Amboise, Germaine Jaunay, sa tante, Marie-Louis Cabb ( orthographié aussi Gabb ) et René son mari, les frères de cette dernière, Henri et Jean Thomas et Raymonde Sergent ( 9 ).

Tout ce groupe auquel appartient Marcelle Laurillou vient d’être démantelé par la Gestapo, à la suite d’une dénonciation. Et deux agents de la Gestapo s’étaient donc carrément infiltrés dans le groupe convoyé par Marcelle Laurillou !

4) Qui étaient les victimes de la rafle du 10 septembre 1942 ?

A) Les victimes de confession juive :

a) Simon ou Siméon Hermelin :

Nous savons peu de choses de Siméon ou Simon Hermelin.

En 1944, le maire de Montrichard  indiquera que « Hermelin Siméon est né à Paris (10eme ) le 21 janvier 1921 ». Mais il ne figure pas sur les tables décennales des naissances de Paris. 

Par contre, le Mémorial de la Shoah porte le nom de Simon Hermelin, né à Varsovie le 2 décembre 1922, qui était artisan-fourreur, rue du Faubourg du Temple ( 10eme ).

Il fit partie du convoi n°45, parti de Drancy pour Auschwitz, le 11 novembre 1942. 

Sur les 745 déportés de ce convoi, 599 furent exterminés à l’arrivée. 

Je n’ai pas trouvé d’autres informations sur Simon ou Siméon Hermelin.

b / Violette Lévy et son fils Jean :

Violette Levy, née Joel, est née à Paris le 26 novembre 1911.

Elle était professeur de gymnastique. 

Son mari Jacques Levy est prisonnier de guerre, au moment de son arrestation ( 10 )

Leur fils Jean est né à Paris le 4 mai 1934.

Le nom de Violette  est cité dans le livre «  Dora Bruder » de Patrick Modiano, dans une liste d’amies de son héroïne.

Son père écrivit au Préfet de Police ( mais la date n’est pas indiquée ) pour obtenir des renseignements sur sa fille qui « tentait de franchir la ligne de démarcation sans porter l’insigne réglementaire » ( 11 ).

Demeurèrent-ils à l’école-prison Michelet de Tours où étaient conduits les juifs, les résistants, les soldats évadés, arrêtés par l’Occupant avant de les transférer ailleurs ?

Séjournèrent-ils, le temps qui va les séparer de la déportation, au camp d’internement de La Lande à Monts, en Indre et Loire ?

Nous savons qu’en septembre 1942, 422 juifs furent acheminés de Monts pour le camp de Drancy.

Violette Lévy et son fils firent partie du convoi N°36 parti de Drancy le 23 septembre 1942, à destination de Auschwitz.

Ce convoi était constitué de 1000 juifs dont plus de la moitié de juifs français. 

Ont été identifiés 644 hommes, 342 femmes et 200 enfants.

Le 28 septembre, 475 furent gazés dès leur arrivée : parmi eux, il y avait Violette et le petit Jean.

26 seulement seront encore vivants à la libération du camp en 1945.

B) Marcelle Laurillou :

a) Une jeune tourangelle qui a fait des études :

Marcelle Mardelle est née le 19 novembre 1914 à Pérusson près de Loches, en Indre et Loire.

Elle appartient à une vieille famille de maîtres charpentiers de la commune, dans la tradition des Compagnons du Devoir. 

Elle est la nièce de Maurice Mardelle, charpentier, poète et littérateur local.

Le 1er Juin 1933, elle épouse Marcel Laurillou, né lui à Loches, le 16 septembre 1908.

Il exerce le métier de menuisier de voitures.

Il est le fils d’un cultivateur qui est aussi rebouteux. Après la fin de la guerre, Marcel Laurillou deviendra d’ailleurs à son tour rebouteux.

Marcelle a fait des études. Elle parlait anglais. Un témoignage familial  pense qu’elle devait être enseignante ou éducatrice.

« En 1941, son mari qui était dans une organisation de la Résistance est arrêté. Relâché, Il reprend sa place au combat en entrant dans la plus grande clandestinité » ( 12 )

Cette précision autorise à penser, que la référence à une totale clandestinité en 1941,  indique l’appartenance à la Résistance communiste. Son dossier sera validé à la Libération comme membre des FFI.

Elle aurait alors « quitté Tours ( où son mari aurait été vétérinaire ? ) pour s’installer avec ses deux enfants chez ses parents à Amboise » (12 ).

b) Une résistante à Amboise :

Cette donnée ne correspond pas à un témoignage familial qui précise que le couple s’était séparé de manière très conflictuelle, le père ayant gardé les enfants. Ses deux fils seront élevés par leurs grands-parents paternels à Loches. Leur père ne leur parlera jamais de leur mère et de ses activités de Résistance, pas plus que des siennes. Quant à ses parents, les Mardelle, ils ont continué à habiter Perrusson.

À Amboise où elle demeure, elle fait donc partie du groupe cité plus haut dont les activités consistent dans l’aide au passage de la Ligne à des résistants, des prisonniers, évadés, des juifs, etc. Et aussi à faire passer du courrier en zone libre.

Plusieurs membres du groupe habitent d’ailleurs près de la ligne de démarcation.

Ce groupe est composé de gens modestes, plusieurs sont des ouvriers ou des employés comme la factrice Rachel Deniau.

L’appartenance au PC de Raymonde Sergent qui tient le café de L’Union à St. Marin le Beau et joue un rôle important au sein du groupe, est un indice supplémentaire du rattachement de ce groupe à la mouvance communiste et au Front National ( 13 )

c) Le matricule « 31 785 » à Auschwitz :

Elles et ils vont être incarcérés jusqu’au 7 novembre 1942 à la prison Michelet, puis transférés au fort de Romainville ( situé aux Lilas dans le 93 ).

Le 22 janvier, une première centaine environ de femmes sont transférées par camion au camp de Royallieu à Compiègne et elles seront rejointes le 23 par 122 autres venant d’autres lieux de détention.

Le 24 janvier 1943 au matin, 230 femmes sont conduites à la gare de marchandises de Compiègne dans 4 wagons à bestiaux.

La veille 1450 détenus hommes avaient été entassés dans ce convoi. Parmi eux les hommes du groupe de Marcelle et nos trois arrêtés à Bourré.

La plupart jette sur la voie des messages à destination de leurs proches.

En gare de Halle en Allemagne, les wagons des hommes sont dirigés vers le camp de Sachsenhausen.

Les wagons de femmes arrivent le 26 janvier au soir, en gare de Auschwitz-Birkenau.

Le lendemain matin, débarquées sur un quai de marchandises, elles sont conduites à pied au camp. 

Elles y entrent en chantant la Marseillaise.

Puis, elles seront photographiées suivant les normes des camps :  3/4, profil, face. Les photos de Marcelle ne nous sont pas parvenues.

Puis, elles sont mises en quarantaine et entassées dans un block face au mouroir du camp.

Elles seront alors affectées dans les kommandos de travail.

Ce convoi est le premier convoi de déportation de femmes résistantes. 

Elles sont majoritairement communistes mais aussi gaullistes, catholiques, etc.

Des résistantes comme Marie-Claude Vaillant-Couturier, Daniele Casanova, Charlotte Delbo, etc..en font partie.

Parmi ces femmes, il y a une vingtaine de tourangelles.

Un seule survivra, Hélène Fournier, qui sera la mémoire du martyr de ses compagnes et informera à son retour les familles sur le décès de ses compagnes.

Le convoi du 24 janvier 1943 est entré dans l’histoire de la déportation sous le nom de « convoi des 31000 » en raison de la numérotation tatouée sur le bras des déportées dans ces millièmes.

Marcelle Laurillou était le n° 31785.

Elle meurt de la dysenterie le 24 avril 1943, après moins de trois mois de déportation.

Elle avait 28 ans (14)

C) Louis Serin :

a) Un vendéen marchand de bestiaux à Montrichard :

Louis Serin est né le 23 octobre 1896 à Pouzanges ( Vendée ). 

A 14 ans, il avait été placé apprenti boucher.

Sa famille vient s’installer dans la Région au début des années 1920 où ils seront bouchers-éleveurs à Chaumont.

Louis Serin est ancien combattant de la guerre 14-18.

Puis, Louis Serin achète une boucherie à Pontlevoy. Il se marie avec une Jeune fille de Pontlevoy et aura deux enfants. 

Et, dans les années 1930, il s’installe à Montrichard dans une grande maison au bord du Cher, avec des dépendances utiles à ses activités.

Il est éleveur et expédie bêtes et carcasses vers le marché spécialisé de la Villette à Paris. Ces expéditions se font par camions généralement

Il réceptionne aussi des bêtes venant de plusieurs régions comme la Bretagne, les Ardennes notamment des vaches laitières, qui seront mises en pacages, de part et d’autres du Cher, dans les vastes prés. 

Ces bêtes arrivent presque toujours en gare de Bourré, plus adaptée à cette fonction économique que la gare de Montrichard.

Il s’en procure aussi dans les environs en ayant recours à des sortes de « rabatteurs » qui lui procurent des bêtes, comme vers Ecueillé et le Lochois avec les deux frères Chrétien.

Bien des gens de Montrichard vont acheter leur lait chez les Serin. 


Louis Serin connaît donc beaucoup de monde, notamment les négociants de la Villette - les fameux chevillards - parmi lesquels les juifs ( originaires pour la plupart d’Alsace ) étaient très nombreux. 

En effet, le commerce des bestiaux ( comme le commerce itinérant ) était depuis des siècles, une des rares activités autorisées aux juifs en Alsace, car ils étaient interdits d’habitation en ville dans ces régions.

b) Un altruiste aux sympathies « anarchistes » :

Il a donc comme, on dit maintenant, des réseaux.

Louis Serin s’est impliqué très vite, après l’Armistice, pour faire passer la Ligne de Démarcation.

Il semble ( et c’est aujourd’hui encore l’opinion de sa famille ) n’appartenir à aucun groupe ou réseau de Résistance.

Il se situe plutôt dans les familles de pensée « anarchistes ». 

Il n’est pas originaire du coin.

Il est largement à l’abri du besoin. Il a acheté des propriétés. C’est un négociant important sur le plan professionnel, à dimension nationale.

Autant dire qu’il ne fait pas pas partie du cercle des notables montrichardais, commerçants et artisans, soudé par les unions matrimoniales, la pratique religieuse et des opinions politiques traditionalistes.

Louis Serin appartient à cette catégorie d’altruistes dont sont issus la plupart des « grands » passeurs dans notre zone.

Comme eux, il  agissait en solo !

Il pratiquait régulièrement l’aide au passage de la Ligne. 

Il travaillait, insiste son petit-fils, avec des gens de toutes opinions et de toutes catégories.

Il ne le faisait jamais à partir de sa maison pourtant située à quelques mètres du Cher. 

Prudence obligeait, aussi pour sa famille ( 15 )

Bénéficiant d’un Ausweis, peut-être faisait-il, vraisemblablement, passer la Ligne par le pont de Montrichard, à des postulants au passage.

Mais les témoignages vont dans le même sens : c’est à Bourré près d’un passage à niveau que Louis Serin opérait les passages. 

Il y avait ses habitudes professionnelles pour le transport des bêtes. Il y connaissait du monde.

Le Cher y est très étroit. Une petite île facilitait la cache d’une barque, en face de l’Eglise.

Un passage discret le long de la maison de Louis Sirot permettait de gagner le Cher en quelques secondes.

Ce lieu était donc particulièrement propice au passage de groupes par barque.

c) Que s’est-il réellement passé le 10 septembre à Bourré ? 

Des questions restent pour l’heure sans réponse, sur ce qu’il s’est passé le 10 septembre 1942.

Nous savons que Marcelle Laurillou a amené le groupe chez Louis Serin.

Le connaissait-elle par des relations au sein du monde de l’élevage, important alors à Perrusson et le Lochois ? Avaient-ils déjà travaillé ensemble ?

Étaient-ce ses relations juives à Paris qui lui avaient envoyé Violette Levy et Siméon Hermelin et qu’il aurait demandé à Marcelle Laurillou de les convoyer et de les conduire en zone libre, vers Loches qu’elle connaissait bien ?

A l’inverse est-ce Marcelle Laurillou qui l’a sollicité ?

Les deux agents de la Gestapo, français sûrement, s’étaient joints aux autres : comment et où ?

Malgré des investigations poussées, je n’ai pu établir qu’un seul lien entre le groupe d’Amboise et Bourré : le mari de Rachel Deniau, Paul Deniau était né à Bourré d’une famille de vignerons. Il était lui cantonnier affecté donc en Indre et Loire.

De même, j’ai relevé qu’un Lorillou avait été témoin de la déclaration de naissance de Rachel Deniau à La Croix en Touraine comme un Lorillou est témoin de son arrestation à son domicile à Amboise, le 11 septembre 1942 à 6h45 du matin, car ils étaient voisins. 

Ces Lorillou appartiennent-ils à la même famille que Marcelle ? En 1959, une décision de justice établira, pour ceux qui nous concernent, l’orthographe officielle de Laurillou et non Lorillou.

d) Où est réellement mort Louis Serin ?

Louis Serin, après son internement à Tours, puis Compiègne, est entassé le 23 janvier 1943 au soir, dans un des wagons du convoi qui part le 24 janvier.

Il y est d’abord déporté comme ses compagnons à Sachsenhausen-Orianenbourg.

Il est le matricule 58 106.

 Robert Firmin et Michel Menier de Vallières les Grandes, déporté à 17 ans, témoigneront sur l’aide et le soutien moral qu’il manifestait aux jeunes.

Où est mort Louis Serin ?

A partir du début de l’été 1944, les Allemands, de plus en plus pris en tenaille, entre les forces soviétiques et alliées, commencent à organiser des transferts de déportés entre les camps.

Le 17 Juillet 1944, Louis Serin est transféré à Dachau.

Puis, le 2 novembre à Auschwitz avec beaucoup d’autres déportés politiques.

Puis à nouveau, le 12 décembre à Buchenwald (16 )

Les sources officielles françaises le donnent mort à Dachau, le 28 février 1945, comme l’a établi le jugement du Tribunal Civil de Blois du 3 juin 1948.

Y avait-il été donc été ramené ? Est-il mort en route lors d’un de ces transferts? Dans un autre camp ?

On sait que, hélas, les datations ou localisation précises, du décès de déportés, furent parfois complexes à déterminer, voire approximatives.

D) Robert Firmin : jeune boucher et passeur.

Il est né à Saint-Georges sur Cher le 21 août 1921

Il a donc 21 ans au moment de son arrestation et il habite alors chez ses parents qui demeurent à Faverollles, près de la Ligne de Démarcation.

Robert y reviendra à son retour de déportation.

Il se mariera mais n’aura pas d’enfants.

C’est son métier de boucher qui lui a fait connaître et fréquenter Louis Serin.

Il coopère avec lui pour le passage de la Ligne.

C’est lui qui amène la barque, la cache et repart de Bourré avec les passés.

Il est donc  arrêté avec Louis Serin et Louis Sirot et partage avec eux les tragiques étapes jusqu’au camp d’Orianenbourg où il deviendra le matricule 57 967.

Il est rapatrié le 15 mai 1945.

E) Louis Sirot : cantonnier de la SNCF, au rôle indéterminé.

Louis Sirot est né le 24 mai 1904 à Bossay-sur- Claise, en Indre et Loire.

Au moment des faits, il est cantonnier poseur à la SNCF, affecté au passage à niveau 203 et sa femme y est garde-barrière. Ils ont trois enfants.

Les Allemands l’ont arrêté « comme complice de passeurs clandestins...pour le seul fait qu’ayant assisté à des passages, il ne les avaient pas signalés aux autorités allemandes ».

Un témoignage d’un ancien habitant de Bourré précise même que les Allemands auraient dit à Louis Sirot que compte tenu de l’emplacement de sa porte et de ses fenêtres, qui plus est sans rideaux, il était impossible qu’il n’aie pas vu opérer les passeurs.

Louis Sirot, encore à la Libération affirmera qu’il ne connaissait pas Louis Serin avant le 10 septembre et qu’il n’avait jamais apporté une aide, quelle qu’elle soit, aux passeurs.

Il sera rapatrié du camp d’Oranienbourg où il est le matricule 58 088, le 24 mai 1945.

5) Les suites à la Libération : l’autre « combat » pour la reconnaissance des droits des victimes.

Violette et Jean Levy ainsi que Simon ou Siméon Hermelin se verront conférée la mention « mort en déportation », par décret du 15 juin 1995.

Leur nom est gravé sur le Mur du Mémorial de la Shoah à Paris.

A) Marcelle Laurillou : un nom sur le monument aux morts d’Amboise.

Les noms des déportés du groupe d’Indre et Loire seront portés sur les monuments aux morts des communes concernées.

Celui de Marcelle Laurillou est sur le monument d’Amboise avec à ses côtés, pour l’éternité, ceux de Rachel Deniau, du couple Gabb et des frères Thomas. 

Tous seront reconnus comme des déportés politiques-résistants et la mention « mort en déportation » » sera inscrite sur leur état civil.

Il y a une rue Rachel Deniau à Amboise et une rue Raymonde Sergent à St. Martin le Beau.

Ce sont ses parents, les Mardelle, qui assisteront à Amboise aux cérémonies pour les déportés à la Libération.

C’est dans un sermon du curé de la paroisse à Loches, après la guerre, que son fils aîné apprendra les conditions de l’horrible mort de sa mère. 

Il ne possèdera même pas une photo de sa mère ( (17)

B) Robert Firmin : reconnu comme « déporté-résistant ».

Il sera reconnu comme déporté-résistant, ce qui se traduisait par le bénéfice d’un statut militaire pour les civils, bénéficiaire de la carte de Combattant Volontaire de la Résistance.

Réformé définitivement en 1952, en raison de graves séquelles de la déportation ( tuberculose, mal de Pott, coxalgie, etc.), il aura une activité très réduite.

Il témoignera en 1956, avec Louis Sirot : oui, Louis Serin faisait bien passer la ligne de démarcation gratuitement « ... à de nombreuses personnes : prisonniers évadés, israélites, réfractaires, etc. A ma connaissance, Mr. Serin n’a jamais réclamé d’argent pour ces passages ». 

Louis Sirot complètera par : « il n’avait pas besoin d’argent à ma connaissance » ( 18 )

Robert Firmin deviendra membre du bureau de l’UNADIF qui fusionnera avec la FNDIR.

Le Préfet instruit en 1956, un dossier sur lui « car il est susceptible d’être décoré de la Légion d’honneur » (18 )

Le 26 juin, le rapport des renseignements généraux émet une opinion favorable.

Mais aucune suite ne semble avoir été donnée à ce dossier de demande d’obtention de la Légion d’Honneur.

C) Louis Sirot : passeur ou pas passeur ?

À son retour, des témoins ont gardé le souvenir de son extrême maigreur.

Il sera, peu après, muté à Villefranche-sur-Cher.

En mars 1948, la Commission Interministérielle des Passeurs ouvrira un dossier de proposition de récompense « pour services rendus aux Français tombés au pouvoir de l’ennemi, entre 1939 et 1945 ».

Procédure classique, le Préfet demande un rapport aux Renseignements Généraux.

Le 24 avril 1948, le commissaire  indique que l’intéressé « a assisté à de nombreux passages qui avaient lieu à proximité de chez lui, mais personnellement n’a fourni aucune aide, soit en fournissant des renseignements ou en participant à des surveillances ou guets » et rappelle qu’il a été déporté pour le seul fait de n’avoir pas signalé ces passages.

Le commissaire conclue par un avis défavorable, « ce cas ne paraissant pas rentrer dans le cadre des présentes instructions ».

Il sera proposé en 1951 pour la médaille d’honneur des Chemins de fer.

Un autre  commissaire émet alors un rapport favorable car Louis Sirot « jouit d’une bonne réputation et son attitude au point de vue national est correcte et il n’a jamais milité pour un parti politique quelconque » ( 18 )

Il est difficile de se faire une idée sur ce que fut l’attitude effective de Louis Sirot qui, quoiqu’il en soit, paya chèrement son silence par plusieurs années en déportation.

D) Et Louis Serin : médaillé de la Résistance Française.

Sa famille entreprendra après la guerre des démarches pour faire reconnaître son statut de déporté-résistant.

Le 16 novembre 1956, le Préfet demande donc aux RG une enquête pour « préciser nettement si l’action résistante de Mr. Serin a été la cause déterminante de son arrestation ».

Le commissaire rend son rapport le 28 novembre.

Le 11 décembre, le Préfet lui demande d’auditionner Robert Firmin et Louis Sirot ( voir ci-dessus ) « afin de déterminer, dans la mesure du possible, si l’intéressé a fait passer la Ligne de Démarcation gratuitement et si des militaires ou des résistants ont eu recours à son office pour effectuer ce passage » (18 )

La nature des questionnements du préfet, son insistance ainsi que la durée de la procédure autorisent à penser que des pressions en coulisse ont eu lieu contre Louis Serin !

Mais, justice lui sera rendue.

Par décret présidentiel du 3 juin 1960 ( J.O du 10 ), il sera attribué à Louis Serin, à titre posthume :

- la Croix de Guerre avec Palme.

- la Médaille de la Résistance Française.

Avec la mention suivante: « Magnifique patriote. Arrêté pour faits de résistance le 10 septembre 1942, a été interné jusqu’au 22 janvier 1943. Déporté le 23 janvier 1943 dans un camp de concentration, est mort glorieusement pour la France le 28 février 1945 » ( 19 )

Sa femme, par contre, ne retournera pas le dossier dûment complétée pour l’attribution à titre posthume de la  carte de Combattant Volontaire de la Résistance, à la même période.

Et, il convient de faire etat d’une attestation dont la date peut se lire 1er novembre 1942 ou 1944 où le maire de Montrichard certifie que « Mr. Louis Serin, domicilié à Montrichard a fourni de grandes preuves d’activité, de courage et d’énergie en faisant passer la Ligne de Démarcation à de nombreux prisonniers évadés pendant la période comprise entre juin 1940 et le 15 septembre ( sic ! ) 1942, date à laquelle Mr. Serin a été arrêté par les Allemands ». On voit mal le maire pétainiste de Montrichard et un des administrateurs provisoires départementaux des biens spoliés aux juifs établir un tel certificat à l’automne 1942 ! (19 ).

E) La dénonciatrice : fusillée à la Libération.

La gestapiste  qui avait dénoncé le groupe de Marcelle Laurillou, et sera ainsi à l’origine de la rafle de Bourré ce 10 septembre 1942, sera fusillée à la Libération.

Louis Sirot qui avait constitué un dossier sur l’affaire, dont sa famille ne sait ce qu’il est devenu, faisait  lui état « de la blonde qui nous a donné, fusillée au Fort d’Angers » ( 20 ).

           ....In mémoriam :

Je termine la rédaction de ce texte le week-end de l’entrée de Simone Veil et de son mari au Panthéon.

Je suis très émue que soient ainsi associés ces héros inconnus de la rafle de Bourré et cette femme d’exception pour laquelle j’éprouve un immense respect.

Ils symbolisent un message toujours actuel : la lutte contre la barbarie sous toutes ses formes nous concerne tous et l’être humain porte en lui une formidable capacité à se sublimer mais aussi, dans de terribles contextes, à sombrer dans l’abject.

                                                                           Monthou-sur-Cher, le 1er Juillet  2018.



Les sources : 

Les Archives Départementales 41 : 

L’essentiel des informations provient des liasses des séries 1375 W concernant la guerre 39-45 et 1652 W 17 sur les archives des gendarmeries.

Les renseignements et documents fournis par des institutions et personnes contactées :

Les mairies et bibliothèques de Perrusson, La Croix en Touraine et Amboise.

Mr. Bernard Dely, Mr. Philippe Mardelle, Mr. Pierre Gentilhomme. Mme. Froidevaux à Perrusson.

Mme. Sylvie Pouliquen ( voir bibliographie ) ; Mr. Charles Sancet, président de l’Association Libération Nationale PTT ( voir bibliographie ) ; Mr. Jocelyn Conzett, représentant à Amboise de la FNDIRP ; Mr. Maurice Malapel, président d’honneur du Comité d’Entente des Associations Patriotiques d’Amboise ; Mr. Christian Austruy PTT-ANACR ; Mr. G. Jaunet de l’ADIRPF de Loches ; Mr. Bernard Briais, historien du Lochois.

Les témoignages de descendants ou proches des personnages de cette étude :

Mr. Dominique Serin à Montrichard.

Mme. Josiane Laurillou à Loches.

Mr. Jean-François Sirot à Villefranche-sur-Cher.

Mr, Bernard Lasnier à Vierzon.

Les témoignages issus de « la mémoire locale » :

Mr. Michel Delalande, ancien maire de Bourré ; Mr. Girault, maire de Faverollles ; Mr. Soulas de Bourré ; Mlle. Fermé de l’Association des Amis du Vieux Montrichard.

Les principaux sites Internet sur la déportation et la Shoah dont :

Les travaux de l'ERIL (Etudes sur la Résistance en Indre et Loire et Région Centre), notamment ceux de la Présidente Madame Chantal CIRET sur Raymonde SERGENT.

Mémoire Vive ; la Fondation pour la mémoire de la Déportation ; le Mémorial de la Shoah ; les sites des camps d’internement et de transit de Compiègne et Drancy.

Les travaux de l’auteure sur cette période publiés sur le site Tharva.fr

Bibliographie :

BROCHE François, Dictionnaire de la Collaboration, 2014, Belin.

COINTET Michèle et Jean-Paul, Dictionnaire Historique de la France sous l’Occupation, 2000, Tallandier.

DELBO Charlotte, Le convoi du 24 janvier, 1965, Les Éditions de Minuit.

FERRAND Yvette, La persécution des juifs entre 1939-1944 dans le Loir et Cher, 14 octobre 2000, communication à l’antenne universitaire de Tours.

GUILLAUME Paul ( Abbé ), La Sologne au temps de l’héroïsme et de la trahison, 1950, Orléans.

JARDEL Lucien et CASAS Raymond, La Résistance en Loir et Cher, 1994, PUF

MODIANO Patrick, Dora Bruder, 1997, Gallimard

MOOREHEAD Caroline, Un train en Hiver, 2011, Harper-Collin, édition française en 2016 chez Pocket Cherche Midi.

POULIQUEN Sylvie, Femmes de l’Ombre en Touraine, 2015, PB.CO

SANCET Charles, Les femmes des PTT et la seconde guerre mondiale, 2014, Éditions Tirésias.

VIVIER Jack, Montrichard - ville occupée, ville libérée ( 1939-1945 ) - 1984, CLD

WIEVIORKA Olivier, Histoire de la Résistance 1940-44, 2018, Perrin

Les notes :

( 1 ) J.Vivier o.c, p.42-43.

( 2 ) Ce sera le groupe Delaunay-Bisault pour notre zone.

( 3 ) Le groupe Fermé à Montrichard qui rejoindra le Réseau Adolphe du SOE britannique.

( 4 ) Particulièrement Jean Santout à Montrichard, employé chez Mr. Laleu, autre marchand de bestiaux et Emile Mandar, cantonnier-éclusier à Monthou-sur-Cher.

( 5 ) 1375 W 69

( 6 ) le gendarme Mouchoux, proche du groupe Fermé, aidera la Résistance.

( 7 ) 559 W 11

( 8 ) 1375 W 64

( 9 ) Le site mémoriel Mémoire Vive consacre des petites biographies aux déportées du convoi du 24 janvier 1943, reconstituées à partir du livre de C. Delbo et de témoignages de survivantes dont la tourangelle Hélène Fournier.

Documents sur Rachel Deniau aimablement communiqués par Mr. Sancet.

( 10 ) communication de J. Ferrand, citée dans bibliographie.

( 11 )  voir Atelier de Mémoire de la Shoah.

( 12 ) Mémoire Vive, biographie de Marcelle Laurillou.

Témoignage de Mme. Josiane Laurillou.

( 13 ) Mémoire Vive, biographie de Raymonde Sergent.

Site de la commune d’Athée sur Cher, avec des informations sur le curé Lacour ( qui sera déporté ) avec lequel le groupe organisait les passages de la Ligne de Démarcation.

( 14 ) o.c de C. Delbo et Caroline Moorehead.

( 15 ) Témoignage de Mr. Dominique Serin.

( 16 ) stevemorse.org : site spécialisé sur les déportés au camp de Dachau.

( 17 ) Témoignage de Mme. Josiane Laurilllou.

( 18 ) 1652 W 17

( 19 ) Documents aimablement communiqués par Dominique Serin.

( 20 ) 1375 W 67

( 21 ) Témoignage de Mr. Bernard Lasnier.