A toutes les Déportées et à Simone VEIL.

J’écris ces lignes en regardant la transmission des obsèques de Simone VEIL.

C’est une phrase d’un des commentateurs de BFMTV qui me conduit à rendre à nouveau hommage à Simone VEIL, et à travers elle, aussi à toutes les déportées.

« Elle ne se sentait vraiment libre et joyeuse qu’en compagnie de ses camarades de déportation », souligna t’il.

Cette phrase, je l’ai entendue quasi dans les mêmes termes dans la bouche d’enfants de déportées lors de mes interviews pour mes recherches sur la Résistance dans notre zone de la Vallée du Cher.

Sait-on le nombre de ces femmes déportées aussi parce qu’elle refusèrent de dénoncer, y compris sous la torture, les activités résistantes de leur mari, de leur fils, de leur voisin ou pour avoir fait traverser la ligne de démarcation à des juifs et des résistants ?

Un grand nombre le seront dans, horrible euphémisme, le camp « de femmes » de Ravensbruck ?

Et elles développèrent d’extraordinaires, bouleversantes, formes de solidarités et d’espoirs.

Et oui, l’incrédulité et la minoration sur les horreurs des camps ont été des réalités à la Libération.

Les déportés ce sont souvent censurés sur ce qu’ils avaient vécu.

Disons-le sans détours : une partie de l’opinion publique préférait se boucher les yeux, tant la déportation percutait une France longtemps complaisante ou résignée face au pétainisme et au nazisme.

Voilà pourquoi, c’est entres elles, qu’elles se sentaient « libres » et « joyeuses »

Ces réunions, elles y tenaient comme à la prunelle de leurs yeux.

Si, je devais retenir une seule chose des témoignages que j’ai recueillis : l’amour de la vie de ces femmes qui en connaissaient, oh combien, le prix.

À nouveau respect et merci à vous, mesdames Fermé de Montrichard, Morand de Contres, Gatignon de Noyers, de Bernard de Huisseau sur Cosson …et à vos autres camarades.