3, route du Château 41400 Monthou sur Cher

1939-1945> SommaireLa « bio » de Marcel MARTEAU (1920-1947)



Un document inédit :



La « bio » de Marcel MARTEAU (1920-1947)



Dirigeant de la Jeunesse Communiste, résistant-déporté, secrétaire fédéral du PCF.


Régulièrement, les responsables communistes remplissaient une biographie, dite « bio ».

Ces documents riches de renseignements personnels et politiques venaient à l’appui pour des promotions ou mutations dans les responsabilités, des rétrogradations aussi ou pour des propositions de participation à des délégations dans les pays socialistes.

Ce sont des sources précieuses pour mieux appréhender de l’intérieur le mode de fonctionnement du PC mais encore plus pour une connaissance du vécu de ses militants.

Ces bios sont plus ou moins détaillées mais toutes reflètent le parcours d’une vie.

Elles ont une dimension humaine qui prend à revers la vision entretenue de militants communistes robotisés par leur idéologie et obéissant aveuglément à leur parti.

Ce qui en transpire, chez ces hommes et ces femmes, ce sont des convictions et des valeurs.

On peut ne pas les partager voire les détester mais ces idéaux sont respectables, surtout dans la période considérée. Ils ont eu pour bien de ces militants le goût du sang et des larmes.

La bio de Marcel MARTEAU revêt un caractère inédit et original.

Marcel Marteau y fait oeuvre d’historien sans le vouloir mais par souci d’exactitude de sa bio !

Il va ainsi bien au-delà des renseignements généralement sollicités.

Il brosse la création du PC à St. Romain-sur-Cher puis la clandestinité, l’action de la Jeunesse Communiste dans la France occupée, sa déportation et la vie dans le camp de Mauthausen.

Il m’a semblé opportun de publier ces pages manuscrites ( que Marcel Marteau nomme « rapport » ) en l’état. Elles correspondent aux questionnements des chapitres de la bio.

D’autant que l’écriture de Marcel est lisible.

Je les ai complétées par des précisions sur le contexte, les faits et les personnes citées.

Marcel Marteau est né le 16 décembre 1920 à St. Romain-sur-Cher, fils de Moise Marteau et de Romaine Tricot, aux prénoms significatifs d’une tradition républicaine et laïque de la famille.

Ses parents sont cultivateurs.

Il obtient son certificat d’études et travaille à la ferme avec ses parents.

Ils les qualifient de « sympathisants » communistes.

Rapport 1 : la création d’une cellule à St. Romain

Dubois de Choussy : Il s’agit de Robert Dubois (1906-1992), ouvrier agricole.

Paul Richard : Né en 1914 à Sainte-Radegonde de Touraine. En 1937, il est secrétaire national de la Fédération des Jeunesses Communistes.

Maurice Caillard : Né le 7 aout 1919 à Marchenoir. Il est monteur électricien. Militant de la JC, il rejoint les FTPF en février 1943. Il est arrêté par les Allemands le 8 mars 1943 « pour intelligence avec l’ennemi et détention d’armes illégales ». Il est fusillé le 19 avril 1944 à la Chaussée St. Victor avec Robert Auger né à St. Romain, responsable FTPF sur Blois et le nord du département dont l’épouse Odette née Samson, sera déportée à Ravensbruck et en reviendra en 1945.


C’est le 26 août 1939 que le journal l’Humanité est saisi et interdit. Il titrait « Union de la Nation française contre l’agresseur hitlérien ». Le Pacte germano-soviétique avait été signé le 23 et utilisé comme justification à l’interdiction de l’Humanité. Les militants communistes qui distribuent des tracts d’explication sur le Pacte sont arrêtés. Le 27 août, toutes les réunions publiques sont interdites.

Une cellule communiste est donc créée à St. Romain en 1938.

La JC n’est pas encore organisée au niveau régional et faiblement implantée en Loir et Cher à la veille de la guerre.

Rapport 2 : les débuts de la lutte clandestine

Le 29 septembre 1939, un décret dissout le PC et toutes les organisations qui s’y rattachent. En six semaines, l’essentiel des organisations communistes sont dissoutes. Dans toute une série d’organisations démocratiques notamment syndicales, les membres réputés communistes sont exclus s’ils ne désavouent pas le Pacte germano-soviétique.

Je n’ai pas saisi clairement ce que veut dire Marcel Marteau avec sa référence à l’histoire du PCB et le lien avec la lutte clandestine.


Marc Auger

Né le 8 mai 1922 à St. Romain. Il est arrêté le 11 août 1941 dans la vague d’arrestations de jeunes de la JC dans une partie du département. Il est condamné par la Section Spéciale d’Orléans, juridiction d’exception crée par le gouvernement de Vichy, le 20 septembre 1941 à 5 ans de prison et fusillé le 5 mai 1942 à St. Jean de la Ruelle (45), en représailles à l’attentant du 1er mai 1942 de Romorantin contre des soldats allemands.

La Lettre du Groupe Parlementaire au Président Herriot : c’est une initiative des députés communistes du 1er octobre 1939, prise en accord avec la direction du parti dissous.

A la suite de la dissolution, le groupe a immédiatement changé de nom et est devenu le Groupe Ouvrier et Paysan Français. Cette lettre demande l’organisation d’un vote du Parlement en faveur d’une paix juste, loyale et durable, à la suite d’un nouvel accord entre Hitler et l’URSS le 28 septembre, dont le PCF pense qu’il donnera lieu à des propositions de paix à la France et l’Angleterre. La direction du PCF en est encore à analyser la guerre comme une guerre impérialiste dont France et Angleterre sont responsables en ayant refusé tout accord avec l’URSS, contrainte selon eux de gagner du temps en signant le Pacte germano-soviétique.

Cette lettre provoqua de vives critiques dans la presse et dans tous les autres partis.

Elle a donné une justification supplémentaire aux mesures anti-communistes dont l’ouverture d’une procédure judiciaire contre les députés communistes pour violation du décret de dissolution.

La loi du 20 janvier 1940 prononce la déchéance des députés communistes.

Le 3 avril 1940, 44 députés communistes sont jugés par le 3e Tribunal militaire de la Seine après six mois d’instruction : 27 sont condamnés à 5 ans de prison, 9 à la même peine par contumace et 8 à 4 ans avec sursis.

Les armes abandonnées : les jeunes, et particulièrement les jeunes de la JC, sont au premier rang pour récupérer les armes et aussi les postes émetteurs laissés derrière eux par l’armée française en déroute ou l’armée allemande qui doit faire face aux derniers combats sur les lignes de la Loire et du Cher. Ce sera le cas de résistants comme Raymond Casas, Gilbert Aubry, etc.

Une des premières mesures des Occupants sera d’ordonner de remettre en mairie toutes les armes détenues par la population. Dans un milieu rural de chasseurs, ces consignes ne seront que partiellement suivies. La détention d’armes et de munitions sera un motif fréquent des arrestations par les Allemands.

« Le Centre » : il doit s’agir de ses recherches par entrer en contact avec des responsables de la fédération départementale du PC ou de la Jeunesse, voire au niveau national.



Si la signature du Pacte a semé le trouble chez une partie des communistes, voire provoqué des démissions, ce n’est pas le cas dans la cellule de St. Romain. Serge Marteau écrit à un autre endroit dans sa Bio : « Dès le Pacte germano-soviétique, j’approuve la politique du Parti et de l’URSS et d’ailleurs pas une seule minute, j’ai cessé de maintenir les camarades de ma cellule organisés ».

Les communistes de St. Romain ne se posent pas de questions théoriques sur le caractère de la guerre et cherchent avant tout « du grain à moudre » pour leur activité dans une période de désorganisation totale du parti dissous dont une partie des cadres sont sous les drapeaux durant les mois de la « drôle de guerre ». De plus, certains sont déjà passés dans la clandestinité.

Dès octobre 1940, Marcel Marteau s’engage dans les rangs de l’Organisation Spéciale (OS), structure pour la lutte armée créée par les communistes. Les FTPF prendront sa suite. Il participe à la même période à des sabotages de lignes téléphoniques à Pontlevoy et aide à la constitution de plusieurs groupes de combat.


Rapport 3 : la reconstitution du Parti et l’arrestation manquée

Bernard Paumier (1909-1995) : Il appartient à une famille de vignerons de Chèmery. Il adhère à la JC en 1927. Permanent du Parti en 1937, il travaille au niveau national à la Section Agraire et participe au lancement du journal La Terre en direction du monde rural. Il entre dans la Résistance. C’est un des principaux organisateurs du parti clandestin dans le Loir et Cher.

Il sera député du Loir et Cher de 1945 à 1951, puis de 1956 à 1958 et plusieurs fois, maire de Chémery jusqu’en 1977.

Il était le frère de Clotaire Paumier, mort en déportation et de Robert Paumier, résistant lui aussi.

Pierre Rebière (1909-1942) : originaire de Dordogne, forgeron chez Renault, il adhère au Parti en 1934. Il participa aux Brigades Internationales en Espagne en 1936. Il est élu au Comité Central fin 1937. il entre dans la résistance en novembre 1939 et sera un des organisateurs de la première formation armée de la résistance du PC, l’Organisation Spéciale (OS). Début 1942, il met en place l’Etat-Major des FTPF. Il est arrêté le 15 décembre 1941par les brigades spéciales de Vichy et fusillé le 5 octobre 1942.

Albert Rigal (1900-1984) : Originaire de Gironde, c’est un ajusteur-mécanicien, il adhère au Parti en 1924. Il est élu député du Front Populaire de la Seine en 1936. Après la dissolution du PC, il entre dans la clandestinité. Il est déchu de son mandat et condamné à 5 ans de prison par contumace, le 3 avril 1940. Dans la Résistance, il est chargé d’organiser le parti dans les départements du Cher, du Loiret, du Loir et Cher, de la Vienne, de l’Yonne ; puis à Paris. Il occupera de 1945 à 1951, divers mandats électifs.

André Leroy (1913-1983) : Né à Vitry-sur-Seine, il est secrétaire national des Jeunesses Communistes en 1939 et un de ses dirigeants clandestins de 1940 à 1942. Il est arrêté en mai 1942, détenu dans plusieurs prisons puis déporté à Buchenwald, le 12 mai 1944.

Il en revient très affaibli en 1945. Il sera membre de l’Assemblée Consultative Provisoire au titre des déportés et internés résistants en 1945, membre du Comité Central de 1947 à 1950. Il occupera des responsabilités dans les organisations de déportés et de résistants dont la FNDIRP.

Maria Rabaté, née Bernuchon (1900-1985) : Native de la Vienne, elle est institutrice comme ses parents. Elle s’engage d’abord dans l’action syndicale, adhère au Comité de la IIIe Internationale et au PC dès sa création en 1920. Elle militera dans les organisations de femmes du Parti et au niveau international dans le Comité Mondial des Femmes contre la Guerre et le Fascisme. Elle sera membre du Comité Parisien de Libération et une des fondatrices de l’Union des Femmes Françaises (UFF). Elue député de la Seine en 1946, réélue en 1951 et 1956.

Octave Rabaté (1899-1964) : Originaire d’Eure et Loir, il est ajusteur-fraiseur dans la métallurgie en région parisienne. Il assumera d’importantes responsabilités syndicales au sein de la Fédération CGT de la métallurgie et de l’Internationale Syndicale Rouge qui regroupe les syndicats de la mouvance de la IIIe Internationale. Il avait adhéré au PC dès sa fondation, membre du Comité Central de 1924 à 1928. C’est un des animateurs du Comité Amsterdam-Pleyel contre la guerre et le fascisme. En 1942, il est arrêté et déporté à Mauthausen. Il est un des animateurs de la résistance communiste dans le camp et de l’organisation de résistance internationale du camp.

Après la guerre, il devient journaliste à l’Humanité et directeur en 1957.

Henri Kesteman (1910-1979) : C’est un dirigeant de la JC de la Région parisienne. Il avait adhéré au Parti en 1931. Arrêté le 11 février 1941, il avait été détenu dans plusieurs prisons et camps dont celui de Voves (28) puis au camp de Compiègne. Il fut désigné pour être un des 19 militants communistes de l’évasion collective du camp de Compiègne le 22 juin 1942 avec Georges Cogniot, André Tollet, etc. Ils avaient creusé un tunnel. Huit furent repris et trois fusillés dont le frère de Maurice Thorez.

Kesteman devint un des dirigeants nationaux de la JC et rédacteur de l’Avant-Garde clandestine.

Après la guerre, il continua à avoir des responsabilités au sein de la JC jusqu’en 1946 puis devint journaliste dans la presse communiste.

Léo Figuères (1918-2011) : Originaire des Pyrénées OrientaIles, il est typographe et adhère à la Jeunesse Communiste en 1932. Il exercera l’essentiel de ses activités au sein des organisations de la Jeunesse Communiste à Paris et en province, dans la clandestinité à partir de 1940. Il est membre du Comité Central de 1945 à 1976. Il occupera divers mandats électifs dont celui de maire de Malakoff de 1965 à 1996.

Beynac (1915-1942) : Il s’agit de Camille Baynac, ouvrier électricien-mécanicien. Libéré de ses obligations militaires, il devient permanent des Jeunesses Communistes et élu au Secrétariat national en avril 1939. Début 1941, il est chargé des liaisons avec les groupes de province.

Il est arrêté le17 juin 1942 dans le cadre d’une vaste coup de filet des brigades spéciales à l’encontre des imprimeurs clandestins de la presse des JC et des dirigeants de l’organisation.

Il est fusillé au Mont Valérien le 11 août 1942 avec 88 autres otages.

Despouy ( 1916-1942) : Il s’agit de René Despouy. Il est typographe et militant du syndicat du Livre CGT. Il adhère à la JC en 1929 et devient un de ses dirigeants dans l’Indre et Loire. Fait prisonnier en juin 1939, il s’évade et organise clandestinement la JC dans son département. Puis devient secrétaire national en avril 1941. Il est arrêté aussi le 17 juin 1942 et fusillé avec Camille Beynac.

« Mistral » et « Jacqueline » de la Fédération de la JC : je n’ai pas pu les identifier.

Léonce Legrand (1910-1994) : C’est un militant communiste à Issy-les-Moulineaux. Il s’était évadé de l’Ile d’Yeu où il avait été interné en 1939 avec les députés communistes de la région parisienne. Après l’arrestation de Rebière, il va assurer la liaison entre Albert Rigal et Emile Brinas de Mont près Chambord qui l’a accueilli. Il a pour charge de répartir les tracts clandestins du Parti dans le département de Loir et Cher. Après la guerre, il épousera une des filles d’Emile Brinas, un des dirigeants historiques du Parti dans le Loir et Cher


La cellule de St. Romain est donc reconstituée dans la clandestinité en juillet ou août 1940 car Marcel précise qu’il a pris contact avec Bernard Paumier en juillet après sa démobilisation et que quelques jours plus tard, ce dernier eut un contact avec le « centre » par l’entremise de Pierre Rebière , membre du Comité Central.

Dans l’article consacré à Marcel Marteau, le Maitron indique « En août, une réunion eut lieu dans la forêt de St.Aignan entre Mehers et Noyers et y assistèrent : Marc Auger et Pierre Mandard de St. Romain fusillés le 5 mai 1942 ; Jean Couette, Roberts Portrets et Clotaire Paumier, morts en déportation et Bernard Etienne ». Robert Portrets était aussi de St.Romain, Clotaire Paumier de Chémery, responsable de la JC.

( Je traiterai dans un autre article de la reconstitution du Parti dans le Loir et Cher )


Ce rapport 3 donne une idée précise de l’importance du travail clandestin de ces jeunes militants et les risques encourus pour organiser et faire fonctionner les JC.

Rapport 4 : l’activité en Région parisienne et la déportation

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André Rousseau (1921-1977), tourneur sur métaux, Lucien Rémy (1920-1944), employé des PTT, et Charles Rouxel (1923-1943), ouvrier clayeur, sont trois militants communistes de Pontault-Combault (77). Ils avaient été réfractaires au STO et avaient choisi de rejoindre les FTPF. Rouxel appartenait au Groupe Spécial d’Exécution (GSE) chargé d’éliminer ceux considérés comme des traîtres.

Charles Rouxel fut arrêté le 10 avril 1943, lors de l’attentat contre Marcel Capron, ancien responsable du PC devenu dirigeant du parti collaborationniste, le Parti Ouvrier et Paysan Français (POPF). André Rousseau qui avait aussi participé à l’attentat, fut arrêté le 14 avril ainsi que Lucien Rémy. Les trois parlèrent sous la torture.

André Rousseau donna le nom de Marcel Marteau avec qui il avait rendez-vous le 15 avril et qui fut ainsi arrêté.

Lucien Rémy est déporté à Buchenwald où il décède le 16 mars 1944.

André Rousseau l’est aussi à Buchenwald dont il reviendra en 1945.

Charles Rouxel fut condamné à mort par le Tribunal allemand du Gross Paris le 26 septembre 1943 et fusillé au Mont Valérien le 6 octobre.


Je n’ai pas pu identifier le responsable de la fédération dont le pseudo était « Vidal ou Vital ».


La jeune militante « Le Foll » assurant la liaison avec le « centre de la fédération » doit être Christiane Le Foll, née en 1923 à Paris, appartenant au Front National selon les dossiers de résistants au SHD et déportée à Ravensbruck le 4 août 1944 dont elle reviendra.


Le 15 avril 1943, Marcel est arrêté par les Brigades Spéciales créés par Vichy pour faire la chasse aux communistes. Par six policiers de la BS2.

Il était en possession d’un faux ausweis au nom de Marcel Auger. Une perquisition a lieu à son domicile à St. Maur des Fossés et la police trouvera plusieurs fausses cartes d’identité, une boite contenant des cartouches, des tracts, un carnet de notes et de rendez-vous, des cours de l’école régionale des JC.

Comme, il l’explique, il ne révéla aucun renseignement pouvant entrainer d’autres arrestations ou compromettre des actions en préparation, malgré les mauvais traitements et tortures subis.

Il est livré aux allemands par la police française !

Il est détenu à Fresnes du 26 avril au 11 octobre 1943. Il est interrogé trois fois au siège de la Gestapo ( avenue Foch à Paris XVIe) et il maintient sa version des faits.

Le 11 octobre, au départ de Paris, il est déporté vers Sarrebruck où ses camarades et lui sont détenus au camp de Neue Bremm. Puis, onze seront dirigés sur Buchenwald ; Marcel et les quarante-quatre autres, sur Mauthausen.

Tous sous le statut de NN, ce qui signifiait « appelés à disparaître ».

Il a le matricule 37793.

Ce rapport 4, qui détaille l’activité clandestine de la JC, est un témoignage sur les enchaînements et , hélas aussi les imprudences, conduisant aux arrestations ainsi que sur les brutalités endurées lors des interrogatoires et détentions.

Il est un témoignage sur la complicité de la police française avec les Allemands.


Rapport 5 : la vie au camp de Manthausen

Le camp de Mauthausen en Autriche est créé en août 1938 et destiné à l’origine à la détention des personnes « dangereuses et non récupérables » ( aussi les NN). Puis, son recrutement s’élargira aux réfractaires du STO, prisonniers russes, juifs, tziganes, femmes déportées d’autres camps, etc.

Plus de 230 000 personnes y seront enfermées appartenant à une dizaine de nationalités.

Plus de 81000 y périront.

Du camp principal dépendaient 43 kommandos et 13 sous-kommandos utilisant les prisonniers comme main d’œuvre au service de l’économie de guerre allemande.

Plus de 9000 français y seront déportés.

Les républicains espagnols réfugiés en France, combattants en 1940 dans l’armée française, faits prisonniers et déportés par les Allemands, pour une grande partie communistes, seront particulièrement actifs, car ayant réalisé leur unité politique interne, dans l’organisation militaire de la résistance du camp, dès l’automne 1943.

Par contre, les autres organisations nationales clandestines de détenus ont eu du mal à surmonter les différences politiques en leur sein. Le groupe des français, hélas, n’y échappa pas. Les communistes organisent leur propre résistance.

L’organisation internationale de résistance-AMI ( Appareil militaire international) se mettra en place plus tardivement et structurera la résistance, la solidarité, le sabotage, les évasions, etc.


Les 21, 24 et 28 avril 1945, des convois de la Croix-Rouge obtiennent l’autorisation d’évacuer un certain nombre de détenus. En mai, subsistent encore environ 18000 déportés au camp central, 21000 au kommando de Gusen et un millier à celui d’Ebensee.

L’AMI a préparé l’insurrection interne finale.

Le 5 mai et le 6 mai, le camp est libéré par les Américains : c’est le dernier des grands camps à l’être.

Le « krankenlager » (camp des malades) ou « krankenrevier », abrégé en « revier » (quartier des malades) : celui de Mauthausen, au début de 1944, comptait huit blocks. Les malades y étaient entassés par centaines dans chaque block, dans des conditions effroyables. Ces blocks étaient spécialisés par type de maladie.

Le personnel médical était composé quasi exclusivement de déportés, médecins et infirmiers.

Paul Tillard souligne combien « le corps médical français fut au-dessus de tout éloge » (cf. Mauthausen, Paris, Editions Sociales, 1945).  


René Quenouille (et non François) :

Il est né à Sarlat le 6 décembre 1884. Volontaire, il se comporte héroïquement durant la guerre de 14-18. Il s’installe comme médecin et radiologiste à Villeneuve-St-Georges en 1925. Il est un temps proche du PC. Il est élu adjoint au maire en 1935.

Il participe à la résistance au sein du réseau Patriam Recuperare (réseau composé de francs-maçons), où il est chargé des relations avec le PC clandestin et le Front National. Arrêté le 3 mars 1943, il est déporté le 11 octobre à Mauthausen ; matricule n°37804.

Puis, il est affecté à Ebensee où il crée l’hôpital. Transféré au camp de Neuengamme, il sera pendu par les nazis dans la nuit du 20 au 21 avril 1945 avec d’aunes membres soignants, en même temps que des enfants juifs sur lesquels les médecins nazis avaient fait des expériences médicales et dont ils voulaient supprimer les traces.

René Quenouille avait refusé d’achever ces enfants.

Jean Laffitte :

Il est né le 24 mars 1910 à Agnac dans le Lot et Garonne, ouvrier pâtissier de formation, militant de la CGTU. Il adhère au PC en 1933. Il est secrétaire politique de Jacques Duclos de 1937 à 1939. Prisonnier de guerre évadé, il participe à l’activité clandestine du PC dans la région parisienne : membre du triangle de l’inter-région, constitution des premiers groupes de FTP, chargé des contacts directs avec Duclos et Frachon. Il est arrêté par la brigade spéciale le 14 mai 1942 et déporté à Mauthausen en mars 1943 ; matricule n°25519. Après sa libération le 6 mai 1945 ( il est alors au kommando d’Ebensee ), il devient collaborateur du Comité Central du PC et écrivit de nombreux livres inspirés par la Résistance.

René Guillois :

Né le 27 décembre 1906 à Montreuil (93), surveillant, déporté par le transport parti de Compiègne le 6 avril 1944 ; matricule n°62509. Il est libéré le 22 avril 1945 (libération anticipée avec la Croix-Rouge).

Raymond Blot :

Né le 14 avril 1918 à Chevré-le-Rouge (49), serrurier, déporté par le transport parti de Compiègne le 22 mars 1944 ; matricule n°59597. Il est libéré le 28 avril 1945 (libération anticipée avec la Croix-Rouge).

Marcel Hériveau ( et non Erivaux) :

Né le 26 novembre 1911 à La Ferrière (37), ouvrier boulanger installé à Paris. Il était communiste et compagnon du devoir sous le nom de « Tourangeau noble coeur ». Il est arrêté une première fois le 27 janvier 1940 pour non respect du décret de dissolution du PC. Condamné à 5 ans de prison, il s’évade et devient clandestin. Dénoncé, il est arrêté à nouveau et déporté au départ de Compiègne le 6 avril 1944 à Mauthausen ; matricule n°62539. Il est libéré le 5 mai 1945.

Edouard Pouzet :

Né le 15 mars 1906 à Mignon (17), coiffeur, déporté par le transport parti de Paris le 1er avril 1943 ; matricule n° 25648. Il est libéré le 5 mai 1945.

Guy Blot :

Né le 31 décembre 1906 à Paris (75), comptable, déporté par transport parti de Compiègne le 22 mars 1944 ; matricule n°59596. Il est libéré le 29 avril 1945 (libération anticipée avec Croix-Rouge).

Lucien Dubois :

Né le 26 septembre 1920 à Orléans (45), déporté dans le même transport ; matricule n°59861. Il est libéré le 5 mai 1945.

Octave Rabaté :

Voir ci-dessus. Il forme avec Maurice Lampe et Frédéric Ricol le triangle clandestin du PC du camp de Mauthausen.

Maurice Lampe :

Il est né le 23 août 1900 à Roubaix (59), ajusteur-mécanicien et militant de la CGTU, il adhère au PC en 1924. Il devient secrétaire de la région communiste Paris-ville en 1933. Il participe aux Brigades Internationales en Espagne avec d’importantes responsabilités. Il prend part immédiatement à l’activité clandestine du PC après sa dissolution.

Il est arrêté le 7 novembre 1941 avec sept autres militants, emprisonné dans plusieurs prisons et déporté dans le transport du 22 mars 1944 ; matricule n°60122. Il est libéré le 22 avril 1945 (libération anticipée avec la Croix Rouge).

Il sera directeur du cabinet de Laurent Casanova, ministre communiste des Anciens Combattants en 1946, puis dirigeant de l’Association des Anciens Combattants FNDIRP.

Il témoignera au procès de Nuremberg.

Frédéric Ricol :

Il est né le 12 septembre 1914 à Ternand (69), mécanicien électricien et adhère aux JC en 1930 . Il en devient un des responsables régional puis national. Il fit partie de la classe qui fut mobilisée de 1936 à la débâcle de 1940. Fait prisonnier, il s’évade et devient un des organisateurs des JC clandestines dans la région parisienne. Puis, il fut chargé de contacter les anciens membres des « Amis de l’URSS » et d’autres organisations de différentes tendances pour constituer le Front National. Il créa alors un réseau pour récupérer des armes, fabriquer des engins explosifs, préparer les actions.

Il est arrêté le 8 octobre 1941, jugé par la Section Spéciale de la Cour d’Appel de Paris, condamné le 23 mars 1942 à 8 ans de travaux forcés. Détenu dans plusieurs prisons, il est déporté dans le transport du 22 mars 1944 ; matricule n° 60514. Il est libéré le 29 avril 1945 (libération anticipée avec la Croix-Rouge).

Après la Libération, il est secrétaire de la FNDIRP, puis reprend des études et devient ingénieur des Arts et Métiers.

Julien Lahaut :

Il est né le 6 septembre 1884 à Seraing (Belgique), ouvrier métallurgiste. C’est une figure emblématique du syndicalisme révolutionnaire et du Parti Communiste Belge. C’est un animateur d’importants mouvements sociaux et grèves. Il est arrêté le 22 juin 1941, le jour de l’invasion de l’URSS. Il est d’abord détenu à la terrible citadelle de Huy, puis déporté à Neuengamme et à Mauthausen. Il participe à la direction internationale du Camp des malades. Après la Libération, devenu député et président du PCB, il est assassiné le 18 août 1950, devant son domicile à Seraing.

Le « Dr. Stick et Boukris » de Prague :

Dans un article du site « www.getuigen.be", consacré à Julien Lahaut, il est indiqué que « un médecin tchèque, le Dr. Stick, lui sauva sans doute la vie » en l’admettant au dispensaire.

Vittorio Bardini :

Il est né le 15 septembre 1903 à Sovicille (Italie). C’est un des membres fondateurs du PCI à Sienne en 1921, dirigeant de la Jeunesse Communiste en 1922, de la Fédération de Sienne en 1925. Il est arrêté plusieurs fois et emprisonné. Devenu clandestin, il s’expatrie en Suisse, en France et à Moscou. Il va combattre dans les Brigades Internationales en Espagne puis est interné en France, extradé vers l’Italie. Il va participer à la résistance où il exerce d’importantes responsabilités dans l’organisation des groupes armés.

Il est arrêté le 14 février 1944 et déporté à Mauthausen. Après la Libération, il aura des responsabilités au sein du PCI.


C’est en termes sobres que Marcel Marteau décrit sa détention au Camp des malades.

Sa narration permet de se faire une idée sur l’organisation interne de la résistance communiste au sein d’un camp comme Mauthausen, considéré comme un des camps les plus durs et mortifères. Elle éclaire aussi cette dimension, pas assez connue ou sous-estimée, des résistances des détenus dans l’univers concentrationnaire…quels courage et abnégation !

 « Un pèlerin » du souvenir et d’un monde meilleur

Parlant de son retour à St. Romain, Marcel diagnostique : « Je suis encore faible physiquement mais je pense encore lutter ».

Il signe sa « bio », le 17 mai 1945.

Le secrétariat fédéral porte appréciation sur lui : « camarade ayant de grandes possibilités mais santé assez précaire » : il est élu secrétaire fédéral chargé de l’organisation.

En 1946, il est proposé pour des responsabilités au Comité Régional. Le secrétaire fédéral, Emile Dufois, un des principaux animateurs de la résistance communiste en Loir et Cher, rappelle le dévouement et les compétences de Marcel tout en soulignant qu’il est « très malade » et « demande beaucoup de soins ».

Marcel succède à Emile Dufois, devenu responsable de la Fédération du Maine et Loire, fin 1946.

Il s’était marié le 8 janvier 1946 avec Odette Andouard, âgée de 21 ans et native de Fresnes (41)

Elle avait été agent de liaison de Gilbert Séché, pseudo Jacques Bernard, capitaine FTP et chef départemental pour le Loir et Cher du Service Matériel des FTP.

A ce titre, elle faisait partie de l’organigramme de l’Etat-major des FTP du département.

Le 10 février 1947, le général Deligne, commandant la 1ère Région militaire, avait cité Odette à l’ordre de la division pour son courage en forçant un barrage allemand sous les balles, à Chaumont sur Loire, le 22 août 1944.

Cette citation était accompagnée de l’attribution de la Croix de guerre avec étoile d’argent.

Marcel meurt le 18 décembre 1947, à 27 ans.

Il aura eu la joie de voir naître sa fille Claire.

L’Etat lui accordera le statut de « mort en déportation », reconnaissant ainsi que sa déportation était bien la cause de sa mort prématurée.

Il a été inhumé au cimetière de St. Romain.

Le journal du PC « Le travailleur de Loir et Cher » indique qu’environ 2000 personnes assistèrent à son enterrement.

C’est Bernard Paumier, alors député communiste de Loir et Cher, qui prononça le discours en hommage à Marcel.

La mention « Mort pour la France » lui fut aussi attribuée.

Sa jeune veuve se remariera et aura d’autres enfants. Elle décèdera en 2015, dans la région parisienne.

Avec d’autres, Marcel Marteau symbolise le bel et lucide engagement de ces jeunes dans un combat associant la lutte pour l’amour de la France et la construction d’un monde meilleur.

Peu de temps avant son décès, Marcel avait écrit d’une main que l’on sent déjà moins ferme :  

« …une histoire à raconter. L’histoire vécue dans une période où l’homme se trouvait à un croisement dangereux. Seule la volonté de vaincre, l’esprit de sacrifice et le sang versé par des dizaines de millions d’hommes unis sous le drapeau de la liberté et de la République, contre les hordes barbares du fascisme international, ont permis de sauver l’humanité en danger .…maintenir la flamme du souvenir de tous ces héros et martyrs de la grande épreuve et se faire le pèlerin qui, de ville en ville, de village en village, ira porter ce souvenir… »


 Thérèse GALLO-VILLA

Octobre 2023

Remerciements : 

Mes remerciements vont à Mr. Guy Andouard, frère d’Odette Andouard, à Mme. Claire Jatosti, fille de Marcel Marteau et à Mr. François Martin, son frère, pour les documents et photos qu’ils ont eu la gentillesse de me communiquer.

Ils vont aussi à la Fédération du PCF de Loir et Cher qui m'a ouvert ses archives privées avec beaucoup de sollicitude. Hélas, il ne subsiste que peu d'archives sur cette période.


Sigles et autres noms cités :

Pour les noms des personnes, je me suis ici limitée aux informations sur la période de la guerre les concernant.


CGTU : née de la scission de la CGT en 1921, elle regroupe la minorité révolutionnaire qui souhaitait adhérer à l’Internationale Syndicale Rouge ( ISR ) dans la mouvance de la IIIe Internationale. Dans le contexte du Front populaire, la CGT et la CGTU se réunifieront en 1936 mais une nouvelle scission se produira à la suite du Pacte germano-soviétique du 23 août 1939.

Comité Amsterdam Pleyel : créé en 1932, à l’initiative des écrivains Henri Barbusse et Romain Rolland, il va rassembler nombre de personnalités et d’intellectuels pour lutter contre la guerre et le fascisme.

Son implantation et son influence furent importantes dans le Loir et Cher sous l’impulsion des communistes, en premier lieu celle des instituteurs.

Front National ( FN ) : l’Humanité clandestine lance le 15 mai 1941 un appel à la constitution d’un vaste rassemblement patriotique de tous ceux qui luttent contre les Occupants, sans distinction d’opinions.

Dans le Loir et Cher, il sera dirigé à partir de 1942 par Lucien Jardel qui contribuera à lui assurer une influence notable et un rôle unitaire pour la constitution des Forces Françaises de l’Intérieur ( FFI ).

FNDIRP : la Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes créée en octobre 1945 par Marcel Paul, alors ministre communiste et Henri Manhès, ancien adjoint de Jean Moulin et compagnon de route du PC, tous deux anciens déportés à Buchenwald.

FTPF et FTP-MOI : ils sont créés par la direction clandestine du Parti début 1942 par fusion de l’Organisation Spéciale (OS ), des Bataillons de la Jeunesse et des Groupes Spéciaux de la Main d’Oeuvre Immigrée ( MOI ). Charles Tillon en est le chef militaire et les FTPF sont placés sous la direction politique du Front National.

Dans le Loir et Cher, les FTPF seront majoritaires parmi les résistants.

OCM : l’Organisation Civile et Militaire, créée en décembre 1940, par l’industriel Jacques Arthuys et Maxime Blocq-Mascarq, dirigeant de la Confédération des Travailleurs intellectuels ( CTI ). l’OCM sera membre du Conseil National de la Résistance ( CNR ).

Elle se situe dans la mouvance de la droite.

SHD : Service Historique de la Défense pour la conservation des archives militaires.

STO : Service du Travail Obligatoire : politique de mise à disposition de la main d’ouvre au service de l’économie allemande commencée dès 1942 et généralisée par la loi du 16 février 1943 : les jeunes nés entre 1920 et 1922 ont obligation de partir travailler en Allemagne. L’impopularité du STO va jouer un rôle moteur dans la désaffection de l’opinion publique par rapport au régime de Vichy.

Dans le Loir et Cher, une très large majorité de ces jeunes deviendront des « réfractaires » au STO et rejoindront pour beaucoup les maquis naissants.


Laurent Casanova ( 1906-1972 ) : il est l’époux de Danièle Casanova, dirigeante de la Jeunesse Communiste et fondatrice de l’Union des Jeunes Filles de France ( UJFF ), morte en déportation à Auschwitz. Il a été le secrétaire de Maurice Thorez avant la guerre. Dans la Résistance, il travaille aux cotés de Pierre Villon qui représente le Front National au sein du CNR et devient membre du Comité Militaire National des FTPF.

Georges Cogniot ( 1901-1978 ) : écrivain, philosophe et homme politique, membre du PC. Dans la résistance, il est responsable de la presse communiste clandestine.

Pierre Daix ( 1922-2014 ) : journaliste, écrivain et historien de l’art. Il fut militant parmi les étudiants communistes et contribua à l’organisation de la manifestation du 11 novembre 1940 à l’Arc de Triomphe. Plusieurs fois arrêté, il est déporté à Mauthausen en février 1944 où il sera l’agent de liaison d’Octave Rabaté.

Jacques Duclos ( 1896-1975 ) : au moment de la guerre, il a déjà un long passé de dirigeant du PC : il est membre du Secrétariat et responsable de la propagande.

Alors que Maurice Thorez, secrétaire général, est parti à Moscou où il restera durant toute la guerre, Duclos va diriger le Parti clandestin avec Benoit Frachon, Charles Tillon, Auguste Lecoeur chargé de l’organisation du Parti. Il se cache dans des « planques » successives en région parisienne.

Benoit Frachon ( 1893-1975 ) : il est surtout connu comme le dirigeant emblématique de la CGTU et de la CGT. Durant la guerre, il assure la co-direction du PC et y jouera un rôle important pour ancrer la Résistance parmi les salariés, en premier lieu les ouvriers, et les couches populaires, à partir de sa pratique syndicale de rassemblement et d’unité.

Roger Souchère ( 1899-1963 ) : architecte, c’est un dignitaire entre les deux guerres de la Franc-maçonnerie. Il entre en résistance dès l’automne 1940 et devient membre de la direction de l’OCM en 1941. Il crée aussi le réseau d’évasion Cincinnatus. Arrêté et déporté le 16 avril 1943 à Mauthausen, il fera partie des libérations anticipées du 24 avril 1945.  

Charles Tillon ( 1897-1993 ) : il a fait ses classes en tant que syndicaliste de la CGTU. En 1936, il est élu député communiste d’Aubervilliers, puis déchu de son mandat et condamné. Il est l’auteur de l’Appel du 17 juin 1940 appelant à la résistance en réaction à la demande d’Armistice Pétain.

A partir de 1941, il va organiser et diriger les PTPF et sera le penseur de la lutte armée du PC.

André Tollet ( 1913-2001 ) : tapissier-ébéniste, c’est un dirigeant syndical de de la CGTU et membre des Jeunesses Communistes. Il sera un des signataires des Accords du Perreux actant la réunification dans la clandestinité de la CGT en 1943. Son nom reste attaché au Comité Parisien de Libération qu’il présida.

Emile Valley ( 1910- 1999 ) : cuisinier à l’Assistance Publique de Paris, il devient FTPF. Arrêté et emprisonné dans plusieurs prisons en France, il sera ensuite déporté le 22 mars 1944. Il assuma une part active à la résistance dans le camp et fut au nombre des détenus qui prirent les armes contre les allemands lors de la libération du camp. Le 16 mai 1945, il lut la version française « du serment de Mauthausen » prononcé sur place lors des derniers départs.


Sources :

Archives privées de la Fédération du PCF de Loir et Cher.

ADLC : dossiers des Cartes de Combattants Volontaires de la Résistance ( CVR ).

Les biographies du « Maitron » .

Divers ouvrages sur la Résistance.

Les travaux de l’auteure sur le site www.tharva.fr